Histoire d'Espèces : Quelques propos sur les fruits sauvages

Date de l'article 01.10.2020 - 03:00
Auteur Daniel Arazo
En résumé S'il est un domaine du monde végétal qui attire souvent l'attention des randonneurs comme du simple promeneur, c'est celui de l'identification des multiples fruits sauvages rencontrés en pleine nature.
L'article

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Quelques propos sur les fruits sauvages


S'il est un domaine du monde végétal qui attire souvent l'attention des randonneurs comme du simple promeneur, c'est celui de l'identification des multiples fruits sauvages rencontrés en pleine nature.



On les rencontre en de nombreux lieux. Leur présence est en rapport avec la nature du sol, le climat local, l'altitude, l'environnement général…



Ces fruits peuvent être ceux de plantes herbacées, de sous-arbrisseaux, d'arbrisseaux, de petits ou de grands arbres. Ils présentent des formes variées et des couleurs qui évoluent plus ou moins rapidement. C'est ainsi que, sur un même pied, on peut rencontrer un mélange de fruits vert clair, jaunâtres, rouges et noirs, comme la Bourdaine (Rhamnus frangula) ou l'Osiris blanc (Osyris alba). Aussi est-il important, pour bien les caractériser, de connaître parfaitement la plante qui les produit.


L'attraction qu'exercent certains de ces fruits peut amener un cueilleur à vouloir les goûter, et plus particulièrement les enfants. En effet, si certains sont comestibles, d'autres n'ont aucun intérêt gustatif particulier et d'autres encore sont à rejeter car toxiques : Chèvrefeuille bleu (Lonicera coerulea), Sceau de Salomon (Polygonatum multiflorum), Fragon (Taxus baccata), Douce-amère (Solanum dulcamara), voire vénéneux : Chèvrefeuille noir (Lonicera nigra), Maianthème (Maianthemum biflolium), Parisette à quatre feuilles (Paris quadrifolia).


Bien des accidents surviennent. Il est donc indispensable, avant de porter ces fruits à la bouche, de les connaître parfaitement et de les rejeter impérativement en cas de moindre doute.


Par contre, pour ceux qui maîtrisent parfaitement le sujet, bienvenue à leur éventuelle consommation, soit crue, soit sous forme de diverses préparations (gelée, confiture, tartelette, compote, boissons…).


Selon les lieux, on peut en rencontrer dès les mois de mars et avril comme le Lierre (Hedera helix). La plupart de ces fruits apparaissent en été et principalement en automne. Le Néflier d'Allemagne (Mespilus germanica), quant à lui, produit ses fruits plus tardivement, entre novembre et janvier.


Quelques exemples…


Le Cornouiller mâle (Cornus mas) nous offre en automne ses drupes rouges qui deviennent rouge bordeaux à maturité. On en ramassait jadis sur le plateau du Thaurac pour en faire des tartelettes, spécialités de St-Bauzille-de-Putois.




Le Fusain (Evonymus europaeus) offre au regard à l'automne ses superbes fruits roses dont la capsule s'ouvre pour laisser apparaître quatre graines blanc rosé entourées d'une pellicule orange vif. à noter que le bois de cet arbuste devient le fusain des dessinateurs après carbonisation.


L'Argousier (Hippophae rhamnoides) donne en septembre-octobre des fruits jaunes devenant orangés. Ils sont acides, mais on peut les consommer crus avec du sucre, en compote ou en gelée.


Les différents genévriers (Juniperus communis, nana, oxycedrus, phoenicea, sabina) donnent des fruits souvent appelés baies alors qu'il s'agit de petits cônes écaillés. Selon l'espèce, les amateurs de choucroute apprécient leur parfum qui agrémente aussi des boissons alcoolisées tel le gin et l'aquavit.


Les chèvrefeuilles (Lonicera alpigena, coerulea, etrusca, nigra, periclymenum, xylosteum) donnent des baies à rejeter car toutes dangereuses.



Le Phytolaque (Phytolacca americana) est devenu plante envahissante. Ses baies noires en grappes sont toxiques.


Le Fragon (Ruscus aculeatus) a des fruits accolés à de fausses feuilles. Ces dernières sont en fait de petits rameaux plats appelés cladodes.



Le Sureau noir (Sambucus nigra) donne des grappes de baies noires mûres en septembre. On les utilise en gelée, jus, sirop et vins. Il ne faut pas le confondre avec le Sureau yèble (Sambucus ebulus) dont il ne vaut mieux pas consommer les fruits.


L'Alisier blanc (Sorbus aria) produit des alises consommables en confiture et gelée.



Le Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) produit des sorbes qui sont appréciées jusqu'en hiver des merles et des grives. Les oiseleurs s'en servaient jadis d'appât pour les piéger.


Le Tamier (Tamus communis) est aussi appelé "herbe aux femmes battues". Ses fruits sont toxiques.


L'If (Taxus baccata) produit un arille rouge considéré comme comestible. Toutefois, vigilance, notamment quant aux enfants, car la graine est fortement toxique, comme le sont ses feuilles et son bois.


Le Viorne lantane (Viburnum lantana) produit à l'automne des bouquets de fruits à rejeter car suspects. Il en va de même pour le Viorne obier (Viburnum opulus).


Le Prunellier (Prunus spinosa) donne des drupes qui deviennent bleu-gris puis bleu-noir qui sont âpres. Par contre, on en fait de la liqueur et de l'eau de vie.



L'Églantier (Rosa canina) produit des cynorrhodons qui peuvent être à l'origine de confiture, sirop ou vin. L'arbuste est souvent parasité par des insectes (cynips) qui provoquent une gale nommée bédégar. On en utilisait jadis les excroissances jaunes et rouges pour extraire un colorant.








Le Micocoulier (Celtis australis) porte en automne des fruits (micocoules) qui passent du jaune au brun noirâtre. En Provence, on les faisait gonfler dans de l'alcool en attendant Noël. Cette tradition voulait qu'avant d'aller à la messe de minuit, on en consommait une douzaine afin de "chasser le démon".



Référence : Découvrez les fruits sauvages d'Éric Varlet, préface de Jean-Marie Pelt.

Texte et photos de Daniel Arazo