Le puech Aurou et le Lamalou

Date de l'article 06.04.2020 - 03:00
Auteur Daniel Arazo
En résumé Découverte et partage d'un petit coin de paradis vers Rouet.
L'article

S'il est un site où j'aime me rendre, c'est celui du puech Aurou. Je le rejoins en passant par Le-Mas-de-Londres. À la bifurcation de la D122 et de la D1, je pars à gauche et, en fin de montée, je prends la direction Le Rouet à droite. Après 200 mètres (container), je m'engage à droite sur une voie goudronnée menant à un parking  près de l'ancienne école et de l'église de St-Etienne-de-Gabriac. Face à l'église et au cimetière, je prends le chemin pierreux descendant de gauche, celui de droite étant l'accès privé au beau bâtiment rénové qui intègre l'ancien moulin du Rouet. Sur le bas, le pont enjambant le Lamalou mérite un arrêt.





Une rivière et ses vasques


Sur la gauche, l'eau du Lamalou, dont le débit peut fortement varier selon les saisons, a déposé un tuf calcaire formant des vasques en cascades. On part juste après à gauche sur un chemin accidenté montant jusqu'à un point où l'on peut s'approcher du bord de la combe, à gauche, pour apprécier en contrebas le barrage à partir duquel un aqueduc permettait le fonctionnement du moulin. 




En continuant à monter, on atteint d'étonnantes formations géologiques constituées de grandes terrasses, telles des marches d'escalier de géant. Un peu plus haut, au niveau d'un petit col, la vision y est encore plus grandiose. Sur la droite, c'est une succession de bancs rocheux blanchâtres avec, en toile de fond, certains aspects de la face nord du pic St-Loup.




Un site géologique rare


La particularité peu commune du site réside dans le type d'érosion de cette roche qui s'organise en terrasses. L'explication des géologues est la suivante : lors du retrait de la mer de l'époque miocène (environ -20 millions d'années), de grandes dépressions du terrain sont restées en eau. Ces zones devenues des lacs ont connu une sédimentation de matériaux en provenance de cours d'eau de l'amont. Un mélange d'argile et de carbonate a donné, dans ce contexte lacustre, une roche particulièrement friable de couleur blanchâtre. À noter qu'au pied de ces "falaises", on observe des traces de cours d'eau fossiles attestés par des petites marmites et des sillons d'érosion.





Le retour


On peut continuer à découvrir d'autres aspects de ce puech riche de surprises. Un chemin en terrasse permet d'atteindre la partie la plus haute dominant ces gigantesques marches, mais aussi permettant des vues exceptionnelles sur les lointains. Plus simplement, on peut aussi revenir au parking par le même cheminement.



Une église romane isolée


Le Rouet est une commune étalée constituée de divers hameaux (Les Camps, Gabriac, etc.) et domaines (domaine de Lamalou, etc.). Il y avait au XIIe siècle la nécessité d'y implanter une église paroissiale pouvant être aisément atteinte par tous les fidèles. St-Etienne-de-Gabriac dépendant du chapitre de Maguelone fut élevée sur une butte sacrée avec le cimetière. Le bâtiment a subi de multiples vicissitudes qui ont dénaturé la pureté des lignes, notamment au niveau de la façade. Par contre, l'absidiole ajoutée au XIXe siècle sur le mur sud s'intègre parfaitement bien à l'édifice, tant sur le plan des matériaux que du volume. À noter que sur cette même butte, une école a été construite au début du XXe siècle.