Les oiseaux migrateurs - les champions de l'orientation

Date de l'article 06.04.2020 - 07:00
Auteur Daniel Arazo
En résumé Un petit tour du côté des oiseaux migrateurs .
L'article

Migration des oiseaux

Jusqu'au XIXe siècle, l'homme s'interrogeait sur l'apparition de certaines espèces d'oiseaux au printemps et sur leur disparition en automne. De multiples idées fantaisistes tentaient d'expliquer cette réalité.Par exemple, on croyait que certains oiseaux migraient vers la Lune ou encore que d'autres changeaient d'espèces pour passer l'hiver. Au XVIIIe siècle, Cuvier et Linné pensaient que les hirondelles hivernaient sous la glace ou s'enterraient dans la vase.  Ce sont les naturalistes de ce même siècle qui émirent l'idée de déplacement entre les lieux de reproduction et ceux d'hivernage. On a vite compris alors que ces migrations étaient liées aux ressources alimentaires pour de nombreuses espèces. C'est donc une question de survie qui concerne surtout certains insectivores mais aussi d'autres oiseaux ayant un régime alimentaire spécialisé tels le circaète Jean-le-Blanc mangeur de serpents, le guêpier consommateur d'hyménoptères…


C'est ainsi que des quantités phénoménales d'espèces font le voyage des lointaines contrées africaines à l'Europe et inversement, en traversant mers et déserts. Elles subissent à ces occasions de lourdes pertes, en particulier chez les jeunes de l'année.


Outre les phénomènes physiologiques internes, c'est surtout le photopériodisme qui détermine le départ des oiseaux. Celui-ci est anticipé avant même l'épuisement de leur source d'alimentation. Il existe deux types de migrateurs.


Migrateurs au long cours

Ceux-là arrivent chez nous de mars à juin et repartent entre juillet et octobre, selon les espèces comme le  Rossignol philomèle, la Bondrée apivore ou le  Martinet noir. Lors de ces vols, qui le plus souvent s'effectuent de nuit, ils peuvent parcourir des centaines de kilomètres, dont une étape exceptionnelle de près de deux milles kilomètres, la traversée du Sahara. Ils se nourrissent généralement en cours de route en se posant durant la journée.


Migrateurs partiels

Il s'agit des espèces qui se reproduisent dans le nord et l'est de l'Europe et qui rejoignent par paliers pour certains le sud de l'Europe et pour d'autres les pays côtiers du sud de la Méditerranée, entre Maroc et Libye. Notons par exemple la Bernache cravant, la Sarcelle d'hiver, la Foulque macroule... Toutefois, on constate de plus en plus de modifications des flux migratoires en rapport avec le réchauffement climatique.


Comment se dirigent-ils ?

On sait qu'ils suivent des trajets précis et qu'ils sont sensibles aux rayons ultraviolets, aux modifications de la pression atmosphérique, aux infrasons et au plan de polarisation de la lumière. Ils disposent de ce qu'il est possible d'appeler une "horloge interne". Ils se dirigent à l'aide de trois types de "compas" : le soleil pour les migrateurs diurnes, les étoiles et la lune pour les migrateurs nocturnes, mais aussi le champ magnétique terrestre pour certains, tels les pigeons qui, selon de récentes découvertes, possèdent dans la peau recouvrant la partie supérieure du bec, 90% de maghémite (Fe2O3) et 10 % de magnétite (Fe3O4), plus précisément dans les dendrites des neurones, ce qui leur permet de connaître leur position géographique (d’après Gerta Fleissner, Branko Stahl, Peter Thalau, Gerald Falkenberg et Günther Fleissner : Un nouveau concept de magnéto-réception à base de Fe). 



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