La Relation Maître – Elève –Tâche
Tout apprentissage est une tâche, un travail auquel participent, nécessairement, deux personnes (en groupe ou non), le maître et l’élève (le groupe élève).
C’est de la relation à la tâche (ce qu’il faut obtenir en termes de résultats, d’effets) que va dépendre la pertinence (la cohérence) du projet pédagogique.
Je veux ...
Je veux / dois, moi, le Maître, faire en sorte que l’élève (le groupe d’élèves) soit capable de sauter 1m étant donné :
- que cet élève a, en moyenne, 11 ans,
- qu’il s’agit d’un garçon ou d’une fille,
- que je ne sais pas du tout ce dont il est capable au départ,
- que je dispose de 2 séances de 1 heure à cet effet.
Je peux ... (cas A)
Je peux rassembler mon groupe et sauter devant lui pour lui montrer que :
- c’est possible,
- qu’il faut faire comme cela.
Dans ce cas, le Maitre M est détenteur absolu d’une tâche définie a priori et il préjuge des acquis possibles. c'est la configuration MT-E
Je peux ... (cas B)
Je peux installer mon sautoir, mettre la barre à 0,6m et les inviter à sauter, plusieurs fois pour savoir :
- s’ils franchissent au moins cette hauteur,
- comment ils s’y prennent (élan, appuis, impulsions, franchissement, réception...)
Dans ce cas, le Maitre M se donne pour tâche personnelle et préalable d’attendre de l’Eleve E une définition initiale de la tâche T. c'est la configuration ET-M ?
Ainsi
Dans le premier cas, l’Eleve E n’est pas mis en situation initiale d’activité (découverte de ses pouvoirs effectifs, prise de conscience objective de la tâche et élévation du taux d’activation). L’activation à ne pas confondre avec la motivation, résulte habituellement du seul fait qu’un sujet découvre qu’il a ses chances face à une situation problème.
Par exemple
- Si je mets Paul, 12 ans, face à une barre à 2,43m, il va rigoler et passer dessous. J’ai tout lieu, alors, de m’interroger sur mon bon sens ou sur une douteuse volonté à me valoriser indirectement.
- Si je le mets face à une barre à 1,50m sachant qu’il ne la franchira pas, c’est pire !
- Si je lui propose d’essayer de franchir 1m, il va essayer (s’essayer) jusqu’à atteindre la hauteur d’échec mais à la portée d’une performance à sa portée.
Alors j’aurai atteint le niveau d’expectation (ce à quoi il peut s’attendre à réussir)...même s’il peut rêver (aspiration) devenir un champion à 1,90-2m...
L’activation est déclenchée par la proposition à l’Eleve E. d’une situation-problème où il discerne des chances de réussir plus nombreuses que des chances d’échec.
C’est la base de l’entraînement sportif mais aussi des exercices bien conçus, en classe, dehors...
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