
La lettre saisonnière des écolos
Mémoires du camp Vacances Nature aux pattes 2020
Mémoires du camp Vacances Nature aux pattes 2020
Le jour de notre arrivée à mon frère et moi j'étais tout excitée à l'idée de faire mon deuxième séjour dans ce magnifique endroit, et j'étais aussi un peu timide… Mais tout s'est bien passé au final. Une fois que les parents étaient partis nous avons mangé puis fait de petits jeux pour nous apprendre à nous connaître les uns et les autres. Ensuite une fois tous les jeux terminés nous avons choisi nos compagnons de tente et nous les avons installées. En fin de journée, nous avons mangé et nous sommes allés nous coucher.
La deuxième journée nous avons fait une grande balade pour nous apprendre plein de choses sur la nature et le terrain de Hervé. A la fin de la grande balade nous avons eu un temps libre, nous avons mangé. Pendant la veillée, une sorcière, Surette, nous a rendu visite pour nous demander de l'aider car ses pouvoirs de sorcière ne lui obéissaient plus. Alors nous sommes allés nous coucher en lui promettant de l'aider.
A partir de ces deux premiers jours nous avons fait plein d'autres choses comme: la nuit à la belle étoile, la soirée pizza, une animatrice du camp nous a raconté l'histoire sur la bête du Gévaudan, la visite de la ferme etc.
L'avant-dernier jour nous avons fait le dernier grand rangement, les préparations des restitutions de projet et pendant la veillée nous avons aidé Surette à manipuler ses pouvoirs.
Et à la fin du camp nous avons fait nos restitutions de projet aux parents; tout s'est très bien passé et nous sommes ensuite repartis chacun dans un monde différent.
Mayuri
Camps d'hier et d'aujourd'hui
Camps d'hier et d'aujourd'hui
Ma fille et mon fils viennent de passer un séjour merveilleux en Lozère, découvrant la beauté de la nature, la diversité des insectes et la vie douce loin des parents..
C’est un véritable bonheur que de pouvoir envoyer, 40 ans plus tard, mes enfants dans le même camp de vacances où je passais, moi même, mes étés. Et me voilà plongé dans mes souvenirs, c’était il y a bien longtemps mais je voudrais partager avec vous certaines choses que j’ai vécu pendant ces camps, je remercie mon frère Julien, qui m’a aidé à reconstituer ces quelques souvenirs.
La première différence c’est qu’à mon époque nous faisions le camp au mas de l’Euzière, un hameau perché, entouré de chênes verts près d’Anduze ; il faisait très chaud en été et nous dormions sous des marabouts pouvant abriter une vingtaines d’enfants, de véritables cocottes-minute ! Les conditions de sécurité n’étaient pas véritablement des contraintes à l’époque et j’ai le souvenir de voyages entassés avec mes camarades dans un fourgon J7 Peugeot, pour aller construire des “radeaux de la Méduse” à la rivière ou dévaler les routes sinueuses des Cévennes. Pour vous décrire au mieux ces camps, c’était : Liberté, Découvertes et Inventions. Chaque camp avait son thème autour duquel nous bricolions de multiples ateliers de poterie, de danse, de musique, de théâtre, de confection d’objets ou de création de spectacles grandioses ! Le talent du chef de camp Jean-Marc Verdeil faisait que nous étions littéralement habités par les thèmes que l’on nous proposait, et je me souviens très bien avoir vécu lors de l'un de mes séjours, la fin de notre civilisation, rien de moins que cela! Tout fut, lors de ce camp, prétexte à redécouvrir les vestiges de la civilisation. Nous partions à l’aube, afin de trouver des artefacts censés prouver qu’il y avait eu une civilisation humaine, et nous en trouvions! Je me souviens également d’un majestueuse cité lacustre construite sur un lac, d’une procession épique qui nous ramena du lac jusqu’au camp en pleine nuit, je faisais partie de l’atelier percussion et nous devions enflammer le cœur de tous ces jeunes aventuriers, cela me marqua profondément au point que j’allais en faire mon métier. Le soir les veillées au coin du feu furent aussi des moments d’illusions merveilleuses, de camaraderie, de magie et de poésie que jamais la télévision ne pourra approcher.
Cela je le partage maintenant avec mes enfants qui m’ont raconté à leur retour l’histoire de la bête du Gévaudan, la boucle est bouclée.
Clément Vaché
EDITO
EDITO
Si les saisons n'existaient pas, faudrait-il les inventer ? Face à la page blanche, l'éditorialiste d'une lettre saisonnière n'en est pas sûr. Car la tentation du marronnier est grande. Voici néanmoins re-venu (ou presque) le temps des grands vols d'étourneaux, des champignons sporulant, des colles de vendangeurs sous le soleil de l'été indien – ah, non, pardon, Ô tempora, ô mores, des machines à vendanger nuitamment, me souffle-t-on dans l'oreillette. Revenu aussi le temps de la « re-entrée » qui, on l'espère, contrairement au printemps dernier, ne nous empêchera pas de sortir. Car aux Ecolos - faut-il le re-dire ? -, on préfère les rentrées où l'on sort ! De tout cela, on ne parlera pas.
Fort heureusement, les jeunes naturalistes, eux, ont pu assouvir leur passion dès cet été à l'occasion des séjours de vacances. Après que l'équipe s'est interrogée sur la possibilité d'assurer une pédagogie pertinente malgré les mesures imposées par la COVID19, les fameux camps-nature ont pu être maintenus. C'est tant mieux, comme en atteste dans ce numéro le témoignage-souvenir de trois de leurs acteurs, dont l'un porte aussi l'écho, disons, d'hier.
Le 28 juin, l'Assemblée générale de l'association s'est tenue principalement à distance, via un vote par internet. D'irréductibles adhérents – pas si peu, au bout du compte - se sont cependant retrouvés au domaine de Restinclières, de façon presque impromptue, pour partager le plaisir de quelques heures conviviales en plein air.
Côté Asso, toujours, et plus particulièrement côté équipe : connaissez-vous Gentiane ? Quoi qu'il en soit, nos fidèles interviewers l'ont rencontrée. Nul doute que vous la connaîtrez ainsi un peu mieux.
L'écho d'hier, disions-nous. Nous l'écouterons aussi dans une nouvelle rubrique pour redécouvrir la Rainette méridionale. Manquerait-on d'idées neuves entre tous ces retours et ces échos de temps plus ou moins lointains ? Que nenni, rassurez-vous. Vous découvrirez ainsi comment un jeune jardinier met de la couleur où il y avait de la grisaille, comment une non moins jeune lectrice a reçu le charmant opus « La libellule a pondu », comment la nature s'offre des fruits qu'elle offre aussi à nos regards et, parfois, à notre gourmandise, comment les plantes à fleurs pourraient voir leur origine supposée reculer de plusieurs dizaines de millions d'années, comment les bourdons pratiquent l'horticulture, comment les avancées scientifiques ont conduit à changer la classification de la famille des scrofulaires... Et où vous balader, bien sûr !
Avec ou malgré les gestes de protection qui continuent de s'imposer, et même grâce à eux en attendant mieux : beau nouvel automne à tou.te.s !
Jean-Pierre Vigouroux
Echos des Ecolos #6
Echos des Ecolos #6
Mot croisés : notre étrange situation
Mot croisés : notre étrange situation
Mots croisés
Horizontalement
Plus que jamais indispensable entre nous.
Manière de transmission.
Victoire de l'Empire. Comme un p'tit coquelicot.
Amoureux de Dalida. Agit comme le confinement sur nos nerfs.
Dans une nuit noire. Métier introuvable. Premier grand « confineur ».
Transforment littéralement.
Désapprobation lisboète. Quart de pestiféré.
A subi un ancien confinement grec. Enfermé en soi.
Vieux machin. Origine de la pandémie.
Verticalement
A. De l'ambulancier au chef de clinique.
B. Agent de transmission ?
C. Sa fête n'aura pas lieu. Type de personnage de dessin animé.
D. Vendéenne proche des Sables.
E. Protection minimale. Plan de secours.
F. Comme notre liberté en ce moment.
G. Gorges. Ne manquez pas.
H. C'est dans ces moments là que nous le sommes le plus.
I. Théâtre bruxellois en panne, évidemment. Respectable ou liberticide ?
J. Fait partie d'un service.
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Mots croisés du 15 janvier 20 – LD - solution
THÈME : la couleur et la lumière
S
Horizontal
Jouaient sur les couleurs et les ambiances.
Peints de toutes les couleurs par Monet. Couleur complémentaire du bleu.
D'accord avec Poutine. Portrait souvent coloré. Genre d'euphorbe aux couleurs vives.
Noire qui trotte. Comme la lumière du soir.
Colle. Venu au monde . Ferme l'atelier.Ville de Basse-Saxe.
C'est Broadway dans le lavabo ! Attribuée.
L'araignée s'y pend. Blanche et ne mange pas de pain.
Modèle de Citroën. Au noir pour les marins. Pas loin de nous. Lèvres roses.
Font rougir si elles sont mauvaises. Posées sur le rouge ou le noir ?
Verts et droits. Erbium. Doit bien reproduire les couleurs. Représente ses couleurs.
Au bord de la Grande Bleue. Mordre la poussière grise. Couleur de fantasmes.
Obtenu. Fasse ressortir les couleurs. Stimule un sens.
Vertical
A. Couleur tirée de la guède. Pas totalement noire.
B. Le grand d'Alain Fournier. Apporte chaleur et lumière.
C. Parc National. Barbouillas. Est rouge tôt le matin.
D. Préfixe rougissant. De Zuydcoote à Saint Laurent de Cerdans. Extrémité d'un épi.
E. Doré qui ondule. Captura la lumière.
F. Côtes anglaises. Limite européenne.
G. Rentra à la base. Bleus pour Christophe. Mesure chinoise.
H. Aux couleurs de l'arc-en-ciel. Gueules, sable, sinople sont leurs couleurs.
I. Met une étoile en lumière. Rougissent après un soufflet.
J. Rose à Lautrec. Noire et blanche.
K. Vole quand tout est noir. Ravive les couleurs ?
L. Comme une lumière diaphane. En rose pour les optimistes.
M. Saint brésilien. Représenté en faucon. Commence à être odieux.
N. En fait voir subitement de toutes les couleurs. Limpide, espérons. Rougie le matin.
O. Amour propre susceptible de gonfler (les autres). Dans le Colorado.
P. Réfléchie. Le tangon en est un.
Humour : Enigme
Humour : Enigme
Énigme
En observant sa trajectoire (et les autres éléments du dessin), saurez-vous deviner le nom de cet oiseau ?
Indice :
Il s’agit d’un accipitridé qui vit loin, trèèèèèès très loin de chez nous.
Solution de l’énigme du numéro précédent :
Le nom scientifique d’un arbuste de nos garrigues en relation avec une anecdote pseudo-historique.
Réponse :
Buxus sempervirens (Bouc sous Saint-Père vit Reims)
Nature l'eus-tu tu ?
Nature l'eus-tu tu ?
Coin de Pradis : au bord du Vidourle
Coin de Pradis : au bord du Vidourle
Le moulin de Carrière
D'une rive à l'autre, nous passons du département de l'Hérault à la sortie de Villetelle, à celui du Gard. Dans un premier temps, il faut s'approcher du moulin de Carrière (commune d'Aubais) et prendre l'escalier pour voir la salle basse dans laquelle se situent les vieilles meules. On observe aussi le canal qui permettait à l'eau de retourner au fleuve après qu'elle ait actionné la roue à aubes pour la mouture du blé.
Puis en passant sur le côté du bâtiment au plus près de l'eau, on découvre le barrage qui alimentait aussi l'ancien moulin de Villetelle en rive opposée, totalement rasé aujourd'hui.
Il faut savoir que le Vidourle a connu 66 moulins sur les 85 kilomètres de son cours. Le moulin de Carrière, construit à partir du XIIIe siècle en trois périodes, était fortifié. On distingue encore le dispositif de défense. À la mort du dernier meunier en 1913, il cessa de fonctionner. La commune d'Aubais l'a, par la suite, restauré en partie en tant qu'élément du patrimoine.
On quitte ensuite le site pour suivre, à l'opposé de la route, le chemin balisé en jaune qui accède, après un kilomètre, à une bifurcation de balisages. Il faut continuer à gauche direction "La Roque d'Aubais" (panneau). C'est désormais une petite route qui longe le fleuve. On y apprécie une superbe ripisylve.
La Roque d'Aubais
Progressivement, on se rapproche des lieux où le Vidourle a trouvé une issue dans le défilé de la Roque d'Aubais, grande faille entre deux rochers avec un petit pic de 75 mètres de haut. Ce magnifique passage au niveau d'une courbe du fleuve a par ailleurs été équipé d'une via ferrata. À 200 m de là en amont, sur la rive opposée, se situe le moulin dit "de la Roque" dont les structures ont été converties en habitation.
Après ces observations, on revient sur le parking par le cheminement emprunté au départ.
Daniel Arazo
Pour s'y rendre : par l'A9 direction Nîmes, sortir à la bretelle Lunel. Juste après, ne pas rater à droite la direction Villetelle. Après traversée de ce village, et par la direction Aubais, on passe par le pont-gué submersible pour se garer juste après à gauche sur le parking du moulin de Carrière.
Balade thématique : autour de Montpeyroux
Balade thématique : autour de Montpeyroux
Le circuit proposé, d'environ 6 km, est facile malgré une petite côte. Un balisage jaune mis en place par le Comité départemental de la randonnée pédestre vous accompagne sur une grande partie du parcours.
Le développement historique du village a fait qu'il est composé de trois faubourgs, chacun ayant été doté jadis d'une église. C'est de celui nommé "Le Barry" que la balade démarre.
Du parking, il faut, par la rue du Barry, rejoindre la rue du Castellas et atteindre la barrière du chemin montant vers les remparts du site du Castellas. Après passage de cette barrière, il faut marcher 100 mètres jusqu'à un poteau mentionnant le circuit jaune "Vignes et oliviers". On délaisse alors le chemin principal pour prendre à droite quelques marches puis une descente caillouteuse. Sur le bas, il faut aller à gauche entre vignes et murets.
Après 400 mètres, du béton et un gué, on atteint une croisée. Par la droite et sur du goudron, on accède vite à un carrefour de routes.
Vision du Castellas
Avant de continuer, il faut se retourner pour apercevoir sur flanc de colline les remparts encore imposants de l'ancien château. Celui-ci, édifié aux alentours de 1100, protégeait les axes de passage entre plaine et Larzac : chemin de transhumance des moutons, voie commerciale, passage de pèlerins pour Rome et Jérusalem via l'Auvergne.
Puis, avec le balisage, il faut prendre la deuxième route de gauche. À la bifurcation qui suit, on poursuit à gauche. Peu après, c'est une montée puis l'accès à un lacet serré à gauche de la route. À ce niveau, on délaisse le goudron qui va rejoindre plus haut deux grands réservoirs d'eau et, avec le balisage, on part sur le deuxième chemin de droite. C'est alors un paysage d'anciens mazets et de murets dans des zones quelque peu abandonnées sur le plan des cultures. Rapidement, le cheminement domine un superbe val riche de vignes et oliveraies. Vigilance car il faut emprunter à droite quelques marches en rondins pour y descendre.
C'est ensuite une belle progression qui longe des terrasses dotées de très vieux oliviers. On y accédait par de pittoresques escaliers. Tout en ignorant les chemins latéraux, on suit le balisage qui mène à une petite route. En partant à droite, c'est une descente traversant quelques superbes paysages. Sur le bas, on découvre la station de pompage, de stockage et de distribution des eaux.
Les eaux souterraines
C'est le groupe spéléologique de Montpeyroux qui fut à l'origine de la découverte et surtout de la mise en valeur des eaux de la source dite "du Drac" provenant du causse du Larzac dont les corniches et le pic St-Baudille dominent l'horizon nord.
À propos de l'eau souterraine autour du village, on peut citer celle de la source Vitale située non loin, à St-Étienne-les-Bains, hameau excentré. En effet, dans le val du cours d'eau le Lagamas, une petite unité thermale a accueilli des curistes au début du XXe siècle qui, pour beaucoup, venaient de Montpellier par le biais du train passant à St-André-de-Sangonis. Il ne reste presque rien aujourd'hui de ce centre balnéaire. Le site avait déjà été exploité par les Romains semble-t-il.
Il a même connu une unité de mise en bouteilles. À ce sujet, j'ai pour ma part eu entre les mains une bouteille très ancienne de cette eau dont l'étiquette, outre le détail des constituants minéraux, mentionnait "Eau de la source Vitale, la seule eau qui soit radioactive". Étonnant, non ?
Pour la suite du circuit, on délaisse, juste après la station, le balisage jaune qui part en contrebas à gauche, et l'on continue sur la petite route qui va rejoindre le carrefour où apparaît momentanément le balisage de départ dont on ne tient pas compte.
En poursuivant tout droit, il faut peu après prendre la route de gauche à la bifurcation. Rapidement, c'est l'accès à un gué. Il faut délaisser ici le goudron et prendre à droite le chemin longeant le ruisseau d'Aigues-Vives. Puis, juste après le passage sous le pont, on prend le chemin de droite rejoignant en montant la route d'accès au quartier du Barry. Par la gauche, le parking est proche.
En repartant, il est conseillé de s'arrêter à la cave coopérative qui propose un important choix de vins de qualité : le terroir, composé de types de sol différents, contribue, avec les cépages sélectionnés et le savoir-faire des vignerons, à la réputation de ces vins (réf. Terroirs viticoles de Jean-Claude Bousquet, éditions Écologistes de l'Euzière).
Daniel Arazo
Comment y aller ? Par l'A750, sortir à la bretelle St-André-de-Sangonis. Au rond-point, prendre la direction "Lagamas", puis Montpeyroux. Dans ce village, prendre peu après la cave coopérative, la direction du quartier du Barry. Se garer à l'entrée à gauche (parking).
Tous pour un et un pour tous
Tous pour un et un pour tous
Tous pour un et un pour tous
Comme l’observe dans l’un de ses récents articles de vulgarisation Marc-André Selosse - Professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle et auteur de « Jamais seul : Ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations » « le concept d’organisme montre aujourd’hui ses limites : il faut désormais prendre en compte le fait qu’un animal ou une plante ne peut vivre sans les multiples microorganismes qui l’habitent ».
À ce concept d’organisme et d’individu il est maintenant nécessaire de substituer celui d’holobionte qui désigne l’unité biologique composée de l’hôte (plante ou animal) et de tous les microorganismes qu’il héberge. C’est ce consortium qui agit au sein des écosystèmes en compétition et en collaboration avec tous les autres individus constitutifs de sa population locale soit donc une sous-population elle-même intégrée au sein de communautés multispécifiques très dynamiques car en perpétuelle évolution, adaptation et coévolution.
Des cellules patchworks et chimériques
Une fraction de ces microorganismes partenaires (bactéries, levures et champignons) est si bien intégrée qu’elle est héritée de génération en génération sans jamais quitter son holobionte car présente au sein même de chacune de leurs cellules ; on parle alors d’endosymbiose. C’est le cas pour toutes les espèces vivantes et pour toutes celles qui ont existé sur Terre. Leur machinerie productrice de l’énergie nécessaire au fonctionnement des cellules repose sur les mitochondries. Ces organites intracellulaires ont comme origine des bactéries qui ont été absorbées (phagocytées) par les cellules des tout premiers êtres vivants. Ces pionniers de la vie, des protozoaires, sont constitués d’une cellule unique. Les plus connus sont les paramécies et autres ciliés qui pullulent dans les macérats de végétaux en décomposition, mais aussi au sein des stations d’épuration, où, en consommant les bactéries, ils maintiennent ces populations en phase de croissance exponentielle. Lors du passage d’organismes unicellulaires à des organismes pluricellulaires, rendant possible une spécialisation des fonctions assumées par les cellules constitutives d’un même organe, ce mode de production d’énergie via les mitochondries a été conservé. Le même mécanisme d’endosymbiose s’est reproduit pour les végétaux (algues et plantes) qui grâce aux plastes, des organites cellulaires qui contiennent des pigments chlorophylliens, ont la capacité de capter l’énergie lumineuse pour la réalisation de la photosynthèse. Ces plastes sont d’anciennes cyanobactéries qui contenaient à l’origine des pigments verts, bleus et rouges.
Les mitochondries comme les chloroplastes possèdent leur propre génome conservé de leur statut ancestral de cellules libres. Ainsi toutes les cellules animales ont deux génomes, celui présent dans le noyau qui se modifie à chaque génération et celui au sein des mitochondries presque toujours uniquement transmis par les gamètes femelles (à l’exception de certains bivalves : des moules marines et d’eau douce). De ce fait, l’ADN mitochondrial est un outil très important pour retracer les migrations depuis l’Afrique et l’histoire de notre espèce ou, en police scientifique, pour retrouver des filiations, car tous les membres d'une fratrie vont posséder le même ADN mitochondrial transmis par leur mère, qui elle-même l'a hérité de sa mère.
Les cellules végétales comportent donc trois ADN : nucléaire, mitochondrial et chloroplastique. Si l’ADN mitochondrial des cellules végétales est beaucoup plus long que chez les animaux (la plupart de l'ADN en excès est non codant), celui des chloroplastes est si réduit qu’il a besoin de coopérer avec l’ADN nucléaire pour être fonctionnel. En se complétant ils synthétisent l'enzyme-clé de la photosynthèse (Rubisco) responsable de la fixation du dioxyde de carbone et de sa transformation en carbone organique qui sera stocké au sein de la biomasse végétale où il constituera la base des chaînes alimentaires.
Des individus aux capacités dopées par leurs partenaires invisibles
Pour considérables que soient ces endosymbiotes intracellulaires, ils ne correspondent en fait qu’à une infime fraction des microorganismes que tous les êtres vivants hébergent. Grâce aux développements et à la généralisation du recours à de nouveaux outils méthodologiques et technologiques, l’étude individuelle et collective (à l’échelle de leur hôte) de tous ces partenaires est maintenant possible. Inaccessibles par les techniques de la microbiologie classique, car pour la très grande majorité d’eux incultivables en laboratoire, leur quantification et leur étude n’ont pu être réalisées qu’à partir du moment où il a été possible de multiplier, isoler et décrypter leur génome à l’infini. Cette révolution technique date de la fin des années 1980. En moins de 20 ans elle a conduit à repenser tout ce que l’on pensait connaître de la vie. C’est cette même technologie (Polymérase Chain Réaction, PCR) - adaptée à la mise en évidence de la présence de virus - qui, dans le cadre de la détection de la présence de Sars-Cov-2, fait actuellement notre triste actualité.
La révélation de la présence de ces innombrables et très divers partenaires a ainsi radicalement modifié notre vision et notre compréhension du monde vivant, qui repose donc plus sur des logiques de coopération que sur des processus de compétition. Ces nouveaux outils de recherche mis en œuvre en écologie ont permis de mettre en évidence que tous les points d’échange et de contact de l’hôte avec son environnement sont des sites privilégiés de colonisation par les microorganismes.
Chez les végétaux, les feuilles, siège de la photosynthèse, constituent un micro-écosystème (phyllosphère) où diverses communautés microbiennes interagissent dans des conditions de vie très contraignantes mais sans réel bénéfice pour la plante. À l’opposé, au niveau racinaire, sont présentes de très riches et très abondantes communautés microbiennes (bactéries, champignons, Archées et protistes) alimentées en énergie par les exsudats racinaires : les rhizodépôts qui représentent entre 10% à 40% des composés carbonés produits par l’activité photosynthétique de la plante hôte. Exploitant cette source d’énergie, ces communautés apportent l’eau et les éléments nutritifs nécessaires à la vie de la plante dans le cadre d’associations symbiotiques mutualistes. En outre, elles cohabitent avec d’autres bactéries qui, dans le cadre de symbioses associatives ou coopératives (définies comme des interactions facultatives à bénéfices réciproques entre les 2 partenaires), ont des effets positifs pour la plante. Ces aides peuvent être à la fois directes, en produisant des molécules stimulatrices de la croissance racinaire (phytohormones) ou en activant les réponses de défense de la plante (Résistance Systémique Induite), et indirectes, en exerçant un contrôle des organismes phyto-parasites (production d’antibiotiques, compétition alimentaire …). Moins bien connus que les symbiotes mutualistes ces microorganismes symbiotes facultatifs (les PGPR pour Plant Growth-Promoting Rhizobacteria) sont maintenant très activement étudiés car les effets des PGPR offrent des possibilités très intéressantes en agronomie (accroissement des rendements, réduction de l’utilisation des intrants azotés et des produits phytosanitaires, lutte biologique et santé des plantes). Les racines et l’ensemble des communautés microbiennes qu’elles hébergent plus ou moins durablement et spécifiquement, constituent un autre micro-écosystème (la rhizosphère). Longtemps ignorées puis dégradées par une agriculture industrielle irrespectueuse, la rhizophère et les communautés microbiennes associées sont considérées maintenant comme essentielles au développement des végétaux en faisant du sol une oasis de vies.
À l’instar des végétaux toutes les espèces animales, et donc l’homme, sont le fruit de la cohabitation avec divers microbiotes intestinaux, cutanés, buccaux, vaginaux et pulmonaires. Tous ces microbiotes sont différents et ils sont propres aux diverses espèces et, au sein de ces diverses espèces, à chaque individu où ils évoluent en fonction des périodes et de ses modes de vie. Pour un homme on estime que le nombre de bactéries de ces divers microbiotes est compris entre 1013 et 1014 soit de 1 à 10 fois le nombre total de nos cellules. Hors de notre contrôle, toutes ces espèces et populations coexistent, s’excluent, se neutralisent, s’entraident et se succèdent.
Dans ce domaine nouveau de recherches, aux implications sanitaires, écologiques, et agronomiques majeures, l’actualité scientifique est exceptionnellement abondante, diverse et, à bien des égards, étonnante et passionnante.
Comment voler peut affecter les relations de coopération
Assez rapidement il a été constaté au sein des vertébrés homéothermes (à température constante) que les espèces appartenant à un même ordre avait des microbiotes, en particulier intestinaux, assez similaires. Un constat logique car ces espèces ont des origines communes et des modes et des stratégies d’alimentation similaires. Pour confirmer cette hypothèse les génomes des espèces constitutives des microbiomes intestinaux de 315 mammifères et 491 oiseaux du monde entier ont été qualitativement comparés. Les résultats de cette méta-analyse ont confirmé l’existence pour la grande majorité des mammifères de ce lien entre proximité génétique des hôtes et spécificité de leur microbiote. Les hôtes et les bactéries constitutives de leur microflore intestinale apparaissent ainsi être le produit d’une longue coévolution. Par contre, cela n’est pas observé pour les oiseaux dont les microbiotes varient peu selon les espèces, malgré des modes de vie et d’alimentation tout aussi différents que pour l’ensemble des mammifères. Fait intéressant, l’exception observée pour les mammifères concerne les chauves-souris (Chiroptères), dont les microbiotes sont très similaires entre eux malgré, là aussi, une très grande diversité de régimes alimentaires (insectivores, frugivores, nectarivores, carnivores, piscivores et même hématophages).
Qu’ont donc en commun les chauves-souris et les oiseaux et qui expliquerait la perte de la spécificité de leurs microbiotes intestinaux ?
Mais c’est bien sûr, des ailes et d’avoir ainsi la capacité de voler !
Oui !
Mais alors quels liens entre voler et s’associer collectivement avec des populations microbiennes non spécifiques, censées vous aider ?
La première explication envisagée était liée, pour les animaux volants, à une plus grande mobilité et donc capacité à recruter ses partenaires au sein de multiples et très diverses communautés microbiennes. Ces diversifications des possibles auraient eu comme effet de faire disparaître les différences des microbiomes propres aux diverses espèces volantes. Cependant, on n’observe pas de différence significative entre oiseaux sédentaires et oiseaux migrateurs, qui rencontrent vraisemblablement une bien plus grande variété d'environnements et donc de partenaires potentiels.
L’explication maintenant avancée, en lien avec leur capacité commune de voler, serait de nature anatomique et adaptative. En effet, les oiseaux et les chauves-souris présentent des intestins d’une longueur réduite et des temps de rétention du contenu intestinal plus courts que ceux des mammifères non-volants. Ces caractéristiques anatomiques ont comme effet adaptatif de diminuer la masse corporelle et rendre ainsi le vol plus efficace et/ou énergétiquement moins coûteux. En outre, on observe que ce système digestif réduit résulte principalement d’une quasi- disparition de la partie terminale du tube digestif (côlon) où, chez les mammifères non volants, s’opère la biotransformation par des bactéries anaérobies et fermentatives des aliments non assimilés plus en amont. Ainsi, et à la différence des mammifères terrestres, les microbiotes des oiseaux et des chauves-souris sont caractérisés par, qualitativement et quantitativement, plus de bactéries anaérobies facultatives et moins de bactéries anaérobies strictes ; ces dernières contribuant grandement chez les mammifères à enrichir la diversité et spécificité de leur microflore intestinale. De ce fait, si de nombreuses espèces microbiennes sont spécifiques à une famille de mammifères, les mammifères volants et les oiseaux rompent ce schéma avec de nombreux microbes partagés entre différentes espèces, et peu de corrélations soit avec le régime alimentaire, soit avec l’histoire évolutive de leur hôte.
Cette hypothèse d’une perte de spécificité, conséquence de l’adaptation au vol, est en outre confirmée par la mise en évidence pour les oiseaux non volants (autruches, émeus, casoars, kiwis et nandous) de microbiotes les plus diversifiés au sein des oiseaux ; et, ainsi, assez proches des mammifères hébergeant les microbiotes les moins spécifiques des mammifères terrestres (comme les musaraignes et taupes insectivores, les marsupiaux carnivores ou les pangolins mangeurs de fourmis) et cela en raison probablement de leur histoire évolutive et de leur régime alimentaire particuliers.
Enfin, un système digestif réduit laisse aussi plus de place pour le développement de puissants muscles alaires.
Les fortes exigences métaboliques qu’impose le vol actif conduisent ainsi à des degrés de convergence étendus, inattendus et surprenants.
À l’orée de découvertes révolutionnaires
Parmi tous les microbiotes ceux de l’homme ont logiquement fait l’objet d’une attention particulière. Les premières recherches ont porté principalement sur la comparaison des microorganismes trouvés chez les individus en bonne santé avec ceux présents chez des individus souffrant d'une pathologie. Il a été ainsi démontré que la composition du microbiote intestinal des personnes obèses, diabétiques de type 2, autistes, ou souffrant de maladies auto-immunes (lupus érythémateux), d’allergies (asthme), neurodégénératives (Parkinson et Alzheimer), mais aussi affectées par les formes les plus graves de la Covid 19 différait très significativement de celle de personnes sans pathologie. Par contre, il demeure encore des interrogations pour déterminer si ces microbiotes atypiques et de composition déséquilibrée sont la cause ou une des conséquences de la maladie, mais, dans les deux cas, ces découvertes sont porteuses d’immenses espoirs.
Plus récemment encore, les chercheurs se sont intéressés à des questions plus générales et fondamentales visant à déterminer les causes des similitudes et des différences observées au sein des divers microbiotes propres à chaque individu en bonne santé à diverses périodes de sa vie et en fonction de son mode de vie et de ses relations avec ses semblables (vivant seul, en couple, en famille, avec ou sans animaux de compagnie).
Et pour les plus curieux des curieux
Song S.J., Sanders J.G., Delsuc F., Metcalf J.L., Amato K.R., Taylor M.W., Mazel F., Lutz H.L., Winker K., Graves G.R., Humphrey G., Gilbert J.A., Hackett S.J., White K.P., Skeen H. R., Kurtis S.M., Withrow J., Braile T., Miller M., McCracken K., Maley L., Blanto J.M., McKenzie V. J., Knight R., 2020. Comparative analyses of vertebrate gut microbiomes reveal convergence between birds and bats, mBio. Ecological and Evolutionary Science 11(1). DOI: 10.1128/mBio.02901-19
Selosse M. A.-2016. Au-delà de l’organisme, l’holobionte. Pour la Science (469).
Selosse M. A., 2017. Jamais seul : Ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations. Actes Sud. 352 p.
Mon étoile du confinement
Mon étoile du confinement
Mon étoile du confinement
Bien connue des cueilleurs de salades sauvages, ici appelée Barbabouc ou Barbe-de-bouc, là Salsifis, elle est devenue pour moi l'étoile du confinement. C'est elle que je guettais lors de ma promenade quotidienne d'une heure autorisée en cet étrange printemps 2020. Comment imaginer que ces tendres feuilles en rosette ou ce légume oublié puissent se métamorphoser en cette éclatante fleur étoilée ?
C’est bien celle du Tragopogon porrifolius, ou Salsifis, ou Barbe-de-bouc.
Dans la matinée, lorsque monte le soleil et que ses rayons réchauffent l’air, ses longues bractées se déplient, s’ouvrent, s’étirent et libèrent l’inflorescence.
Apparaît alors une étoile d’or, d’améthyste et d’émeraude. Fugace, éphémère, si belle !
Tout autour, s’empressent abeilles, papillons…, en quête de nectar et de pollen. Il y a tant de fleurs à butiner avant que ne se referment, l’après-midi venue, bractées et capitule, un capitule de “ Composées “, comme celui des chicorées, des pissenlits, aux nombreuses fleurs ligulées.
Cette si belle plante une fois refermée, se fait alors toute discrète, mêlée aux graminées, aux herbes folles, si discrète qu’elle échappe souvent aux yeux du promeneur.
Après les fleurs, viendront les fruits, des fruits extraordinaires qui ne passeront pas inaperçus.
Sur la haute tige du Tragopogon, semble alors flotter une sphère dorée, arachnéenne, aux grandes aigrettes de soies plumeuses, comme des ombrelles soulevées par le vent, le vent qui les emportera, et ainsi s’envoleront et s’éparpilleront les graines.
D’où lui viennent ces noms, Tragopogon porrifolius, Barbe-de-bouc, Salsifis ?
“Tragopogon” est emprunté au grec, de “ tragos “ bouc, et “ pôgon” barbe, sans doute une allusion à ses fruits à aigrette.
C’est notre Barbe-de-bouc, ou Barbabouc du Languedoc.
“ porrifolius “ correspond à l’aspect de ses feuilles qui rappellent celles du poireau sauvage.
Salsifis est le nom français usuel. Ce nom serait dérivé de l’italien “ salsefrica “.
Le Salsifis est originaire du bassin méditerranéen. Ses feuilles et sa racine, étaient consommées et utilisées en médecine dans l’antiquité, chez les Grecs et les Romains.
La plante Barbe-de-bouc est mentionnée comme légume par Théophraste, Dioscoride et Pline.
L’agronome Olivier de Serres ( 1539-1619 ) note sa présence chez nous dans le midi autour des années 1600. Ce “ cersifi “, venu d’Italie y était déjà cultivé comme légume- racine. Olivier de Serres recommanda sa culture dans son “ Théâtre de l’agriculture et mesnage des champs “.
Qu’en est-il aujourd’hui de sa culture ?
Plutôt oublié, le salsifis est parfois ressuscité par les amoureux de légumes anciens qui le cultivent dans leur potager. Et certains sites de cuisine proposent des recettes.
Sur des étals de maraîchers, entre panais, crosnes ou rutabaga, il se peut qu’on aperçoive, près de bottes de racines noirâtres, l’étiquette “ Salsifis “.
Des salsifis noirs ? Ou plutôt une cousine, la Scorsonère ?
Scorsonère : de son vrai nom Scorzonera hispanica.
Comme le Tragopogon porrifolius, elle appartient à la famille des composées mais a des fleurs jaunes.
Scorzonera viendrait du catalan escurço, petite vipère. La racine était utilisée autrefois contre le venin de serpent. Scorzonera pourrait aussi venir de l’italien, et signifier écorce ou peau noire.
Sa racine cylindrique, noire à l’extérieur mais à la chair blanche, est préférée à celle du salsifis pour sa texture moins fibreuse, plus charnue. C’est aussi un légume plus facile à cultiver que le salsifis. Dans les boîtes de conserve, sous l’appellation Salsifis, ce sont presque toujours des scorsonères. ( il faut reconnaître aussi que ce n’est pas très porteur comme nom, scorsonère, difficile à écrire, à prononcer, avec un relent de chaudron de sorcière et de venin de serpent, tandis que salsifis c’est sympa, ça rappelle les repas de Mamie, un petit retour au temps de l’enfance ! )
Mais notre Barbabouc, c’est bien le Salsifis, Tragopogon porrifolius, dont les jeunes feuilles, au goût doux et agréable, sont parmi les salades sauvages recherchées. La racine aussi est appréciée avec son petit goût d’amande.
Les amateurs de salades sauvages ramassent également sa cousine la Galinette, appelée aussi Barbabouc.
Une autre espèce de salsifis ? Pas du tout !
Galinette est une scorsonère, “à feuilles en lanières “, “ Scorzonera laciniata“ .
Les jeunes et tendres pousses, récoltées au début du printemps, sont parmi les salades sauvages très appréciées, avec celles du Barbabouc - salsifis. Leur consommation en salade remonte à plusieurs siècles.
La racine est aussi ramassée et consommée comme légume.
(Si dans les archives il y avait une photo des deux Barbabouc, ce serait bien de les ajouter )
~ Rendez-vous peut-être à la sortie Salades Sauvages du Printemps 2021 ! ~
Quelques précisions botaniques sur le Tragopogon porrifolius
C’est une plante bisannuelle, élancée, simple ou ramifiée.
La première année elle développe une rosette de feuilles et fleurit au printemps la seconde année.
Elle appartient à la famille des Asteraceæ ( Composées ), et fait partie des liguliflores, groupe de la Chicorée, du Pissenlit.
L’inflorescence est un large capitule solitaire formé de nombreuses fleurs ligulées à cinq dents, toutes identiques, de couleur rose-violet à pourpre.
La fleur est zygomorphe, hermaphrodite, avec cinq étamines insérées sur le tube de la corolle et soudées par les anthères, ovaire infère, style et stigmate bifide.
Huit ( à douze ) longues bractées pointues, disposées sur un rang, entourent le capitule.
Capitule et bractées se ferment l’après-midi et par temps couvert.
Les feuilles, fines, longues, parfois ondulées, et repliées, rappellent celles du poireau sauvage ( porrifolius ).
Les fruits, des akènes à bec, sont réunis en une grande sphère d’aigrettes plumeuses.
Les graines sont dispersées par le vent ( anémochorie ).
La pollinisation se fait grâce aux insectes ( entomogamie ).
Références
Les salades sauvages, Ecologistes de l’Euzière
Stratégies végétales, Ecologistes de l’Euzière
Flore de la France méditerranéenne continentale
Dictionnaire Visuel des plantes de la garrigue et du midi, Maurice Reille
Petite Flore de France, Belin.
Line Hermet
Photos de Béatrice Hermet.
Histoire d'un Cèpe
Histoire d'un Cèpe
Histoire du cèpe de l’an 2019…
Ce n’est pas une galéjade lozérienne
Du beau pays de la bête du Gévaudan
Chaque témoin oculaire la fera sienne
Pour conter la belle histoire au fil des ans.
Tableau champignonesque quasi sidérant
D’un automne assoiffé par le soleil d’été,
Le temps mycélial réveille ses éléments
Un cèpe est apparu, magnifique bolet
Lieu magique pour une cueillette magique,
Mystère d’une croissance extraordinaire
Du méga-cèpe d’une beauté maléfique
Ô combien divin pour nos palais ordinaires.
M.-G. Dumonteil
7 Juin 2020
Babeaux-Bouldoux
Babeaux-Bouldoux
Babeau-Boudoux …
Quand verrons-nous
Babeau-Bouldoux ?
Un virus gronde,
Saisit le monde.
Fi la Covid
Liberticide !
Est-ce folie
D’aimer la vie
Face à l’enfer
D’un univers
Sous oxygène
Et anxiogène ?
Tous confinés
Comment trouver
La pâquerette
Et la roquette,
Le coquelicot
Rouge pavot
Et scorsonère
De nos grands-mères ?
Sans promenade
Point de salade
Méli-mélo
Des écolos.
M.-G. Dumonteil
18 mai 2020
En illustration des salades sauvages...
Ndr : Babeau-Bouldoux est le charmant village où devait avoir lieu la grande sortie salades sauvages organisée tous les ans par l’association. Ce n’est que partie remise, elle sera reconduite au même endroit en mars 2021.
Ombre blanche dans l'azur
Ombre blanche dans l'azur
Ombre blanche dans l’azur
Douceur d’un matin de mai
Un parfum de miel flotte dans la tiédeur de la brise
Le jardin bruisse de vie
Sous un ciel si bleu que le regard s’y perd
Soudain
Apparaît
Ombre blanche dans l’azur
Ailes déployées
Un aigle
Il tournoie tournoie
Glisse
S’approche
Frôle les arbres
Envols effarouchés
Le jardin dans l’effroi
Se terre
Un battement d’ailes
Il s’envole vers le ciel
En suspens
Se fige
Fond tout droit
Et disparaît
Soudain
L’aigle s’élève
Un serpent
Dans ses serres
Au pré une jument hennit
Lui répondent trilles et gazouillis
La vie reprend son souffle.
Line Hermet
Paysages confinés
Paysages confinés
Jean paul Salasse
Et la “table” des causses entaillée par les eaux (de la Vis ?) et les canolles fraîches qui sculptent les échines où nous irions chercher la Campanule à belles fleurs.
Hélène
En Occitanie, la silhouette du far-west est au nord. Sur les flancs des causses, zigzague une route, peut-être celle parcourue à tombeau ouvert dans la dépanneuse du garagiste de... Ganges.
Luc David
Apercevez-vous le facteur tatiesque qui dévale le sentier pierreux du penchant avant de l’avaler au retour sous le cagnard?
Denis Nespoulous
Comme une vallée d’échos entre trois vers de taire, le silence d’avant
Pour oublier d’être seul, et être co’errant, comme fleurons capitulent !
Trois vers mis haut ! défi élément terre du jour d’après !
Jean Burger
Et si on s’envolait ?
Jean paul Salasse
Au pied du Vissou, la capitelle, œuvre “préhistorique” du 19e siècle des “jardiniers” de la garrigue, nous rappelle combien les hommes ont investi ces paysages pour en faire les merveilles que nous admirons aujourd’hui.
Luc David
La vieille bergère que j’y ai rencontrée avait peur, gamine, qu’elle ne lui tombe sur la tête. Qui a eu l’idée saugrenue qu’elle pouvait l’avoir construite?
Mirim Plat
Effectivement, la Nature aime ses semblables (bois, Pierre, terre) qui peuvent s'habiter ensemble pour l'éternité. J'espère qu'un corps étranger (fabrication humaine) ne se pose pas ici . On ne se serait pas comporté dur avec la Nature? On est en ce moment en face de ce désastre par Covid à son tour…..
Denis Nespoulous
Comme une cabane au bout du monde où s’est réfugiée l’ombre du poète
Pour fuir comme on retrouve, le courage d’espérer, vent debout !
Trois vers mis haut ! dessus des doutes qui séparent hier et demain.
Jean Burger
La capitelle est toujours là, mais où sont passé le figuier pour l’ombre, le petit jardin, la chèvre peut-être, la bouteille au frais et les rires d’enfants ?
Jean paul Salasse
Pendant la dernière guerre, des prisonniers allemands ont été occupés à casser les pierres des plateaux calcaires et à les entasser sur des kilomètres de murettes.
D’où le petit exercice de mathématiques pour des CM2 confinés : sachant qu’il y a, sur le causse de Sauveplane, 32 kilomètres de murettes, larges de 1,20 m et hautes de 1,4 m et qu’il y a, en moyenne, 10 000 pierres dans un mètre cube de murette, combien les prisonniers ont-ils entassé de pierres?
Hélène
Là où j’aurai voulu démarrer la journée du 11 mai 2020
Au lieu de repartir vers un rythme effréné,
Vipères aux genêts derrière les mollets,
Plutôt que trackée par la modernité,
Les murets canalisent les pas
Mais n’empêchent le regard et l’esprit
De s’évader vers de nouvelles aventures
Loin des écrans et des murs !
Luc David
Je me suis toujours demandé: les murets ne sont-ils pas là avant tout pour que les bêtes ne rentrent pas dans les cultures?
Denis Nespoulous
Comme un chemin de pas qui s’inventent dans les joints de l’opus confinome
Pour rêver comme on agit, quand on sème comme on rugit, coquelic’haut !
Trois vers mis haut ! delà des routes qui ne sont pas des chemins.
Jean Burger
Avez vous déjà éprouvé le plaisir parfait du bâtisseur de murettes : la lauze qu’on choisit, qu’on pose et qui épouse les autres et ne bouge plus ?