La lettre saisonnière des écolos
Une histoire de bec qui en dit long
Une histoire de bec qui en dit long
Remarquables par la diversité de leur plumage ou leur chant, couvant et élevant leurs poussins souvent en couple avec des soins parentaux attentionnés et touchants, libres comme le vent et pouvant réaliser des migrations sur des milliers de km (plus de 70 000 km au cours du voyage de migration annuelle du pôle sud au pôle nord pour la sterne arctique dont le poids moyen est de 100 g), les oiseaux ont de tout temps et dans toutes les cultures et civilisations toujours retenu l’attention de l’Homme. L’observation régulière par des scientifiques mais surtout des naturalistes curieux et passionnés d’espèces considérées comme très communes a apporté ces derniers mois des informations nouvelles qui confirment tout l’intérêt de ces travaux simples lorsqu’ils s’inscrivent dans la durée. En outre, quand ces mêmes observations sont réalisées simultanément dans des zones géographiques et des pays différents, ce qui est souvent possible pour les oiseaux compte tenu de l’intérêt qu’ils suscitent, cela permet d’enrichir encore un peu plus les connaissances.
Actuellement les oiseaux comprenant plus de 10 000 espèces sont parmi les vertébrés terrestres les plus diversifiés. Des recherches récentes ont montré qu’une part importante de cette diversité résultait des multiples variations que présentent les formes et tailles de leur bec. Le bec des oiseaux constitue l’outil principal leur permettant de capturer leurs proies et plus globalement de s’alimenter. Cette diversité de forme leur donne ainsi accès à une grande diversité de ressources. En complément leurs ailes, queue et pattes permettent leur locomotion et ainsi de se déplacer dans leur environnement pour y rechercher leurs ressources. Il suffit ainsi d’observer la forme et la taille du bec d’un oiseau pour connaître son régime alimentaire et donc sa place et sa fonction au sein de l’écosystème (granivores, insectivores, filtreurs, nectarivores, prédateurs d’animaux aquatiques dans l’eau ou la vase, rapaces, charognards...).
Réciproquement, on sait depuis les géniales intuitions de Darwin et de son voyage aux Galapagos que cette diversité des becs est le fruit des processus d’adaptation des oiseaux pour éviter la compétition et exploiter l’ensemble des ressources trophiques disponibles dans un environnement donné. Cette théorie de l’évolution et de la sélection naturelle, révolutionnaire en son temps, a mis longtemps à s’imposer. Cependant, car en Sciences les savoirs et les connaissances ne sont jamais définitifs, grâce aux acquis récents de la biologie moléculaire, on sait aujourd’hui que cette sélection, qui s’opère sur tous les individus appartenant à une même espèce, s’exerce en fait sur un super-organisme (un holobionte) : un consortium constitué de cet individu associé à tous ses innombrables partenaires microbiens qu’il héberge et qui, en particulier, le nourrit en digérant ses aliments et le protège contre tous ses agresseurs.
D’un point de vue évolutif, l’apparition du bec des oiseaux est concomitante de la transformation de leurs membres supérieurs en ailes pour leur permettre le vol. Ce synchronisme a conduit certains chercheurs à considérer que le bec des oiseaux est un outil substitutif pour compenser la perte de leurs mains et leur permettre ainsi de saisir et « manipuler » leur nourriture. Le bec des oiseaux, hérité de l’une des trois grandes lignées divergentes de dinosaures : les théropodes, correspondant à des carnivores bipèdes, est constituée de deux parties dépourvues de dents :
- dorsalement, la maxille (ou mandibule supérieure) peu mobile par rapport au crâne
- ventralement la mandibule, (ou mandibule inférieure) articulée avec le crâne. Elles sont recouvertes d’un tégument corné constitué principalement de dérivés de la kératine (la protéine des plumes, des griffes et des écailles des oiseaux et de nos phanères, cheveux et poils). Pour les cruciverbistes et les scrabbleurs de haut vol, cette peau régulièrement renouvelée est dénommée rhamphothèque regroupant pour la maxille portant les narines, la rhinothèque et pour la mandibule, la gnathothèque. La mandibule supérieure se compose de bandes osseuses étroites qui se rejoignent vers la pointe ou rostre avec un palais en dessous. La mandibule inférieure, quant à elle, comprend cinq os étroitement soudés, longs et fins se rejoignant en pointe et formant ainsi un V.
Des études à long terme menées sur les populations de mésanges charbonnières (Parus major) en Angleterre (949 individus) et aux Pays-Bas (2066 individus) ont permis de mettre en évidence que la longueur du bec des mésanges anglaises était significativement plus grande qu’aux Pays-Bas. Cette différence était si importante que certains auteurs avaient proposé d’élever les populations anglaises au statut de sous-espèce (Parus major newtoni). L’étude génétique de ces populations anglaises et hollandaises a permis de confirmer que ces différences de morphologie (le phénotype) n’étaient pas qu’adaptatives mais correspondaient aussi maintenant à des génotypes différents. De plus, ces gènes qui avaient spécifiquement évolué chez les mésanges britanniques étaient très similaires aux gènes qui caractérisent les différentes espèces de pinsons étudiées par Darwin aux Galapagos, mais aussi chez l’homme, et qui sont connus pour jouer un rôle déterminant dans la forme de nos visages.
Enfin, en s'appuyant sur des données génétiques et historiques (acquises par l’observation d’oiseaux vivants au cours de 26 ans et complétées par des spécimens conservés dans les musées), les chercheurs ont également constaté que la différence dans la longueur du bec en Angleterre s'est produite progressivement dans un laps de temps très court à l’échelle de la vie des espèces (un accroissement régulier de 0,004 ± 0.001 mm par an pour une taille moyenne de 13,3 ± 0.05 mm). Ainsi, cet allongement du bec et la différence de longueur entre le bec des mésanges britanniques et celui des Pays-Bas ont évolué avec comme moteur la sélection naturelle. Cette rapide dérive - en anglais « character displacement » pour décrire une séparation morphologique pour des espèces occupant la même niche écologique au sein d’un même habitat - est rendue possible et est validée par le constat d’une fécondité supérieure des mésanges présentant les plus longs becs en Angleterre. Bien évidemment se pose maintenant la question de l’origine et de la nature du processus adaptatif qui a poussé, via la sélection naturelle, les mésanges anglaises à adopter des becs de plus en plus longs. Une dynamique si profonde qu’elle est aussi observable au niveau des caractéristiques les plus fondamentales de leur être, leur patrimoine génétique.
Actuellement l’explication la plus probable, compte tenu de l’observation que les oiseaux porteurs des variantes génétiques responsables de becs plus longs viennent plus fréquemment se nourrir dans les mangeoires, serait la véritable passion, relativement récente des anglais pour nourrir les oiseaux sauvages ; une pratique bien moins commune aux Pays-Bas. Il est en effet logique que les oiseaux qui se sont adaptés à un meilleur accès à la nourriture offerte par l’homme (mangeoire, boules de graisse …) soient en meilleure santé et de ce fait mieux à même de se reproduire et plus féconds et ainsi de surpasser les autres qui ne bénéficient pas de cette adaptation.
Cet exemple des mésanges charbonnières montre que si la sélection naturelle ne produit pas des possibilités nouvelles elle les fait subsister.
Autre constat, et comme cela a été souvent repris dans les titres des articles de vulgarisation grand public de ces travaux de recherches « Nourrir les oiseaux aurait un impact sur leur évolution » et ce geste à priori anodin et plein d’empathie, ne serait pas sans conséquence.
Et pour conclure, car il bon de s’étonner et de rire de tout, OISEAU est le seul mot français comportant 5 voyelles pour une seule consomme et de plus des voyelles toutes différentes sur les 6 possibles. Au pluriel il prend un x ; une invitation à explorer cette inconnue.
En espagnol avec PÁJARO la parité est atteinte
Et probablement pour nous prendre à contre-pied, BIRD pour les anglais s’écrit avec une seule voyelle pour 3 consonnes. Au pluriel il prend un s ; « un S pris » porteur d’ « S poire » comme prône l’intrépide et rebelle Prince Williams alors qu’en France de cet « S poire » William nous en faisons une très bonne eau de vie (ce qui est un pléonasme).
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Circuit printanier à Pignan
Circuit printanier à Pignan
Inutile d'aller loin de Montpellier pour vivre de belles balades semi-forestières permettant, au printemps, la rencontre, entre autres, de nombreuses espèces d'oiseaux dont divers migrateurs. Il me revient le souvenir d'un circuit pour tous d'environ sept kilomètres effectué en 2019 alors que j'étais seul… ce qui favorise la discrétion, le silence et la capacité d'observation. Ce jour-là, en début de matinée, après m'être garé sur le petit parking de l'ancienne abbaye du Vignogoul de Pignan, je m'engage à sa gauche sur le chemin du Carrau.
C'est une petite route qui atteint rapidement un carrefour au niveau duquel je continue en face sur un chemin de terre qui abandonne la plaine pour pénétrer en zone semi-boisée. Après un domaine à gauche, je croise un espace ouvert sur la droite avec arbres variés avant de retrouver le couvert végétal. Un peu plus loin, c'est un nouvel enclos particulièrement bien entretenu. Je suis surpris par l'envol d'une huppe fasciée (Upupa epops).
Ce magnifique oiseau arrive chez nous assez tôt dans l'année, à peu près en même temps que le coucou-geai (Clamator glandarius) qui parasite principalement les nids de pie (Pica pica) et se caractérise par ses cris reconnaissables à distance.
Explosion végétale
Le chemin évolue entre murets et boisements envahissant d'anciens terrains cultivés abandonnés depuis longtemps. Rapidement, une petite plaine apparaît, et l'environnement s'ouvre sur des vignes. J'accède à une bifurcation et continue tout droit en délaissant le chemin de gauche. Cette fois-ci, je marche sur une route quelque peu dégradée qui entame peu après une courbe à gauche. Mon regard est alors attiré par le passage d'un vol migratoire de milans noirs (Milvus migrans). Superbe vision ! Je pense alors au milan royal (Milvus milvus) qui remonte un peu plus tard d'Afrique.
La petite route en rejoint une autre sur laquelle je pars à gauche. C'est alors que, non loin, j'aperçois un groupe de guêpiers d'Europe (Merops apiaster) dont les cris sont particulièrement reconnaissables à distance.
Décidément, la chance est avec moi car, en m'avançant, je distingue à petite distance, un rollier d'Europe (Coracias garrulus) perché sur un câble. Ce migrateur, caractéristique par sa forme et sa couleur, est censé arriver un peu plus tard chez nous. Serait-ce lié au réchauffement climatique ?
Paysage méditerranéen
En poursuivant tout droit en milieu ouvert, j'atteins ensuite, après un petit bois et une courte côte, un magnifique paysage de vignes et oliviers encadrés par de vieux murets. Avec une pointe de soleil, c'est une image de toute beauté.
Rapidement, une bifurcation apparaît avec une route à droite et, en face, un chemin dans la frondaison. C'est lui que j'emprunte pour constater qu'ici aussi, de très nombreuses parcelles abandonnées sont envahies par divers arbustes, notamment le sumac des corroyeurs (Rhus coriaria). Ce chemin rejoint une petite route sur laquelle je pars à droite tout en descendant. Quelques propriétés apparaissent. En atteignant une voie goudronnée perpendiculaire, je poursuis à gauche, toujours en descente. Soudain, je m'arrête, ayant cru entendre l'expression caractéristique à trois notes du loriot d'Europe (Oriolus oriolus).
Rapidement, je récupère à gauche une route bordée au départ de figuiers de barbarie (Opuntia ficus-indica) et, peu après, de quelques belles oliveraies. Je retrouve enfin la croisée correspondant à mon axe de départ. En partant à droite, je rejoins vite le parking.
Comment s'y rendre ?
Au niveau de Juvignac, suivre la direction St-Georges-d'Orques. À l'entrée, prendre la direction Pignan. En quittant St-Georges, on aperçoit rapidement l'église abbatiale sur la droite. Se garer sur son petit parking.
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Au Jardin des Plantes soyons connectés dans l'uni'vers
Au Jardin des Plantes soyons connectés dans l'uni'vers
Du nouveau au Jardin des Plantes de Montpellier, pour fêter le retour du printemps
En avant-première pour les Écolos, je vous annonce le lancement imminent au jardin de la V2 de l’Observatoire des Saisons, programme de sciences participatives co-fondé par Tela Botanica et le CNRS, qui vous invite à suivre la phénologie des végétaux (et des animaux) pour mieux comprendre l’impact du changement climatique.
Pour les plantes, c’est très simple, ces évènements sont la feuillaison, la floraison, la fructification, et la sénescence (changement de couleur et chute des feuilles à l’automne). La date de ces évènements, enregistrés sur la durée, fournit aux scientifiques des renseignements statistiques précieux. Participer à de tels programmes est une façon de s’amuser, de s’instruire, mais aussi de devenir acteur (plus simplement spectateur) de cette nécessaire prise de conscience environnementale qui nous concerne tous.
Concrètement, au jardin, un sentier connecté (voir plus bas) de 12 plantes ciblées par le programme attend votre visite. Devenez observateurs ! et soyez attentifs lors de votre passage au stade que vous rencontrez. Nul besoin d’être botaniste, un protocole vous explique comment et quoi observer. Toutes les informations pour rejoindre le programme sur le site www.obs-saisons.fr, et retrouvez le détail du sentier sur le panneau d’affichage à l’entrée du jardin. Nouveau aussi cette saison, une « boîte à observations » permet à tous de participer sans avoir besoin de saisir les données sur internet, le lutin du jardin le fera pour vous !
Oui, mais c’est quoi, un « sentier connecté » ?
Ce sont des fiches botaniques simplifiées accessibles grâce un QR CODE, à l’aide d’un smartphone ou d’une tablette, et réunies en sentier, ici grâce au projet collaboratif Smart’Flore de Tela Botanica. Petit plus avec un terminal Android, vous pouvez télécharger l’application, et accéder à la géolocalisation de toutes les plantes de tous les sentiers Smart’Flore ! Au jardin, c’est encore plus simple, les parcours seront très bientôt affichés à l’entrée, vous n’avez qu’à vous laisser guider, ou au choix, vous perdre dans les allées.
Les « sentiers connectés » du Jardin des Plantes sont au nombre de 5.
- Le sentier Smart’Bota : Venez vous initier ou vous perfectionner à la botanique de terrain en observant, et en flashant ! les plantes du jardin. Créé en 2018 pour le MOOC d'initiation à la botanique de Tela Botanica, le sentier, entièrement renouvelé, est désormais à votre disposition toute l'année (inauguration de la V2 le 20 mars, jour du printemps connecté).
- Le sentier Smart’Pharma : Extension du sentier Smart'Bota créée pour les étudiants de la faculté de Pharmacie de Montpellier, également accessible à tous, dès à présent.
→ En tout, plus de 120 fiches connectées, au contenu botanique simplifié et pédagogique vous invitent à mieux découvrir les plantes du jardin. Des fiches familles SmartJardin (de l’université de Rouen) sont associées aux fiches espèces Smart’Flore... mais le mieux est d’essayer, et de partager !
La technique, c’est bien joli, mais l’outil n’est là que pour vous aider, à découvrir les vraies richesses, celle de la nature, et du terrain, et vous pouvez grâce à l’outil le faire en toute autonomie. Pour les néophytes, le jeune public, des visites accompagnées des sentiers vous seront proposées pour découvrir l’univers magique des plantes. Et pour les photographes, petits et grands, les ateliers Bota’clic nous aideront à cadrer, pour mieux observer, l’uni’vert. Si vous n’avez qu’une loupe, ou juste un œil, cela suffit.
Et aussi !
- Le sentier Herbes Folles : Pas si indésirables, moins que les pesticides ! Questionnez-vous avec les "herbes en plus" du jardin sur la biodiversité urbaine. Sentier prochainement renouvelé.
- Le sentier Arbres remarquables : Le premier sentier Smart'Flore à l'ombre des grands arbres du jardin vous invite à la promenade. Et si vous avez oublié votre smartphone, ce n’est pas grave ! Ce sentier est aussi balisé par de bons vieux panneaux « à l’ancienne ».
- Le sentier Observatoire des Saisons : Partez à la recherche des 12 plantes du sentier de l'Observatoire des Saisons au Jardin des Plantes (voir plus haut !). Quand vous les aurez trouvées, plus besoin de votre téléphone, mais une paire de jumelles vous rendra bien service !
Ces sentiers sont vivants, et susceptibles d’évoluer au fil du temps, surtout si vous en prenez soin, en venant les parcourir.
À bientôt, dans l’uni’vers…
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Le puech Aurou et le Lamalou
Le puech Aurou et le Lamalou
S'il est un site où j'aime me rendre, c'est celui du puech Aurou. Je le rejoins en passant par Le-Mas-de-Londres. À la bifurcation de la D122 et de la D1, je pars à gauche et, en fin de montée, je prends la direction Le Rouet à droite. Après 200 mètres (container), je m'engage à droite sur une voie goudronnée menant à un parking près de l'ancienne école et de l'église de St-Etienne-de-Gabriac. Face à l'église et au cimetière, je prends le chemin pierreux descendant de gauche, celui de droite étant l'accès privé au beau bâtiment rénové qui intègre l'ancien moulin du Rouet. Sur le bas, le pont enjambant le Lamalou mérite un arrêt.
Une rivière et ses vasques
Sur la gauche, l'eau du Lamalou, dont le débit peut fortement varier selon les saisons, a déposé un tuf calcaire formant des vasques en cascades. On part juste après à gauche sur un chemin accidenté montant jusqu'à un point où l'on peut s'approcher du bord de la combe, à gauche, pour apprécier en contrebas le barrage à partir duquel un aqueduc permettait le fonctionnement du moulin.
En continuant à monter, on atteint d'étonnantes formations géologiques constituées de grandes terrasses, telles des marches d'escalier de géant. Un peu plus haut, au niveau d'un petit col, la vision y est encore plus grandiose. Sur la droite, c'est une succession de bancs rocheux blanchâtres avec, en toile de fond, certains aspects de la face nord du pic St-Loup.
Un site géologique rare
La particularité peu commune du site réside dans le type d'érosion de cette roche qui s'organise en terrasses. L'explication des géologues est la suivante : lors du retrait de la mer de l'époque miocène (environ -20 millions d'années), de grandes dépressions du terrain sont restées en eau. Ces zones devenues des lacs ont connu une sédimentation de matériaux en provenance de cours d'eau de l'amont. Un mélange d'argile et de carbonate a donné, dans ce contexte lacustre, une roche particulièrement friable de couleur blanchâtre. À noter qu'au pied de ces "falaises", on observe des traces de cours d'eau fossiles attestés par des petites marmites et des sillons d'érosion.
Le retour
On peut continuer à découvrir d'autres aspects de ce puech riche de surprises. Un chemin en terrasse permet d'atteindre la partie la plus haute dominant ces gigantesques marches, mais aussi permettant des vues exceptionnelles sur les lointains. Plus simplement, on peut aussi revenir au parking par le même cheminement.
Une église romane isolée
Le Rouet est une commune étalée constituée de divers hameaux (Les Camps, Gabriac, etc.) et domaines (domaine de Lamalou, etc.). Il y avait au XIIe siècle la nécessité d'y implanter une église paroissiale pouvant être aisément atteinte par tous les fidèles. St-Etienne-de-Gabriac dépendant du chapitre de Maguelone fut élevée sur une butte sacrée avec le cimetière. Le bâtiment a subi de multiples vicissitudes qui ont dénaturé la pureté des lignes, notamment au niveau de la façade. Par contre, l'absidiole ajoutée au XIXe siècle sur le mur sud s'intègre parfaitement bien à l'édifice, tant sur le plan des matériaux que du volume. À noter que sur cette même butte, une école a été construite au début du XXe siècle.
Nature, l'eus-tu tu ? - EChOS#5
Nature, l'eus-tu tu ? - EChOS#5
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Enigme EChOS#5
Enigme EChOS#5
La moralité de cette anecdote “pas tout à fait historique” est également phonétiquement le nom scientifique d’un arbuste de nos garrigues dont on a parlé dans le numéro précédent. Quel est ce nom scientifique ?
Solution de l’énigme du numéro précédent :
Parmi les écolos, qui se cache dans cette photo ?
Réponse : Kellie (moitié de Chélidoine)
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Devinettes
Devinettes
Les pouvoirs divinatoires du préposé aux devinettes s’étant brutalement (et mystérieusement) éteints, nous recherchons, pour le prochain numéro un devin, pas forcément divin pour alimenter cette rubrique, faute de quoi elle sera remplacée par autre chose.
S'adresser à la rédaction !
Solutions des devinettes d'hiver :
1. Quel est l'arbre que rien ne dérange ? Hêtre imperturbable
2. Quelle est la liane qui ne sait pas où dormir ? Le lierre (le Lit erre)
3. Quelle est la liane qui n’est pas auto ? La clématique (clématite pas auto-matique)
4. Quel est l’arbuste qui pourrait mettre Montpellier dans une corbeille ? Le ciste de Montpellier (une ciste est une petite corbeille qui servait à déposer des objets sacrés dans l’antiquité)
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Mots croisés - EChOS#5
Mots croisés - EChOS#5
Avec le printemps qui s'installe, la nature méditerranéenne renoue avec la lumière et les couleurs...
Horizontal
Jouaient sur les couleurs et les ambiances.
Peints de toutes les couleurs par Monet. Couleur complémentaire du bleu.
D'accord avec Poutine. Portrait souvent coloré. Genre d'euphorbe aux couleurs vives.
Noire qui trotte. Comme la lumière du soir.
Colle. Venu au monde . Ferme l'atelier.Ville de Basse-Saxe.
C'est Broadway dans le lavabo ! Attribuée.
L'araignée s'y pend. Port antique.
Modèle de Citroën. Au noir pour les marins. Pas loin dse nous. Lèvres roses.
Font rougir si elles sont mauvaises. Posées sur le rouge ou le noir ?
Verts et droits. Erbium. Doit bien reproduire les couleurs. Représente ses couleurs.
Au bord de la Grande Bleue. Mordre la poussière grise. Couleur de fantasmes.
Obtenu. Fasse ressortir les couleurs. Stimule un sens.
Vertical
A. Couleur tirée de la guède. Pas totalement noire.
B. Le grand d'Alain Fournier. Apporte chaleur et lumière.
C. Parc National. Barbouillas. Est rouge tôt le matin.
D. Préfixe rougissant. De Zuydcoote à Saint Laurent de Cerdans. Extrémité d'un épi.
E. Doré qui ondule. Captura la lumière.
F. Côtes anglaises. Limite européenne.
G. Rentra à la base. Bleus pour Christophe. Mesure chinoise.
H. Aux couleurs de l'arc-en-ciel. Gueules, sable, sinople sont leurs couleurs.
I. Met une étoile en lumière. Rougissent après un soufflet.
J. Rose à Lautrec. Noire et blanche.
K. Vole quand tout est noir. Ravive les couleurs ?
L. Comme une lumière diaphane. En rose pour les optimistes.
M. Saint brésilien. Représenté en faucon. Commence à être odieux.
N. En fait voir subitement de toutes les couleurs. Limpide, espérons. Rougie le matin.
O. Amour propre susceptible de gonfler (les autres). Dans le Colorado.
P. Réfléchie. Le tangon en est un.
Solution au prochain numéro...
Solutions du numéro précédent :
L'hiver :
D'ici et d'ailleurs :
Luc David, Géologue de formation, il a donc bien les pieds dans le sol et la tête dans les étoiles. Du sol au terroir et à la qualité du vignoble il n'y a qu'un pas qu'il ne faut pas hésiter à franchir avec lui.
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Nature, l'eus tu tu
Nature, l'eus tu tu
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La Nature, comme objectifs et comme principes d'éducation
La Nature, comme objectifs et comme principes d'éducation
Dans la nature
Mais comment pourrions-nous être ailleurs que dans la nature ? Nous sommes nous-mêmes Nature (Ah ! le merveilleux écosystème qu'est notre microbiote intestinal)
Notre rapport à la nature - notre rapport à nous-mêmes ?- c'est voir (et sûrement observer), entendre (et peut-être écouter), goûter (et probablement se rassasier), toucher (et pourquoi pas caresser), sentir (et à coup sûr s'émerveiller), apprendre (et tenter de comprendre).
C'est la sensation (et le ressenti) de la pluie, du vent, du chaud, du froid, de la peur, du noir, de la peur du noir, de la fraîcheur de la source et du rocher rugueux, du silence des grottes et de l'enchevêtrement géologique des montagnes, du souffle qui manque quand on gravit la pente, des jambes qui s'écorchent aux épines et se font lourdes.
C'est la joie du sommet, l'infini d'un horizon tout d'un coup offert et à jamais déconcertant et mystérieux, le sentiment de victoire sur soi d'avoir atteint la crête ou touché le serpent, l'étrange inquiétude du crépuscule et l'impatiente espérance de l'aube. Et c'est aussi le vécu moins idyllique du bruit urbain et de l'air vicié, du stress de la foule et des paysages bouleversés par notre folie collective.
La nature (et il n'est pas besoin d'aller bien loin pour en trouver quelque échantillon) est source des découvertes premières et éternelles, celle du temps et de l'espace, celle de la contemplation de l'infiniment complexe et de la plus simple esthétique.
La nature est source de tous les apprentissages, celui des sens et de la complexité, comme ceux de l'émerveillement et de la rêverie primitive. Elle est notre origine et notre futur, elle est partout, toujours aussi étrange et jamais accessible, toujours notre fantasme et jamais notre substance totale.
On la voudrait pour soi tout seul alors qu'on est incapable d'en saisir pleinement le moindre ajustement : et on doit en partager l'usage (en tous cas une forme d'usufruit) avec tous nos dissemblables contemporains.
Pleine nature
Et comment la nature serait-elle autre chose que pleine ?
Elle est surtout pleine de nos désirs et c'est notre plénitude que nous venons y quérir en prétextant maladroitement que c'est la sienne à laquelle nous désirons nous confronter. Elle est la référence absolue – mais jamais conclusive – à nos questionnements et le refuge à nos inconstants désirs d'ermitage.
Il y a mille choses à faire dans la nature : rêver, nommer, peindre, s'ennuyer, expérimenter, s'étendre, inventorier, fabriquer un objet, une musique, une cabane, attendre, espérer, récolter, transformer, se nourrir et se soigner, confronter des points de vue, se prosterner, désirer l'humilité, faire un feu et inventer des dieux.
Tout cela est pédagogiquement fécond. Il n'est qu'à se servir.
Les pages qui suivent décrivent quelques expériences vécues dans et pour la nature. Car il y a une pédagogie du «dans» - la nature est l'instrument de la découverte - et une pédagogie du «pour» - la nature est l'objet de l'apprentissage-.
Elles sont une sorte d'introduction à tous les possibles, une galerie hétéroclite de témoignages, une mise en bouche à tout un gargantuesque défilé de projets infinis et délicieux.
À vous d'en écrire les prochaines recettes.
Pour lire “Graine d’Avenir “ à sa parution en janvier http://grainelr.org/
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Vers la source du Brestalou
Vers la source du Brestalou
Animant des balades et randonnées depuis longtemps dans notre région, j'ai pu découvrir de nombreux charmants secteurs dont beaucoup pourraient représenter un petit coin de paradis. Parmi ceux-ci, parlons aujourd'hui du site de la source du Brestalou. On peut s'y rendre par la petite route qui, de Lauret, rejoint Claret. Nous sommes au pied des falaises du plateau de l'Hortus. À partir de la mairie de Lauret, cette route étroite va d'abord monter avant de redescendre jusqu'au pont sur la rivière le Brestalou. Juste après, un terre-plein à gauche permet de se garer. Puis, à pied, en repassant le pont, on se dirige à droite jusqu'au départ du chemin pénétrant dans la combe. Progressivement, on passe d'une zone de plaine à un secteur boisé.
Ruines d'un premier moulin
Un sentier se présente alors sur la droite. En le prenant, une construction apparaît. Il s'agit des vestiges d'un ancien moulin. On les atteint par un passage délicat et une plate-forme dominant les courbes du Brestalou. Vigilance ! Il s'agissait d'un moulin à tourille. Une roue à godets en contrebas recevait l'eau d'une conduite, ce qui engendrait une rotation de l'axe, entraînant au niveau supérieur la meule tournante. Retour ensuite sur le chemin menant au moulin de Lafous, légèrement en amont.
Magie du moulin de Lafous
En longeant le val, on y découvre sous les arbres d'étonnantes petites cascades dues à la présence de vasques qui sont le produit des dépôts de tuf calcaire. On atteint rapidement le site de ce grand moulin. Ce lieu est d'une beauté exceptionnelle du fait de reflets verdoyants dans l'eau. Lorsque le niveau de l'eau est bas, on peut passer sur la rive gauche et voir l'intérieur de la minoterie. Plusieurs meules y sont encore visibles. Puis, en ressortant, on peut monter à droite jusqu'à l'exsurgence située dans la roche au pied des falaises. On y croise la maison que les meuniers occupaient jadis. On ne peut alors que penser aux difficultés du quotidien des femmes et des hommes qui y œuvraient.
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Le buis et « sa » pyrale
Le buis et « sa » pyrale
Peu de régions françaises sont épargnées par la pyrale du buis. À l’instar du bois de Païolive en Ardèche ou la forêt de Valbonne dans le Gard, l’arrière-pays héraultais est fortement impacté par l'introduction pourtant récente de ce papillon. En particulier du côté du Pas de l’Escalette et de ses falaises où des forêts de buis ont été attaquées.
La pyrale...
La pyrale du buis est un lépidoptère de la famille des Crambidae (Cydalima perspectalis). Originaire d’Asie, sa présence est attestée en Allemagne en 2007 et en France dès 2008. Dix ans plus tard, la pyrale s’apprête à conquérir l’Espagne. À l’âge adulte, ce papillon est aisément reconnaissable, blanc, pourvu d’un liseré marron sur le pourtour de ses ailes. La chenille est jaune à verte avec des stries marrons sur le corps. En Europe, elle ne consomme que du buis (feuilles, fleurs, écorce des jeunes rameaux) alors que dans sa région d’origine, elle se nourrit également d’autres espèces végétales. Très embêtant pour les buxaies européennes, qu’elles soient naturelles ou ornementales. Des expérimentations sur des chenilles élevées en bocal ont montré que, à défaut de buis, ces dernières présentaient une appétence pour les chênes verts et blancs mais aucun dégât naturel n’a été constaté sur ces espèces.
Le fort impact de la pyrale, associé à son extension géographique très rapide, lui a conféré un statut d’espèce exotique envahissante. Le volume et le rythme de ponte de la femelle sont impressionnants. En 15 jours de durée de vie, elle peut pondre de 800 à 1200 œufs déposés sur les feuilles de l’arbre. À 20°C, la durée de développement entre la ponte des œufs et l’émergence des adultes est de 45 jours, en passant par 7 stades larvaires. Trois générations (de la ponte à la mort du papillon) peuvent se succéder en une seule année. En automne, la dernière, sous forme de jeunes en chrysalide va se préparer à la diapause en tissant un cocon en fils de soie entre deux feuilles de buis. Au printemps, elle reprendra et terminera son cycle.
Du buis, des buis
Bien connu pour son usage dans les jardins à la Française où de nombreux jardiniers s'adonnent sur lui à l'art topiaire, le buis (Buxus sempervirens) n'en est pas moins une espèce autochtone en France. Il y est même l'unique représentant indigène de sa petite famille, celle des Buxaceae, qui comporte de par le monde une centaine d'espèces réparties en 6 genres.
Comme son nom l'indique (sempervirens signifiant toujours vert), le buis possède un feuillage persistant. Ses feuilles, petites et ovales, au limbe entier mais souvent émarginé à son extrémité, sont nettement vernissées en face supérieure. Elles montrent le plus souvent, dans les trois dimensions, une forme en cuillère. La disposition des feuilles sur la tige (phyllotaxie) est opposée-décussée. Les fleurs, unisexuées, sont discrètes, verdâtres et portées en bouquets à l'aisselle des feuilles. Au sein de ces inflorescences, on distingue les fleurs femelles, au centre, des fleurs mâles en périphérie. Étonnamment, les premières ont généralement un périanthe formé de 6 tépales tandis que, le plus souvent, il s'en trouve seulement 4 chez les secondes : une originalité morphologique qui passe facilement inaperçue. Les pollinisateurs (abeilles, diptères) trouvent du nectar dans les fleurs des deux sexes et, bien qu'il puisse être aussi pollinisé par le vent, le buis s'avère ainsi une plante mellifère notable. Le fruit est une capsule en 3 parties qui contiennent 2 graines chacune et se séparent à maturité. En les regardant avec un œil de poète - ou d'enfant, ce qui souvent s'apparente -, les deux graines et le tiers de capsule qui les contient, avant qu'elles tombent, nous offrent une œuvre d'art naïf sous la forme... d'un petit hibou aux grands yeux noir-luisant ! Toute la plante dégage enfin une odeur musquée, caractéristique, que certains apprécient quand d'autres la rapprochent de celle que dégage... l'urine de chats. La psycho-physiologie de l'olfaction doit pouvoir expliquer ce discrédit partiel. Au registre des usages, outre le caractère mellifère du buis, citons particulièrement l'utilisation de son bois en marqueterie, tournerie, etc., pour produire des objets aussi divers que des manches de couteaux, des tabatières, des pièces de vaisselle, des peignes, des clavettes pour les sonnailles, des baguettes de tambours et autres boules de pétanque... Dans les paysages et les écosystèmes, le buis est une espèce « sociale » commune dans le Midi mais présente jusqu'en Bourgogne et dans le Jura. Si elle supporte divers types de substrats, elle apprécie particulièrement les calcaires et, du point de vue climatique, se rencontre de l'étage méditerranéen à l'étage montagnard moyen, trouvant son optimum au supra-méditerranéen. C'est ainsi que dans la zone des garrigues, encore chaude et sèche, on trouvera des buis à la faveur de sous-bois frais en fond de vallons tandis que, sur les Causses, les fourrés de buis sont nombreux sur calcaire aux sols squelettiques et hors contexte forestier. Refusé par les moutons sauf quand il est au stade herbacé, son expansion sur les plateaux caussenards porte d'ailleurs une double empreinte anthropique : celle d'un surpâturage ovin il y a quelques décennies et celle, depuis lors, du déclin du pastoralisme qui, en l'absence d'entretien des anciens parcours, laisse à notre arbuste libre cours à sa croissance et à l'extension de son domaine. Dans ce contexte de fermeture des milieux, une entreprise agro-écologique innovante, nommée Buxor, a été créée il y a quelques années. Elle vise à utiliser les buis (et divers arbres et arbustes fermant les milieux) pour constituer des sortes de composts, et contribuer à un élevage de cochons. Revenons un instant aux parcs et jardins. Il faut noter que Buxus sempervirens y est le plus courant des buis, décliné en diverses variétés horticoles (‘Rotundifolia’, 'Angustifolia', 'Elegans', 'Elegantissima'...). Il n'y est cependant pas le seul : Buxus microphylla et d'autres espèces d'origine asiatique, comme ce dernier, y sont aussi cultivées. D'origine asiatique à nouveau ? Ce n'est pas un hasard. La Chine est aujourd'hui l'un des principaux producteurs de plantes d'ornement dont elle exporte un grand nombre en Europe. Par ailleurs, en Chine, en Corée, au Japon, la pyrale « du » buis s'attaque à toutes les espèces de Buxus présentes dans sa zone de répartition ainsi qu'à deux espèces de fusain (Euonymus alata et... E. japonicus, le fusain « du Japon ») et une espèce de houx (Ilex purpurea). L’importation, en Allemagne, de buis infestés venant de Chine est l’hypothèse la plus fréquemment retrouvée dans la littérature pour expliquer l’arrivée de la pyrale en Europe. Il n’est cependant pas exclu qu’elle ait été introduite avec un autre de ses hôtes.
Les moyens de lutte
Sur les petites surfaces, il est possible d’agir manuellement, mécaniquement ou par traitement biologique : récolte et destruction des chenilles, filets, jets d’eau, application d’huiles essentielles (sureau, thym). Mais les grands espaces sont démunis et ne peuvent compter sur les quelques prédateurs comme la guêpe, le frelon asiatique, la mésange ou le moineau. L’anticipation prime, en associant les habitants à la surveillance comme cela a été fait sur le Larzac, plutôt épargné, avec l’appui du Parc Naturel Régional des Grands Causses.
Plusieurs méthodes biologiques, complémentaires, ont été élaborées dans le cadre du programme national SaveBuxus, sous l’égide de l’INRA. Elles s’appliquent aux différents stades de développement de la pyrale. Au stade de l’œuf, c’est un trichogramme (micro-hyménoptère parasitoïde) qui va opérer en pondant à l’intérieur de l’œuf du papillon. La larve du trichogramme se nourrit ensuite du contenu de l’œuf. Au stade de la chenille, une préparation biologique à base de la bactérie Bacillus thuringiensis ‘Kurstaki‘ est privilégiée, l'inconvénient étant que le bacille s'attaque aussi à d'autres papillons (mais pas à d'autres insectes dans la mesure où cette souche est spécifique des Lépidoptères). En complément, il existe aussi des pièges qui vont attirer les mâles avec des phéromones femelles (technique du piégeage sexuel). Cela fait diminuer la quantité de mâles dans les populations et réduit ainsi l'activité de reproduction.
La mise en oeuvre de ces méthodes reste coûteuse à l’échelle de grands territoires. Il faut surtout compter sur les capacités d’adaptation des écosystèmes, notamment via le développement de la prédation que pourraient exercer diverses espèces. Cependant, à l’heure actuelle, la rapidité de l’invasion rend la résilience difficile. Des buxaies entières ont déjà été décimées et focalisent les attentions d’un suivi scientifique, comme c’est le cas, par exemple, de 5 stations de 10 buis du bois de Païolive (Ardèche). Si certains buis ont résisté à une première attaque, la répétition est fatale. Tout l’écosystème est alors chamboulé avec un assèchement et une augmentation du risque de feu. En attendant, prévoyez du temps en mars pour secouer les buis, faire ainsi tomber les chenilles et les détruire ensuite.
Sources : J. Martin (INRA), A. Brinquin (INRA), Fredon, Centre de ressources Espèces Exotiques Envahissantes.
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Le monde fascinant des champignons
Le monde fascinant des champignons
Les champignons, présents sur la terre depuis 450 millions d’année, sont des organismes fascinants dont la biologie n'a pas encore révélé tous ses secrets mais la recherche lève progressivement le coin du voile. À l'heure actuelle plus de 100.000 espèces sont répertoriées mais on estime que leur nombre dépasserait le million et certaines se distinguent par des caractéristiques pour le moins insolites. C'est le cas des fameux "champignons magiques" et des champignons fluorescents.
Les champignons magiques
Concernant les champignons pudiquement désignés comme magiques, en fait très concrètement hallucinogènes, ils présentent la particularité de produire des métabolites secondaires entraînant divers troubles sensoriels. L'une de ces substances, les plus connues et répandues, est la psilocybine présente chez diverses espèces (en particulier du genre Psilocybe comme P. azurescens, P. cyanescens ou P. cubensis) mais aussi genres (outre les psilocybes diverses espèces du genre Gymnopilus : G. dilepis, G. chrysopellus) et même des familles non apparentées entre elles. Cette observation suggère que ces particularités génétiques qui permettent la synthèse de cette molécule hallucinogène n'auraient pas été héritées d'un ancêtre commun, en fait inexistant, mais plutôt qu'elles se seraient transférées directement entre des espèces génétiquement très éloignées les unes des autres. Ce phénomène est connu sous le nom de "transfert horizontal de gènes" qui peut avoir lieu grâce à divers processus comme par exemple des virus qui prélèvent des gènes d'une espèce pour les transférer chez une autre. Cependant, une question demeure : "Quel est le rôle de la psilocybine dans la nature ? et quel intérêt peuvent avoir ces espèces à produire cette molécule par transfert horizontal de gène ? Un processus qui dans la nature s’opère en réponse à des facteurs de stress ou pour exploiter des opportunités apparaissant dans l'environnement. C'est en partant de ce constat que les chercheurs ont découvert un premier indice : la capacité de synthèse de psilocybine est observée dans des environnements comportant de nombreux insectes et mollusques mangeurs de champignons. Une fois ingérée la psilocybine interfère avec un neurotransmetteur, la sérotonine, et en perturbe le fonctionnement. Ce mode d'action provoque des hallucinations chez les humains notamment. En outre, il a été démontré que vis-à-vis des invertébrés ses effets sont plus pervers. En effet la psilocybine diminue l’appétit des mycophages en créant chez eux une fausse sensation de satiété mais elle altère aussi le comportement des insectes xylophages tels les termites qui comme eux se nourrissent de bois en décomposition. Il apparaît ainsi que les champignons magiques ont évolué pour devenir hallucinogènes afin d’éviter d’être consommés et pour s’affranchir de la compétition qu’exercent les insectes xylophages sur leurs ressources nutritives et énergétiques.
Les champignons bioluminescents
Pour les champignons désignés comme fluorescents dans les médias qui sont en fait d’un point de vue scientifique bioluminescents leurs découvertes pourraient faire l’objet de feuilleton. L’espèce la plus bioluminescente des environ 80 espèces bioluminescentes actuellement connues a été découverte en 1839 par un botaniste anglais (George Gardner) après avoir observé des enfants jouant avec des objets lumineux dans les rues de la Villa de Natividade au Brésil. Pensant au départ qu’il s’agissait d’une luciole, il découvrit qu’il s’agissait en fait d’un champignon connu localement pour se développer sur des feuilles de palmiers en décomposition. Il a alors envoyé des exemplaires à des chercheurs du Royal Botanical Gardens, à Kew, en Angleterre qui ont confirmé qu'il s'agissait bien d'une espèce inconnue à laquelle ils donnèrent le nom d’Agaricus gardneri. Puis plus rien pendant plus de 170 ans jusqu’à sa redécouverte en 2005 par des scientifiques brésiliens qui étudiaient une bande de singes dans l'état de Piauí au Brésil utilisant des pierres comme outils pour casser des noix. À cette occasion ils ont redécouvert ce champignon qui poussait à la base des palmiers et qui produisait une lumière intense à l’obscurité. La récolte de ce champignon, plus gros que la plupart des champignons bioluminescents, a permis de procurer des quantités importantes de matériel pour permettre les travaux des généticiens et des chimistes. L’étude phylogénique a ainsi permis de montrer qu'il s'agissait d’un taxon frère de Neonothopanus nambi (un champignon toxique des forêts tropicales du sud du Vietnam). Cette parenté a été prise en compte pour donner au champignon brésilien son nouveau et actuel nom de Neonothopanus gardneri. Les biochimistes ont ensuite étudié comment la bioluminescence était produite par ce champignon qui peut émettre en permanence alors que tous les insectes, bactéries et animaux marins bioluminescents connus n’émettent de la lumière que par impulsions brèves. Les molécules et les processus impliqués dans la bioluminescence chez tous ces organismes étaient bien connus et reposent sur l’oxydation d'un substrat (luciférine) catalysée par une enzyme (luciférase) qui produit un intermédiaire de haute énergie (oxyluciférine) qui, pour retrouver son état stable, libère de l’énergie sous la forme d’une émission de photons dans les longueurs d’onde du visible. Pourtant et paradoxalement ces molécules n’étaient pas retrouvées chez N. gardneri alors qu’elles devaient nécessairement être présentes à des concentrations importantes pour permettre une bioluminescence en continu. Les molécules impliquées chez N. gardneri, mais aussi chez les autres champignons bioluminescents, sont maintenant et depuis 2015 identifiées. L’équivalent fongique de la luciférine est l’hispidine. Ces questions étant réglées, comme précédemment, se pose alors la question : pourquoi des champignons sont bioluminescents ? Une expérimentation subtile a donné tout récemment la solution. En forêt amazonienne ont été disposés des pièges à insectes à proximité immédiate de « champignons en résine acrylique » avec soit à l'intérieur une LED verte émettant une lumière semblable à la bioluminescence produite par N. gardneri soit sans LED. Les résultats sont très nets: les coléoptères staphylinidés, les hémiptères, les diptères et les hyménoptères sont bien plus nombreux à proximité des champignons artificiels émettant de la lumière. Ainsi l’énergie produite pour la bioluminescence attirent les insectes qui peuvent à leur tour contribuer à la dispersion des spores du champignon poussant sous un couvert forestier dense où le vent au sol est fortement réduit. En outre et subtilités supplémentaires :
- les champignons, même en culture de laboratoire, ne sont bioluminescents que de nuit en fonction d’une horloge interne : un moyen d’économiser l’énergie de jour pour ainsi être plus performants et attractifs la nuit et ainsi être plus aisément détectables par diverses espèces d’insectes qui eux aussi sont généralement plus actifs de nuit,
- l’intensité de bioluminescence émise varie considérablement en fonction, de la taille et de l'âge des fruits portés par les palmiers qui jouent ainsi un rôle d’attraction et de concentration dans le temps et l’espace des insectes. En outre cette intensité varie aussi en fonction de l'humidité ambiante, les conditions optimales étant la nuit après une journée chaude suivie d’un épisode de pluie, ce qui correspond ainsi à des conditions optimales pour la germination des spores de champignon après avoir été véhiculées par des insectes fructivores.
Ainsi le monde des champignons est étrange comme toute la vie qui explore de multiples voies pour ne conserver que les meilleures pour un temps et dans un contexte donné. Des champignons sont donc devenus hallucinogènes pour lutter contre leurs consommateurs et leurs concurrents trophiques directs alors que d’autres sont devenus bioluminescents pour, au contraire, s’allier à des invertébrés qui contribuent à leur dispersion.
Et pour les plus curieux des curieux
Kaskova Z.M., Dörr F.A., Petushkov V.N., Purtov K.V., Tsarkova A.S., Rodionova N.S., Mineev K.S., Guglya E.B., Kotlobay A., Baleeva N.S., Baranov M.S., Arseniev A.S., Gitelson J.I., Lukyanov S., Suzuki Y., Kanie S., Pinto E. Di Mascio P.,Waldenmaier H.E., Pereira T.A., Carvalho R.P., Oliveira A.G., Oba Y. Bastos E.L., Cassius V.S. Ilia V.Y., 2017. Mechanism and color modulation of fungal bioluminescence. Science Advances 3(4).
https://DOI: 10.1126/sciadv.1602847
Oliveira A. G, Stevani C. V . , Waldenmaier H. E., Jillian V.V., Jennifer M. E., Jay J. L., Dunlap C., 2015. Circadian control sheds light on fungal bioluminescence. Currents biology 25(7). 964-968
https://doi.org/10.1016/j.cub.2015.02.021
Purtov K.V., Petushkov V.N., Baranov M.S., Mineev K.S., Rodionova N.S., Kaskova Z.M., Tsarkova A.S., Petunin A.I, Bondar V.S., Rodicheva E.K., Medvedeva S.E., Oba Y. Oba Y., Arseniev A.S., Lukyanov S., Gitelson J.I., Yampolsky I.V., 2015 The chemical basis of fungal bioluminescence. Angew. Chem. Int. Ed. 54, 8124–8128
https://DOI:10.1002/anie.201501779
Reynolds H.T., Vijayakumar V., Gluck-Thaler E., Korotkin H.B., Matheny P. B., Slot J.C., 2018. Horizontal gene cluster transfer increased hallucinogenic mushroom diversity. Evolution Letters.
https://doi.org/10.1002/evl3.42
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Observations par caméras animalières
Observations par caméras animalières
Il n’y a pas que les naturalistes professionnels de l’association qui observent la nature avec l’aide de pièges photos permettant de découvrir la présence et l’activité de la faune nocturne, tout en étant tranquillement au chaud chez soi. Gilles, un de nos fidèles adhérents a, lui aussi, fait des découvertes étonnantes tout près de chez lui. Depuis plusieurs années déjà (2012 environ), je m'amuse (comme un gosse quoique retraité !) à placer en garrigues ou autour de chez moi des caméras animalières, c'est-à-dire avec LED infrarouges et à déclenchement de mouvement. Ça prend donc des vidéos en noir et blanc de nuit, et en couleur de jour. J'en ai une avec GSM qui m'alerte sur portable et par mail quand elle se déclenche en envoyant une photo horodatée. Pour le plaisir je vais donc vous en donner ici quelques extraits. Certes, il faut un peu repérer le terrain, voir où il y a des passages d'animaux (déjections, herbes couchées, piétinements, traces au sol, etc.), mais bon, ce n'est pas obligatoirement nécessaire. Le pire n'étant jamais sûr, poser une caméra autour d'un arbre au détour de nulle part, juste au hasard d'un coup de bol potentiel, c'est bien aussi. Qu'y a-t-il en garrigues au cœur de la nuit, en toutes saisons ? En un mot comme en mille, une grande activité nocturne ! La faune sauvage y est sémillante et remuante; pêle-mêle sangliers, blaireaux, fouines et martres, lapins des garrigues et autres renards et renardeaux, sans oublier les oiseaux, voire des AVNI (Animaux Véritablement Non identifiés). À noter qu'au même endroit au cours d'une même nuit, plusieurs espèces peuvent se succéder… Dans la logique de la chaîne alimentaire. Certaines suivant manifestement les traces et les odeurs des autres. Exemple classique : passage de lapins suivi d'un passage de renards ! Voici donc sans prétention aucune, quelques-unes de mes observations. Je précise que dans la réalité, il s'agit de petites vidéos d'une durée de 10 à 15 secondes dont j'ai extrait une photo, la moins moche possible de préférence car en fait il s'agit plutôt d'une capture d'écran que d'une photo à proprement parler, d’où la mauvaise qualité des images dont je vous prie de bien vouloir m'excuser.
Les sangliers
Ce sont de loin les plus courants à passer devant la caméra. Petit florilège. J'ai une vidéo de bagarre entre 2 sangliers, ce qui est assez rare. Une seule en 6 ans. Je n'ai pas pu mettre de photo car le rendu est trop flou à cause des mouvements extrêmement rapides des 2 adversaires. Il y a lieu de préciser ici que certains sangliers voient les leds infrarouges s'allumer quand ils passent devant la caméra et s'enfuient immédiatement. J'ai une nouvelle cam dite "à leds noirs", là c'est tout bon car ils ne voient rien et continuent alors leurs activités en toute décontraction. Un sanglier parcourt en moyenne 50 km par jour pour se nourrir ! Ils se déplacent très souvent en hordes avec femmes et enfants. Les marcassins se tenant plutôt au milieu du troupeau d'adultes, en mode protection. Bien que la photo suivante soit de mauvaise qualité, je la diffuse quand même pour son intérêt. J'avais repéré une clairière en garrigues où il me semblait, grâce aux déjections et au sol foulé, qu'il y avait un passage potentiel. J'ai posé une cam sur cette petite clairière. Sont arrivés sur les 5 heures du matin une famille avec pas moins de 6 marcassins, le père et la mère. Les petits s'amusent entre eux comme des fous, se donnent des coups de tête, se poursuivent, s'invectivent, se rejoignent, etc. Puis en un instant tous les marcassins se réunissent et courent (comme un seul homme !) vers la laie. Celle-ci s'allonge et "tout le monde à la tétée !" pendant que le mâle continue tranquillement à fouiller le sol de son groin puissant pour en extraire des glands et autres vers de terre.
La fouine (Ou fouine-martre ?).
Elle suit très souvent la trace des lapins de garenne, et celle d'autres petits mammifères (souris, campagnols). Très agile, elle va partout; sur les toits, dans le lit des ruisseaux, dans les broussailles et les couverts. Y'a pas photo, la fouine, elle fouine ! En voici 2 qui passent, l'une dans une zone sèche, l'autre dans un espace boisé (caméra posée sous les arbres au ras du sol).
Une triste anecdote. Nous avions une portée de 5 chatons nouveau-nés semi-sauvages que la mère chatte avait installés dans un carton avec couverture dans le vide sanitaire de la maison. Étant absents, nous avions comme à l'accoutumée mis des croquettes et de l'eau dans le garage qui comporte une chatière. J'avais posé une cam sur les distributeurs. De nuit la mère chatte vint s'y nourrir. Puis quelque peu de temps après, vint une fouine qui manifestement ne s'intéressait pas du tout aux croquettes, mais suivait au nez la trace lactale de la mère chatte. En effet, le lendemain toute la portée de chatons avait disparu du carton. Les lois de la nature sont cruelles pour nous autres hominidés.
Le blaireau
Voici un autre omnivore souvent carnivore ! Il fouille pour trouver des lombrics, des fruits secs, etc. J'avais posé une cam pas loin d'un terrier pour augmenter statistiquement mes chances d'en avoir un. En voici 2 en pleine recherche de nourriture.
S'il trouve un cadavre, il se fait volontiers nécrophage. En effet, autre triste anecdote. Nous avions un vieux chat (Garfield) qui, au crépuscule de sa vie, est parti s'isoler pour mourir seul en garrigues. Déjà la veille il avait déserté la maison en toute discrétion. J'avais réussi à le retrouver et à le ramener. Cette nuit-là, il passa devant la cam vers les 22 / 23 heures. Au même endroit moins d’une heure plus tard, en suivant exactement sa trace, passa un blaireau. Je n'ai jamais pu retrouver Garfield.
Les renards et renardeaux
Nous sommes encore au cœur de l'hiver. Pas grand-chose à se mettre sous la dent. Voici un renardeau qui vient de nuit se nourrir des graines de tournesol et autres céréales tombées de la mangeoire des oiseaux de l'hiver.
Mon voisin avait 5 poules. Je l'avais averti car j'avais vu sur une cam des arrivées massives de renards dans ma cour, de nuit bien entendu. J'ai eu sur cette cam ces renards toutes les nuits jusqu'à ce que la dernière poule eût disparu, et depuis je ne les ai plus jamais revus dans ladite cour !
Comme déjà dit, ils suivent les traces olfactives de leurs proies. En voici 2 qui passent (dont 1 de jour) (très) peu de temps après un passage de lapins de garenne.
Les oiseaux
Ici en hiver au poste de nourrissage. Les gros-becs et pinsons du nord qui descendent en suivant les isothermes. Puis qui remontent vers le nord quand la température fait de même.
Toute la variété des oiseaux du ciel et des jardins. Mésanges, verdiers, tourterelles, etc.
Le lapin de garenne
Des garrigues ! Il a un pelage particulier le garenne des garrigues. Moucheté et tacheté, assez différent des garennes des plaines du nord de la France. En voici 2 dont l'un a essuyé manifestement quelques attaques puisque ses 2 oreilles sont déchiquetées.
Ici se termine ce petit opuscule sur la pose de caméras animalières dans nos belles garrigues ! Je pourrai encore vous présenter des faisans et poules faisanes, des cailles ou des lézards ocellés, mais il faudrait d'abord que je retrouve ces satanées vidéos dans le fouillis de mes fichiers !!
Gilles Lorillon
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Enigme EChOS#4
Enigme EChOS#4
Parmi les écolos, qui se cache dans cette photo ?
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