La lettre saisonnière des écolos
Le bruit du lombric
Le bruit du lombric
“Une équipe de chercheurs de l'INRA d'Orléans et de l'école polytechnique de Zurich (EPFZ) ont suivi séparément l’activité de vers de terre (Octolasion cyaneum) et la croissance de racines de graines germées de maïs (Zea mays) dans de petites cellules en verre dotées de capteurs acoustiques et d’appareils photographiques.
Selon leurs résultats, publiés en juillet 2018 dans la revue Scientific Reports, la fréquence des sons enregistrés est bien corrélée à l’activité biologique. Par exemple, « lorsque les lombrics creusent de nouvelles galeries, les émissions acoustiques deviennent plus fréquentes », observe Marine Lacoste de l'INRA.
Grâce à l’expérience en cours, celle-ci espère réussir à distinguer les bruits caractéristiques d’un assèchement, de la croissance d’une racine ou d’un creusement de galerie par des vers de terre. « Cela ouvre une nouvelle fenêtre pour étudier des phénomènes impossibles à observer avec les yeux », estime Dani Or, professeur en physique du sol à l’EPFZ. L’analyse des enregistrements commence tout juste : à première vue, des signaux intéressants ont été détectés.
De telles découvertes intéressent déjà chercheurs et professionnels. Une entreprise de produits phytosanitaires a contacté l’INRA afin de savoir si les limaces pourraient être démasquées grâce aux bruits qu’elles généreraient dans les terres cultivées.”
Extrait d'un article de Nathalie Picard, publié dans le supplément Sciences et Médecine du Monde le 29 mai 2019
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Un boisement insolite
Un boisement insolite
Au départ du parking et en passant la barrière verte, on découvre en contrebas dans le val du Lamalou le balisage de plots verts du chemin départemental. En partant à droite sur cette piste et en ignorant les chemins latéraux, une côte progressive permet d'accéder à un plat au niveau d'une piste. C'est à gauche qu'il faut aller en délaissant les plots verts. Peu après, une courbe à droite se présente près d'un terrain avec portail. Il est intéressant de faire un court aller-retour en prenant à gauche une sente dans la végétation aboutissant à un petit éperon rocheux. C'est alors une vue superbe sur le val du Lamalou, Notre-Dame-de-Londres, le plateau de l'Hortus et divers autres lointains.
Une rencontre inattendue
En redescendant au portail et en prenant le sentier de gauche, une bifurcation se présente peu après un petit clapas. En montant par le sentier de gauche, la zone boisée s'épaissit et, parmi les chênes verts, quelques troncs d'arbres surprennent du fait d'une écorce différente. En observant mieux et en la touchant, on reconnaît vite le chêne-liège (Quercus suber). Sur la zone plane qui suit, on peut pénétrer à droite dans le boisement pour y découvrir, légèrement en contrebas, un grand nombre d'arbres de cette espèce. Parmi eux, il en est de vieux spécimens majestueux. Nous sommes ici dans une suberaie.
Pourquoi cet arbre en ces lieux ?
J'ai donc cherché à comprendre. Il semblerait que l'origine de ce boisement soit naturelle. Aucun document ou souvenir ne venant attester le contraire.
La présence du chêne-liège, qui réclame un sol acide et un climat plutôt doux, est curieuse dans ce val de Londres où le froid peut être rigoureux. Quelles sont donc les raisons de cette présence ? Il se trouve que la colline abritant ces arbres est constituée à cet endroit d'un socle rocheux doté de silice, propice donc à cette espèce calcifuge. De plus, cette petite suberaie est exposée au sud et légèrement en hauteur par rapport à la cuvette, ce qui la préserve des masses d'air froid se plaquant au sol. D'où cette exception.
Exploitation à long terme
Dans les régions où le chêne-liège est exploité (Var et Pyrénées-Orientales), on attend que le tronc ait un diamètre de dix à quinze centimètres avant de procéder au retrait de la première couche d'écorce qui n'a que peu de valeur. Il s'agit du liège dit "mâle". Cette opération se nomme le démasclage. Il faut attendre au moins huit ans ensuite pour prélever une nouvelle assise de liège dit "femelle" qui est utilisable. Ces opérations se multiplient jusqu'à épuisement des arbres. Dans cette suberaie, on se rend vite compte que le liège n'y a jamais été exploité. Il est impératif ici de respecter cet environnement qui est classé ZNIEFF (zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique). Par ailleurs, il est aussi obligatoire de rester non loin du chemin étant donné qu'une partie de cette zone se situe sur un domaine privé. C'est pourquoi, après cette étonnante découverte, le retour ne peut se faire que par le même cheminement.
Comment y aller ?
De Montpellier, par la D 986 direction Ganges, contourner St-Martin-de-Londres par la rocade. À partir du deuxième rond-point, comptez 2,2 km pour vous garer sur le parking du Ravin des Arcs de droite, juste avant le pont de Masclac sur le Lamalou.
Daniel Arazo, La connaissance et le respect du milieu naturel ont toujours été un moteur essentiel pour moi. J’essaie de les transmettre dans les activités associatives que je mène et dans les “balades” que je propose chaque semaine dans la “Gazette de Montpellier”.
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Nature l'eus-tu tu ? - EChOS#2
Nature l'eus-tu tu ? - EChOS#2
Jacques Exertier, membre du CA depuis 2017. Cousin éloigné du
sténobothre bourdonneur et du barbitiste du côté de mon père, de
l'anarrhine et du cochlostome du côté de ma mère.
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Enigme - EChOS#2
Enigme - EChOS#2
Jacques Exertier, membre du CA depuis 2017. Cousin éloigné du sténobothre bourdonneur et du barbitiste du côté de mon père, de l'anarrhine et du cochlostome du côté de ma mère.
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Mots croisés - EChOS#2
Mots croisés - EChOS#2
Luc David, Géologue de formation, il a donc bien les pieds dans le sol et la tête dans les étoiles. Du sol au terroir et à la qualité du vignoble il n'y a qu'un pas qu'il ne faut pas hésiter à franchir avec lui.
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Portrait : Élise Mouysset
Portrait : Élise Mouysset
Bonjour Élise Mouysset, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis arrivée en juin 2015, après le départ de Jean-Paul ; j’ai 40 ans et suis originaire de l’Aveyron, plus précisément du Ségala.
Quel a été ton parcours, ta formation ?
Ingénieure agronome, j’ai commencé par le domaine agricole avec pas mal d’expériences dans différents domaines, puis j’ai été directrice de Tela Botanica. J’ai fait, par la suite, une incursion dans le secteur social au sein de la Maison de l’Emploi, et enfin je suis arrivée aux Écologistes, dont j’étais membre du Conseil d’Administration au cours de ma fonction à TB ; j’ai toujours été intéressée par le lien entre social et nature avec le désir de transmettre, ainsi que de disposer de la liberté de créer et de porter des projets.
En quoi consiste ta fonction de Directrice au sein de l’Association des EE ?
C’est faire en sorte que tout fonctionne bien dans tous les domaines d’activité, c’est assurer l’équilibre financier, c’est veiller à ce que l’équipe se sente bien. Faire aussi du lien entre le CA et l’équipe. Réfléchir à une stratégie cohérente entre les valeurs de l’association, les activités qu’on veut développer et les réalités économiques. Ma position me donne une vision globale.
Comment gères-tu l’équipe de salariés ?
L’équipe est très impliquée dans les choix collectifs, les salariés gèrent leur temps et leurs projets. Bien sûr, il faut prendre les décisions mais il y a une vraie autonomie des salariés sur leurs secteurs d’activité. J’essaie de donner quelques axes qu’il faut développer. Notre fonctionnement repose sur une approche collective et collaborative aux projets.
De façon concrète peux-tu nous indiquer les principales activités que tu mènes au cours d’une semaine type ?
Ce n’est pas linéaire, il y a beaucoup de problèmes quotidiens à régler. Le temps s’organise autour de la gestion financière qui m’oblige à faire le lien entre la comptabilité et la conduite des projets, la rencontre avec les partenaires extérieurs, l’organisation d’animations. J’interviens au niveau des éditions en partenariat avec John. Je mène aussi des projets comme l’organisation de sentiers botaniques ou du patrimoine. Il y a aussi des temps forts comme l’AG, la coordination des bilans, les demandes de subventions, les entretiens individuels en fin d’année, menés à deux mais séparément avec chaque responsable de secteur : c’est une démarche originale et complémentaire, technique et générale. C’est important que chacun ait conscience du rôle qu’il a à jouer dans l’association.
De quelle autonomie jouis-tu dans l’organisation de ton travail ? Quelles sont tes relations avec les membres du CA ?
J’ai la confiance du CA et du bureau pour engager des projets. Il y a 80 projets en étude de taille variable. Et en animation c’est de même ordre. Certains projets viennent d’appels d’offre sur lesquels, collectivement on décide de répondre. Pour les animations, nous sommes sollicités par des structures comme des écoles. Viennent en plus, des projets que nous initions et que nous avons envie de développer.
Rencontres-tu des difficultés ? Lesquelles ? De quel ordre ?
Lier nos incohérences ! Réaliser tous les projets qui nous plaisent en accord avec nos valeurs, et affronter nos contraintes économiques fortes ; comment associer cette qualité de travail avec le niveau disponible des finances afin d’obtenir un peu plus que l’équilibre, de dégager une marge minimum pour assurer une trésorerie. Et plus si possible, avoir une réserve pour financer des projets. Nous recherchons toutes les solutions de financement : contrats d’apport associatif avec les adhérents, subventions de la Région et du Département (nous ne sommes qu’à 18%), prêts bancaires, fondations…
Comment parviens-tu à concilier activité professionnelle et vie privée ?
Mes enfants sont grands, Juliette a 14 ans et Romane 11 ans, elles sont très autonomes. Par ailleurs, mon conjoint assure bien l’interface logistique ! Pour toi, quelles sont les 3 principales qualités pour exercer cette fonction ? L’adaptabilité, l’écoute et la créativité.
Qu’est-ce qui t’a le plus marquée depuis ton arrivée aux EE ?
C’est l’attachement de l’équipe à l’association, ce qui peut conduire à quelques tensions mais elles restent liées à la qualité affective de la relation...
Line Hermet, les plantes, les fleurs, m'ont toujours émerveillée. Aujourd'hui, fidèle membre des Brins de Bota, je peux m'adonner à ce qui est devenu une passion et avec eux continuer à m'émerveiller devant les plantes et leurs secrets. Au passage, un grand merci aux Ecolos pour leur contribution à la connaissance et la défense de la nature.
Hugues Ferrand, passionné depuis toujours de nature, j'ai commencé par une première sortie avec les écolos dans les années 1980 ! Les samedis bota comme les mardis soir, s'insèrent désormais dans un agenda bien chargé avec Tela Botanica et surtout l'association que je préside, La Garance Voyageuse !
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30 ans avec John
30 ans avec John
Le portrait que je vais vous faire de John Walsh ne va pas vous étonner. John Walsh est prétentieux. S'il avait été humble, pour passer inaperçu dans le Midi, il aurait été petit, rondouillard, le cheveu brun et dru, l'oeil noir, la peau mate.
John Walsh est un homme très fier de ses origines. Il ne s'est jamais intégré. S'il avait eu cette volonté, il se serait fait appeler simplement Jean Gallois.
En fait, John Walsh est un imposteur. Il nous fait croire qu'il est irlandais, pour donner une image exotique, mais il parle un français parfait. Il glisse bien quelquefois volontairement dans la conversation «le petite bouquin» histoire de nous embrouiller. À l'écrit, il va même jusqu'à faire semblant d'oublier le « s » au plus-que-parfait du subjonctif, faute rarissime chez un vrai français. Je l'ai rarement entendu parler anglais. D'ailleurs, il le parle très mal avec un awful french accent. Je ne serais pas étonné d'apprendre qu'il est né à Argenton sur Creuse ou à Barre-des-Cévennes. De toute façon John Walsh est nul en langues : il ne parle que l'espagnol, le brésilien, le français et quelques mots d'anglais. Cela montre quand même un intérêt pour les autres très limité.
Si seulement John Walsh avait de l'humour, cet humour typiquement britannique, qui nous rappelle que Jean-Marie Bigard est bien français ! Mais non, jamais un trait, jamais une saillie, jamais une pointe d'ironie. John Walsh est un bavard ostensible. Toujours à couper la parole des autres, sans jamais les écouter. John Walsh est autoritaire, voire tyrannique. Il ne prend jamais l'avis des autres, n'en fait toujours qu'à sa tête et impose systématiquement son point de vue à grand renfort de gueulantes retentissantes. John Walsh est un homme vaniteux. Toujours à se mettre en avant, à rechercher la gloire médiatique, à afficher son nom en gros sur ses photos. John Walsh est parfaitement individualiste et le démontre chaque jour en boudant les outils de travail collaboratif comme la galerie photo ou les wikis, qu'il ne renseigne jamais. John Walsh est nul en informatique. En 28 ans à ses côtés, je ne compte pas le nombre de fois par jour où il m'a interrompu pour me demander comment on décale une colonne sur XL, sur quel bouton il faut appuyer pour faire une copie d 'écran etc., alors que je lui avais expliqué déjà 20 fois !
Alors moi, patient je lui réexplique, calmement, sans montrer mon agacement. John Walsh n'est pas serviable. Jamais là quand on a besoin de lui, jamais disposé à donner un coup de main et s'il le fait au bout du compte, c'est en râlant. Le pire, au quotidien, c'est sa constante irritabilité, quand tu lui demandes la moindre chose. Preuve flagrante de sa filouterie éhontée et de son habileté sans scrupule, John Walsh, avec sa maîtrise de sociologie, veut nous faire croire qu'il connaît la botanique alors qu'il hésite entre Carex pseudofrigida et Carex punctata, Ah, Ah Ah, le nul ! Vous avez remarqué que John Walsh est un dilettante voire un fainéant. Il arrive très tard le matin et part très tôt le soir. Quand un livre est imprimé, il va dormir dans l'imprimerie et le matin il est aux écolos pour nous faire croire qu'il a travaillé dur. Personne n'a osé dire à John Walsh, qu'il dessinait comme un cochon. Pour lui faire plaisir, je me suis senti obligé de mettre un de ses dessins sur une plaque de lave à l'entrée de ma maison. Il faut bien ménager sa susceptibilité.
Je vois que n'êtes pas surpris de ce portrait, mais une chose m'étonne quand même : comment a-t-on supporté ce type si longtemps ?
Luc David
Quand John est arrivé aux Écolos, on savait de lui qu’il était musicien et sociologue. On savait aussi qu’il était Irlandais. Et avec Joseph qui venait de nous quitter nous croyions tout savoir sur les Irlandais. Mais bien sûr nous nous trompions, presque tout opposait Joseph et John. Quand John est arrivé aux Écolos, c’était pour prendre le poste de cuisinier. Il faisait une cuisine saine et simple, comme lui. Puis, lorsque nous sommes partis de Saint-Jean-de-Cuculles, nous n’avons plus eu besoin de cuisinier car il n’y avait plus d’accueil de groupes. Mais la curiosité et l’intelligence de John l’avaient fait s’ouvrir très vite à l’écologie en général et la botanique en particulier. Bientôt, il allait devenir un expert en salades sauvages. Mais ça ne suffisait pas. Il est aussi devenu animateur. Encadrant avec une grande compétence les camps d’ados et autres accueils de groupes. Parallèlement, John s’est intéressé à l’informatique et à la PAO. Très vite il a maîtrisé les logiciels d’édition. Mais il y avait encore autre chose : le dessin et l’aquarelle ! Je suis certaine que j’oublie encore quelques cordes de son arc multicolore. Bon vent à lui.
Isabelle Meynard
Luc David, géologue de formation, il a donc bien les pieds dans le sol et la tête dans les étoiles. Du sol au terroir et à la qualité du vignoble il n'y a qu'un pas qu'il ne faut pas hésiter à franchir avec lui. Compagnon de bureau de John depuis 28 ans, c'est donc aussi un excellent connaisseur de l'âme humaine...
Isabelle Meynard, salariée écolotte pendant 30 ans (1983 à 2013). Aujourd'hui, les luttes pour les droits des femmes, participation active au sein d'un Club de lecture, engagée (mouvement des Coquelicots et climat) correctrice bénévole et !... accordéoniste au sein d'une Fanfardéon.
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Des salades sauvages, oui... également des plantes médicinales !
Des salades sauvages, oui... également des plantes médicinales !
Le saviez-vous ? Le mot salade vient de « sel », et effectivement l’assaisonnement sera essentiel pour relever et attendrir ces feuilles et rosettes qui pourraient surprendre les palais délicats. Souvent coriaces, quelque peu amères ou piquantes, elles nous font découvrir des saveurs nouvelles, tout en nous permettant de faire le plein de vitalité. Autrefois dans nos campagnes, leur récolte était l’occasion pour nos anciens de réaliser une cure dépurative de printemps. En tant que jeunes pousses vaillantes, elles sont également riches en vitamines et minéraux. Pour certaines de ces plantes, c’est en cours de maturité que feuilles, fleurs et racines développeront des vertus médicinales plus spécifiques.
Quelques Astéracées incontournable
Depuis l’Égypte antique, la chicorée est considérée comme « toute puissante » sur les troubles hépatiques et digestifs, réputation qui ne se démentira pas tout au long de l’histoire. Tant comme stimulante du foie et douce laxative, que comme adjuvante dans le traitement des rhumatismes ou des affections cutanées, la racine de chicorée fait souvent partie des mélanges de plantes pour tisane visant à nettoyer l’organisme de ses excès.
Des substances amères, chimiquement des lactones sesquiterpéniques, ainsi qu’un polysaccharide de type fructane, nommé inuline, sont à l’origine de ses propriétés. Ô combien populaire, la racine de pissenlit contient les mêmes types de principes actifs, lui conférant des vertus semblables à celles de la chicorée, et à laquelle elle peut d’ailleurs s’associer dans les remèdes.
Brassicacées, en elles tout est piquant
La bourse à pasteur était visiblement déjà utilisée au Néolithique, comme l'attestent les graines retrouvées dans certains sites lacustres. Astringente, anti-inflammatoire et hémostatique, son nom médiéval de « sanguinaria » évoque sa capacité à limiter différents types de saignements.
À ce titre, la plante est indiquée dans les hémorragies de la femme (règles abondantes, accouchement, fibrome) et comme tonique veineuse en cas de jambes lourdes, de varices et d’hémorroïdes.
Ces propriétés ne semblent pas liées à une molécule en particulier mais au « totum » de la plante, qui sera utilisée à l’état frais pour une meilleure efficacité, sous forme de tisane ou d’extrait hydroalcoolique. De manière générale, toutes les brassicacées sont comestibles et contiennent des composés soufrés, les glucosinolates, qui viennent, par leur côté piquant, stimuler la circulation du sang. Leurs effets sont favorables au drainage et à l’assainissement tant de l’arbre respiratoire que de la peau. Parmi les salades sauvages, citons la roquette, la fausse roquette, les cressons, le nasitort…
Une salade sauvage plus confidentielle…
Tous les enfants savent pourtant reconnaître la fleur de coquelicot, dont ils créent d’éphémères bouquets écarlates, la mêlant parfois à d’autres messicoles comme la matricaire et le bleuet. C’est bien à eux en effet que se destinent la tisane ou le sirop de fleurs de « poppies » (nom anglais).
Cette papavéracée douce contient des substances alcaloïdiques opiacées agissant sur les états nerveux et les spasmes douloureux. Elle sera adaptée aux situations d’endormissement difficile, à la nervosité en général, et aux affections respiratoires accompagnées de toux. Ainsi, pour favoriser le sommeil de l’enfant (de plus de 7 ans toutefois), ses pétales seront pris seuls ou associés à d’autres fleurs (tilleul, lavande, oranger…) en une infusion légère précédant le coucher.
D’usage récent dans notre pharmacopée…
Grande plante vivace à la rose floraison, l’épilobe à petites fleurs a été mise à l’honneur par la très populaire herboriste autrichienne, Maria Treben (1907-1991).
Ses sommités fleuries contiennent notamment des substances s’opposant aux enzymes responsables de l’hypertrophie bénigne de la prostate.
Afin de limiter les troubles urinaires et mictionnels liés à cette affection, la plante sera prise en long cours, sous forme de gélules ou d’extraits liquides, en cures régulières. Depuis, d’autres espèces du genre, comme l’épilobe à feuilles étroites, ont été testées avec des résultats semblables et une toute aussi bonne tolérance. Alors qu’il y aurait encore bien d’autres plantes à évoquer, souhaitons que cette première approche vous donne envie de partir à leur découverte.
Plantes citées (noms latins) : chicorée et pissenlit (Cichorium intybus et Taraxacum dens-leonis, Astéracées), bourse-à-pasteur, roquette, fausse roquette, cressons, nasitort (Capsella bursa-pastoris, Diplotaxis tenuifolia, Nasturtium sp., Lepidium graminifolium, Brassicacées), coquelicot (Papaver rhoeas, Papavéracées), tilleul (Tilia cordata, Tiliacées), lavande (Lavandula angustifolia, Lamiacées), oranger (Citrus aurantium, Rutacées), épilobes à petites fleurs et épilobe à feuilles étroites (Epilobium parviflorum et Epilobium angustifolium, Onagracées).
Annie Fournier, Dr en pharmacie, formatrice et rédactrice dans le domaine des plantes médicinales et de la santé naturelle, adhérente de l'association depuis 2000.
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Elle est là, l'Hyla !
Elle est là, l'Hyla !
Selon les spécialistes, elle se distingue de la rainette verte comme suit : "La confusion est fréquente avec la Rainette verte (Hyla arborea), qui, pour le sud de la France, existe très localement dans le Lot et l’Aveyron. Les deux rainettes se différencient par la couleur des flancs : la Rainette verte a un double liseré foncé/pâle qui sépare nettement la coloration du dos de celle des flancs, alors que la Rainette méridionale ne présente pas ce liseré. La différenciation acoustique est par ailleurs très facile grâce au chant très différent des deux espèces".
Nous en avons une adorable qui vient régulièrement dans le spa, planquée sous le couvercle, à la limite du niveau d'eau. "Remets-la donc dans la nature!" me dit mon épouse. Je le fis. Je pris la petite rainette et l'emmenai vers un pseudo-ruisseau duquel je croyais béâtement qu'elle arrivait. Le lendemain, en ouvrant le spa, elle était là, l'Hyla. Je dis à mon épouse "tu vois, elle est revenue !". Et je la remis à nouveau dans les arbres proches dudit ruisseau. Rien n'y fit, elle revint à nouveau le lendemain. Me renseignant sur le métabolisme de l'animal, j'appris qu'elle est qualifiée d'ubiquiste. Qu'est-ce à dire ? Espèce ubiquiste: "qui peut vivre partout, qui s'adapte facilement aux milieux les plus divers, et qui se plaît là où elle est". J'en conclus trivialement que, revenue par deux fois, elle se plaisait bien dans le spa. Normal, elle y est à l'abri des prédateurs, y'a des fourmis et autres insectes dans le bâti bois du spa, elle a donc, sans trop dépenser d'énergie, et le gîte et le couvert. Depuis, je ne l'ai jamais remmenée ailleurs, et elle passa l'été tranquille près de nous, dans SON spa.
Épilogue : si vous trouvez chez vous une petite rainette méridionale soit dans un pool house, soit dans une cabane de jardin ou même accrochée au mât sous un parasol, prenez-là sur votre main, elle est très docile et peu craintive, et remettez-là où elle était, c'est là qu'elle se plaira Hyla, l'ubiquiste.
Gilles Lorillon, Sauteyrargues, ingénieur informaticien retraité, membre bienfaiteur des "Ecologistes de l'Euzière", car je les aime bien donc je les soutiens.
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Lombrichemin
Lombrichemin
L’animal qui nous intéresse ici recommence à laisser ses traces quand les beaux jours arrivent et qu’il ne fait ni trop chaud, ni trop froid. Sans lui, nous ne serions pas là, et pourtant, tout ce qu’il nous offre, il le fait sans le moindre bruit.
Pour le trouver, ouvrez bien les yeux en traversant vos jardins et en vous baladant sur les chemins ou dans les parcs, et surtout, astuce essentielle : regardez vers le bas, regardez le sol, regardez la terre ! Ils réalisent de petites sculptures de terre en forme de tourbillons. Ce sont des ‘turricules’ (du latin « turris » qui signifie tour). Produits de la digestion des argiles du sol et des humus de surface, ces tours excrémentielles donnent une terre très riche : le complexe argilo-humique, indispensable à la bonne santé des plantes.
La disparition des vers de terre s’accélère de façon inquiétante dans les sols agricoles : dans les années 1950, il y en avait, en moyenne, 2 tonnes par hectare contre seulement 200 kg de nos jours !!! Cette disparition génère la fragilisation et l’appauvrissement des sols et, à terme, leur érosion par le vent et la pluie. Le recours trop systématique et massif aux pesticides et au labour profond semble être la cause principale de la forte diminution des populations de vers de terre.
Darwin a été le premier à constater l’importance capitale des vers de terre et à regretter le manque de reconnaissance de leur rôle.
Ann Edens, j'étais journaliste aux USA et je suis en France depuis 20 ans. J'ai fait connaissance avec les écolos à travers ma formation EEDD. Je suis passionnée des lombrics et de l'avenir de notre chère terre.
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Un sentier en bordure d'Hérault
Un sentier en bordure d'Hérault
Dans un premier temps, c'est le passage d'une ancienne gravière avec possibilité de s'approcher de l'eau et d'une zone de dépôt de galets aux couleurs les plus variées. Ils nous expliquent la nature géologique des terrains traversés par le fleuve depuis le pied de l'Aigoual.
Comme il s'agit d'une zone d'expansion des crues, le chemin en retrait est ici bordé d'un manteau de matériaux de fine granulométrie.
Au début du sentier, la ripisylve est assez claire, constituée de feuillus et d'arbustes à feuilles persistantes. Un peu plus loin, à partir d'une petite croisée avec des accès à la berge, on évolue dans une frondaison bien plus épaisse.
L'importance de l'avifaune
Dès la fin mars, on peut apercevoir quelques vols migratoires de milans noirs. Puis, au fur et à mesure de l'avancée du printemps, on y entend le chant de nombreux oiseaux que l'on peut aussi parfois observer si l'on sait être discret. Parmi ceux-ci, entre autres, on trouve le pipit farlouse, la bergeronnette des ruisseaux, l'hypolaïs polyglotte, la bouscarle de Cetti, le troglodyte mignon, le pipit rousseline, le rossignol philomèle... On peut aussi y observer le martinet noir ainsi que le martinet à ventre blanc du fait de la présence de falaises proches. On est surpris parfois aussi par le passage d'un héron cendré ou d'un martin-pêcheur.
Une végétation exubérante
En continuant vers l'aval sur cet axe devenant étroit et touffu, on rencontre les arbres
traditionnellement en bordure de cours d'eau. Citons le hêtre, le frêne, l'orme, plusieurs espèces d'érables... On est également surpris par l'importance que prennent les espèces végétales classées invasives : l'érable négundo, la renouée du Japon, le topinambour, le phytolaque (raisin d'Amérique)... Et dans les zones d'eaux calmes, on observe la jussie, le paspale dilaté et le paspale distique (chiendent d'eau).
Une biodiversité remarquable
Vers la fin du sentier, on longe des terrains inondables sur lesquels se déposent des troncs d'arbres véhiculés par l'eau. Ce lieu quelque peu fantastique connaît une forte présence animale. Outre les oiseaux, on peut y observer reptiles, insectes, myriapodes, arachnides qui font la joie des naturalistes, mais aussi des traces de mammifères (sangliers, renards...) qui viennent se désaltérer sur la rive. Au bout du chemin, le fleuve s'élargit non loin du confluent avec le Lamalou. Ici, c'est le retour qui permet une vision différente de cet environnement. La visite du site de l'église romane est particulièrement intéressante. Le pont médiéval d'Issensac, construit sur le point le plus étroit du val d'Hérault, vaut le coup d'œil. Comment y aller ? De Montpellier, par la D 986 direction Ganges. Peu avant le col de la Cardonille, prendre à gauche la D 1 jusqu'à Issensac. Se garer sur le terre-plein en contrebas de l'église.
Daniel Arazo, la connaissance et le respect du milieu naturel ont toujours été un moteur essentiel pour moi. J’essaie de les transmettre dans les activités associatives que je mène et dans les “balades” que je propose chaque semaine dans la “Gazette de Montpellier”.
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Nature l'eus-tu tu ? - EChOS#1
Nature l'eus-tu tu ? - EChOS#1
Jacques Exertier, membre du CA depuis 2017. Cousin éloigné du sténobothre bourdonneur et du barbitiste du côté de mon père, de l'anarrhine et du cochlostome du côté de ma mère.
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Quelques vers... pour saluer le printemps
Quelques vers... pour saluer le printemps
Eveil
Un battement d’ailes
Un parfum de miel
Le vieil amandier berce ses pétales
Quelques fleurs de neige
Flottent dans le vent
Un éclat de jaune une note bleue
Au profond de l’herbe
Un frémissement
Les sauvageonnes
S’éveillent
Un battement d’ailes
Froisse le silence
En ce clair matin
Le printemps
S’avance.
Line Hermet, les plantes, les fleurs, m'ont toujours émerveillée. Aujourd'hui, fidèle membre des Brins de Bota, je peux m'adonner à ce qui est devenu une passion et avec eux continuer à m'émerveiller devant les plantes et leurs secrets. Au passage, un grand merci aux Ecolos pour leur contribution à la c
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