La lettre saisonnière des écolos
EDITO de l'Automne : Echos Ecolos#7
EDITO de l'Automne : Echos Ecolos#7
L'article :
Si les saisons n'existaient pas,
faudrait-il les inventer ? Face à la page blanche, l'éditorialiste
d'une lettre saisonnière n'en est pas sûr. Car la tentation du
marronnier est grande. Voici néanmoins re-venu (ou presque) le temps des
grands vols d'étourneaux, des champignons sporulant, des colles de
vendangeurs sous le soleil de l'été indien – ah, non, pardon, Ô tempora,
ô mores, des machines à vendanger nuitamment, me souffle-t-on dans
l'oreillette. Revenu aussi le temps de la « re-entrée » qui, on
l'espère, contrairement au printemps dernier, ne nous empêchera pas de
sortir. Car aux Ecolos - faut-il le re-dire ? -, on préfère les rentrées
où l'on sort ! De tout cela, on ne parlera pas.
Fort
heureusement, les jeunes naturalistes, eux, ont pu assouvir leur passion
dès cet été à l'occasion des séjours de vacances. Après que l'équipe
s'est interrogée sur la possibilité d'assurer une pédagogie pertinente
malgré les mesures imposées par la COVID19, les fameux camps-nature ont
pu être maintenus. C'est tant mieux, comme en atteste dans ce numéro le
témoignage-souvenir de trois de leurs acteurs, dont l'un porte aussi
l'écho, disons, d'hier.
Le 28 juin, l'Assemblée générale de
l'association s'est tenue principalement à distance, via un vote par
internet. D'irréductibles adhérents – pas si peu, au bout du compte - se
sont cependant retrouvés au domaine de Restinclières, de façon presque
impromptue, pour partager le plaisir de quelques heures conviviales en
plein air.
Côté Asso, toujours, et plus particulièrement côté
équipe : connaissez-vous Gentiane ? Quoi qu'il en soit, nos fidèles
interviewers l'ont rencontrée. Nul doute que vous la connaîtrez ainsi un
peu mieux.
L'écho d'hier, disions-nous. Nous l'écouterons aussi
dans une nouvelle rubrique pour redécouvrir la Rainette méridionale.
Manquerait-on d'idées neuves entre tous ces retours et ces échos de
temps plus ou moins lointains ? Que nenni, rassurez-vous. Vous
découvrirez ainsi comment un jeune jardinier met de la couleur où il y
avait de la grisaille, comment une non moins jeune lectrice a reçu le
charmant opus « La libellule a pondu », comment la nature s'offre des
fruits qu'elle offre aussi à nos regards et, parfois, à notre
gourmandise, comment les plantes à fleurs pourraient voir leur origine
supposée reculer de plusieurs dizaines de millions d'années, comment les
bourdons pratiquent l'horticulture, comment les avancées scientifiques
ont conduit à changer la classification de la famille des
scrofulaires... Et où vous balader, bien sûr !
Avec ou malgré
les gestes de protection qui continuent de s'imposer, et même grâce à
eux en attendant mieux : beau nouvel automne à tou.te.s !
Jean-Pierre Vigouroux
Jeux : mots croisés
Jeux : mots croisés
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Horizontal
Dormait près de sa faulde.
Dortoir en ripisylve.
N'a pas encore recouvert le Languedoc ! Pigalle fit sa fortune.
Noires à Graissessac ou à la Grand' Combe. Avec 28 g, vous en avez une.
A pris la forme d'une oreillette. Mouche d'un genre non défini.
En fond de foudre. Rime avec Lozère.
A l'issu d'un aléa. Nous en vîmes 5000 en arrivant au Port du Grau-du-Roi.
Abaisse le front de la Madeleine. Vert, pour un petit vin.
Vertical
A. Danse montpelliéraine.
B. Il y a quelque chose qui cloche dans ce village.
C. Indispensable à certains jeannifossiens.
D. Au départ de la route de Sète. Cation qui était courant à Villeneuve-lès-Maguelone.
E. Petit goûter pas d'ici. Grec de chez nous.
F. Émane du « machin ».
G. De même longueur que le Lez ? Les quatre sont bien représentées dans l'Hérault.
H. Peut-être a-t-il sillonné la Méditerranée ? Ici, il faut descendre au sous-sol pour en boire.
I. Impératrice de la Méditerranée orientale. Cité mésopotamienne.
J. Colorée en remontant vers Saint Quentin-la-Poterie. Gaz rare.
K. D'où souffle le Mistral à Montpellier.
réponses de ECHOS #6
Humour : Uchronie
Humour : Uchronie
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Légère uchronie
Pas d’énigme cette fois-ci mais une uchronie :
« Sous les pavés, la plage » pouvait-on lire et entendre à Paris en mai 68.
Si le mouvement avait démarré à Montpellier, on aurait peut-être plutôt entendu :
« SUR les pavés la plage »
(Photo prise sur la place de la comédie, près de la fontaine octogonale)
Solution de l’énigme du numéro précédent :
Il s’agissait de trouver le nom d’un accipitridé qui vit très loin de chez nous
Réponse :
Erythrotriorchis buergersi (Autour de Burger)
Humour : Nature l'eus-tu tu ?
Humour : Nature l'eus-tu tu ?
Balades thématiques : Balade à ST-Jean-de-Buèges
Balades thématiques : Balade à ST-Jean-de-Buèges
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Balade à St-Jean-de-Buèges
Du parking du village, on revient en arrière jusqu'au pont sur la Buèges. à son niveau, on poursuit en face sur la petite route en rive gauche. On arrive ensuite au niveau de l'ancien moulin qui était alimenté par un canal long de 250 m arrivant du petit barrage non loin en amont.
La voie goudronnée va monter en s'écartant de la rivière au-delà d'une bifurcation où il faut continuer à droite.
Un peu plus haut, une autre bifurcation se présente après un coude serré à gauche de la route. Il faut poursuivre à droite sur le versant (poteau-repère) et marcher 500 m en ignorant une voie partant à droite un peu plus loin.
On accède, en fin de goudron, à un chemin carrossable sur la gauche (poteau-repère). En s'y engageant, on évolue en montant par paliers. à la bifurcation de chemins qui suit, c'est à droite qu'il faut continuer jusqu'à une oliveraie.
à ce niveau, le chemin fait place à un sentier montant sur sol pierreux avant l'accès rapide à un plat. Un nouveau chemin carrossable se présente. En marchant pendant environ 15 minutes, c'est une descente au niveau de laquelle des panoramas gigantesques s'offrent au regard. C'est une descente avec combe à gauche qui atteint une piste perpendiculaire. En descendant par la gauche et en délaissant les sentiers de droite comme de gauche, on découvre une petite lavogne à droite.
Enfin, en bas de cette pente, c'est l'accès au hameau Le Méjanel (commune de Pégairolles-de-Buèges). En suivant un balisage jaune qui passe par un chemin caladé, on rejoint le parking de la source.
De là, on est vite, par la gauche au niveau de son superbe plan d'eau. Des bancs et des tables permettent une pause rafraichissante.
Puis, à gauche du petit barrage, on prend un chemin pentu et caillouteux. Après cette courte montée et le passage d'une petite butte, on doit s'orienter à gauche pour atteindre rapidement le départ d'une petite route. En la prenant, on retrouve, en 500 mètres, la route montant à gauche sur le versant. On la délaisse bien entendu. Tout droit, en descente et après deux courbes, on se rapproche du lit de la rivière. Le pont sur la Buèges n'est plus bien loin ainsi que le parking après la traversée du village qu'il est conseillé vivement de visiter.
Texte et photos de Daniel Arazo
Pour s'y rendre : de Montpellier, prendre la D986 direction Ganges. Dans St-Martin-de-Londres, partir à gauche sur la D4 menant à Causse-de-la-Celle. Au carrefour, aller tout droit. Après le plateau, c'est une descente conséquente jusqu'à St-Jean-de-Buèges. Traverser le village pour se garer près de la cave coopérative.
Histoire d'Espèces : Quelques propos sur les fruits sauvages
Histoire d'Espèces : Quelques propos sur les fruits sauvages
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Quelques propos sur les fruits sauvages
S'il est un domaine du monde végétal qui attire souvent l'attention des randonneurs comme du simple promeneur, c'est celui de l'identification des multiples fruits sauvages rencontrés en pleine nature.
On les rencontre en de nombreux lieux. Leur présence est en rapport avec la nature du sol, le climat local, l'altitude, l'environnement général…
Ces fruits peuvent être ceux de plantes herbacées, de sous-arbrisseaux, d'arbrisseaux, de petits ou de grands arbres. Ils présentent des formes variées et des couleurs qui évoluent plus ou moins rapidement. C'est ainsi que, sur un même pied, on peut rencontrer un mélange de fruits vert clair, jaunâtres, rouges et noirs, comme la Bourdaine (Rhamnus frangula) ou l'Osiris blanc (Osyris alba). Aussi est-il important, pour bien les caractériser, de connaître parfaitement la plante qui les produit.
L'attraction qu'exercent certains de ces fruits peut amener un cueilleur à vouloir les goûter, et plus particulièrement les enfants. En effet, si certains sont comestibles, d'autres n'ont aucun intérêt gustatif particulier et d'autres encore sont à rejeter car toxiques : Chèvrefeuille bleu (Lonicera coerulea), Sceau de Salomon (Polygonatum multiflorum), Fragon (Taxus baccata), Douce-amère (Solanum dulcamara), voire vénéneux : Chèvrefeuille noir (Lonicera nigra), Maianthème (Maianthemum biflolium), Parisette à quatre feuilles (Paris quadrifolia).
Bien des accidents surviennent. Il est donc indispensable, avant de porter ces fruits à la bouche, de les connaître parfaitement et de les rejeter impérativement en cas de moindre doute.
Par contre, pour ceux qui maîtrisent parfaitement le sujet, bienvenue à leur éventuelle consommation, soit crue, soit sous forme de diverses préparations (gelée, confiture, tartelette, compote, boissons…).
Selon les lieux, on peut en rencontrer dès les mois de mars et avril comme le Lierre (Hedera helix). La plupart de ces fruits apparaissent en été et principalement en automne. Le Néflier d'Allemagne (Mespilus germanica), quant à lui, produit ses fruits plus tardivement, entre novembre et janvier.
Quelques exemples…
Le Cornouiller mâle (Cornus mas) nous offre en automne ses drupes rouges qui deviennent rouge bordeaux à maturité. On en ramassait jadis sur le plateau du Thaurac pour en faire des tartelettes, spécialités de St-Bauzille-de-Putois.
Les différents genévriers (Juniperus communis, nana, oxycedrus, phoenicea, sabina) donnent des fruits souvent appelés baies alors qu'il s'agit de petits cônes écaillés. Selon l'espèce, les amateurs de choucroute apprécient leur parfum qui agrémente aussi des boissons alcoolisées tel le gin et l'aquavit.
Les chèvrefeuilles (Lonicera alpigena, coerulea, etrusca, nigra, periclymenum, xylosteum) donnent des baies à rejeter car toutes dangereuses.
Le Phytolaque (Phytolacca americana) est devenu plante envahissante. Ses baies noires en grappes sont toxiques.
Le Fragon (Ruscus aculeatus) a des fruits accolés à de fausses feuilles. Ces dernières sont en fait de petits rameaux plats appelés cladodes.
Le Sureau noir (Sambucus nigra) donne des grappes de baies noires mûres en septembre. On les utilise en gelée, jus, sirop et vins. Il ne faut pas le confondre avec le Sureau yèble (Sambucus ebulus) dont il ne vaut mieux pas consommer les fruits.
L'Alisier blanc (Sorbus aria) produit des alises consommables en confiture et gelée.
Le Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) produit des sorbes qui sont appréciées jusqu'en hiver des merles et des grives. Les oiseleurs s'en servaient jadis d'appât pour les piéger.
Le Tamier (Tamus communis) est aussi appelé "herbe aux femmes battues". Ses fruits sont toxiques.
L'If (Taxus baccata) produit un arille rouge considéré comme comestible. Toutefois, vigilance, notamment quant aux enfants, car la graine est fortement toxique, comme le sont ses feuilles et son bois.
Le Viorne lantane (Viburnum lantana) produit à l'automne des bouquets de fruits à rejeter car suspects. Il en va de même pour le Viorne obier (Viburnum opulus).
Le Prunellier (Prunus spinosa) donne des drupes qui deviennent bleu-gris puis bleu-noir qui sont âpres. Par contre, on en fait de la liqueur et de l'eau de vie.
L'Églantier (Rosa canina) produit des cynorrhodons qui peuvent être à l'origine de confiture, sirop ou vin. L'arbuste est souvent parasité par des insectes (cynips) qui provoquent une gale nommée bédégar. On en utilisait jadis les excroissances jaunes et rouges pour extraire un colorant.
Le Micocoulier (Celtis australis) porte en automne des fruits (micocoules) qui passent du jaune au brun noirâtre. En Provence, on les faisait gonfler dans de l'alcool en attendant Noël. Cette tradition voulait qu'avant d'aller à la messe de minuit, on en consommait une douzaine afin de "chasser le démon".
Référence : Découvrez les fruits sauvages d'Éric Varlet, préface de Jean-Marie Pelt.
Texte et photos de Daniel Arazo
Histoire d'Espèces : Les Scrophulariaceae, hier et aujourd'hui
Histoire d'Espèces : Les Scrophulariaceae, hier et aujourd'hui
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Les Scrofulariaceae, hier et aujourd'hui
Depuis quelques dizaines d'années, la classification des êtres vivants a subi de profondes modifications. Celle des plantes à fleurs (Angiospermes) ne fait pas exception. La famille des Scrophulariaceae - selon la nomenclature internationale - en est un bel exemple. Regardons y de plus près en nous limitant à la flore de France métropolitaine.
Pourquoi la classification a-t-elle changé ?
Il y a trois raisons majeures à cela. Tout d'abord, la découverte de l'ADN et, plus récemment, la capacité de l'extraire et de l'analyser assez facilement ont permis d'accéder à des caractères moléculaires nombreux tandis que, jusqu'à une période récente, on était limité à des caractères essentiellement morphologiques (macro ou microscopiques), voire à certains caractères biochimiques (matières actives, par exemple) qui ne présentaient pas l'intérêt de l'ADN.
Par ailleurs, une révolution conceptuelle a vu le jour dans les années 1950 sous l'impulsion de l'entomologiste allemand Hennig. C'est la cladistique, qui propose une manière plus rigoureuse qu'auparavant pour établir une classification reflétant ce que l'on comprend de l'évolution. Une telle classification est dite phylogénétique et constitue un objectif unanimement admis par la communauté scientifique depuis Darwin. La cladistique s'est donc imposée peu à peu comme méthode pour établir la classification actuelle du vivant.
Enfin, le développement de l'informatique a permis de prendre en compte et de traiter les très nombreuses données issues de l'analyse de l'ADN, voire d'y adjoindre d'autres données, ce que des opérations humaines n'auraient jamais permis.
De tout cela est née, pour les plantes à fleurs, la classification APG, établie par un comité international d'experts en botanique, l'Angiosperm Phylogeny Group, qui lui a donné son acronyme. Apparue en 1998, elle fait l'objet de révisions régulières. Nous en sommes, depuis 2016, à sa quatrième version : APG IV.
Les Scrofulariaceae... ante APG
Cette famille bien connue regroupait alors les scrofulaires, qu'on pensait autrefois capables de guérir les scrofules, les molènes, les linaires, les mufliers (ou gueules de loup), les véroniques mais aussi des plantes moins connues du grand public – et peu présentes sous les cieux méditerranéens - comme les euphraises, les mélampyres, les rhinanthes (crêtes de coq). Ces trois derniers exemples présentent la particularité de flétrir rapidement lorsqu'on les prélève, en raison d'une incapacité à réguler leur transpiration, et de noircir lors de leur dessication pour la mise en herbier. Notons que ces plantes-là sont parasites, plus précisément hémiparasites, c'est à dire qu'elles puisent leur eau et leurs éléments minéraux non pas dans le sol mais dans les racines de plantes-hôtes chez lesquelles elles plongent un suçoir. Nous y reviendrons.
Les Scrophulariaceae, dans leur ensemble, étaient définies comme des plantes généralement herbacées, dont les fleurs présentaient des pétales soudés formant souvent une lèvre supérieure et une lèvre inférieure, une symétrie bilatérale (ou zygomorphie : un côté droit, un côté gauche) mais discrète chez certaines espèces comme les molènes, 4 à 5 étamines (seulement 2 chez les véroniques) soudées elles-mêmes aux pétales et un ovaire porté au-dessus des autres pièces florales. Leur fruit ? Sec et s'ouvrant à maturité (une capsule) pour libérer ses graines. Malgré une certaine diversité, la famille montrait donc une unité et l'on avait vite fait de lui attribuer telle ou telle plante trouvée au cours d'une herborisation.
Les Scrophulariaceae aujourd'hui
Elles conservent, dans la flore française, essentiellement les scrofulaires (le genre Scrophularia) - c'est la moindre des choses ! - et les molènes (le genre Verbascum) ; plus la limoselle aquatique (Limosella aquatica), une plante discrète, aux fleurs minuscules, se rencontrant sur des vases exondées en bord de rivières ou de pièces d'eau. Toutes les autres : exit ! L'ADN est sans appel. A l'inverse, l'arbre aux papillons (Buddleja davidii), exotique envahissante, souvent le long des cours d'eau, et toute l'ancienne famille des Buddlejaceae y ont été ajoutés.
Les Scrophulariaceae selon APG IV ont toutes 4 ou 5 étamines. Leurs fleurs, à pétales soudés et toutes à 4 ou 5 étamines soudées à la corolle, montrent une symétrie bilatérale plus ou moins marquée, voire une symétrie radiale (Buddleja, Limosella). Les molènes présentent souvent des feuilles et une tige blanchâtres en raison d'une pilosité dense et d'aspect velouté, d'où le nom vernaculaire de bouillon blanc qui leur est aussi donné (à toutes les espèces ou seulement à certaines d'entre elles, selon les flores). Les scrofulaires, aux fleurs plus nettement zygomorphes, ont souvent une étamine vestigiale et stérile (un staminode) visible sous la forme d'une écaille portée par leur lèvre supérieure.
Mais où sont passées les ex ?
Elles ont été reclassées dans deux familles que l'analyse morphologique permettrait peu d'imaginer.
=> Dans la famille des plantains (Plantaginaceae)
Auparavant connue par les fleurs insignifiantes et groupées en épis de ses représentants ainsi que, en cas de piqûre d'insecte, par les propriétés apaisantes du plantain lancéolé et de quelques autres, cette famille inclut maintenant les linaires, les mufliers, les véroniques, etc. A y regarder de près, seule la forme des fleurs de véroniques argumenterait, morphologiquement, un tel rapprochement avec les plantains.
=> Dans la famille des orobanches (Orobanchaceae)
C'est là, peut-être, le point le plus étonnant de ce changement de classification. Les « historiques » de la famille, orobanches (Orobanche) ou lathrées (Lathraea) par exemple, sont des végétaux sans chlorophylle, blanchâtres, bleuâtres, violets ou de couleur vineuse, incapables de fabriquer par eux-mêmes la moindre matière organique et qui vivent donc en parasites totaux (holoparasites) sur diverses plantes. Les ex-Scrofulariaceae hémiparasites vues plus haut (mélampyres, euphraises...) - seulement hémiparasites car capables de photosynthèse - se retrouvent clairement cousines des orobanches. Qu'il soit total ou partiel, le parasitisme des espèces appartenant aux Orobanchaceae apparaît ainsi comme un caractère physiologique issu de leur origine commune.
Conclusion
Il ne viendrait à l'esprit de personne aujourd'hui de rapprocher outre mesure, dans la classification, un thon et un dauphin sous prétexte qu'ils ont un corps fuselé leur permettant de se mouvoir rapidement dans le milieu aquatique qu'est le leur. Et qui refuserait de voir dans l'ornithorynque, malgré ses pattes palmées et ses œufs « encoquillés », un cousin plus proche de l'Homme (et du kangourou) que ne l'est un oiseau ? L'évolution a paré de caractères parfois ressemblants des espèces éloignées dans le grand arbre phylogénétique du vivant. Ce que l'on comprend des Scrophulariaceae telles qu'on les considérait avant la classification APG relève finalement de ce constat. A l'inverse, l'évolution a aussi doté de caractères très différents des espèces possédant un ancêtre commun relativement proche. C'est ce que vous constaterez cette fois si vous vous intéressez aux Rosaceae ou aux Renonculaceae, familles identifiées depuis longtemps malgré leur grande hétérogénéité, selon une classification qui, elle, reste valide pour la botanique actuelle. Décidément, on dirait bien que l'habit ne fait pas le moine !
J.-P. Vigouroux
Memento (pièce jointe 1 pdf )
Scrophulariaceae de France métropolitaine selon APG IV
Scrophularia, Verbascum, Limosella, Buddleja.
Ex-Scrofulariaceae aujourd'hui classées parmi les Plantaginaceae
Veronica, Linaria, Chaenorrhinum, Digitalis, Antirrhinum, Asarina, Misopates, Anarrhinum, Cymbalaria, Kickxia, Gratiola, Sibthorpia, Erinus.
Ex-Scrofulariaceae aujourd'hui classées parmi les Orobanchaceae
Pedicularis, Rhinanthus, Melampyrum, Euphrasia, Odontites, Bartsia, Nothobartsia, Parentucellia.
Histoire d'Espèces : Fleurs et bourdons, une longue histoire d'amour et de dépendance réciproque
Histoire d'Espèces : Fleurs et bourdons, une longue histoire d'amour et de dépendance réciproque
Fleurs et bourdons : une longue histoire d’amour et de dépendance réciproque
La lente éclosion des fleurs
Les plantes à fleurs (les Angiospermes, dont les ovules puis les graines sont protégés dans un réceptacle) sont apparues sur la Terre après les Bryophytes (hépatiques, mousses et sphaignes), les Ptéridophytes (fougères) et les premières plantes à graines nues ou Gymnospermes. Les Gymnospermes (essentiellement représentées actuellement par les conifères) datent de 300 millions d’années. À la différence des Angiospermes, leurs ovules sont portés par des cônes femelles où le pollen produit par les fleurs mâles - formant de petits cônes constitués uniquement d'étamines portant à leur face inférieure deux sacs polliniques - transporté par le vent vient les féconder et permettre la formation des graines qui assureront ainsi la pérennité de l’espèce.
Avec la découverte de six types différents de grains de pollen fossiles d’Angiospermes dans des roches calcaires en Suisse datant de 247 à 245 millions d'années 1 l’origine des fleurs des Angiospermes telles que nous les connaissons actuellement (avec sur un même réceptacle des sépales et des pétales, une partie femelle comprenant ovaires, styles et stigmates et une partie mâle : les étamines, constituées d’un filet supportant l’anthère où se trouve le pollen) serait ainsi bien plus ancienne que ce que l’on considérait jusqu’alors suite à la découverte attestée en Chine de Nanjinganthus ; une Angiosperme fossile dont tous les organes floraux ont été retrouvés et qui datait de plus de 174 millions d’années 2.
Ces âges anciens de l’ère secondaire (respectivement des Trias et Jurassique moyens), contemporains des grandes périodes de submersion marine et de dépôt des sédiments calcaires et dolomitiques dans notre région, sont ainsi très antérieurs à l’apparition des premiers insectes pollinisateurs datant de 110 millions d'années (Crétacé inférieur). L’existence de ces précurseurs de la pollinisation est attestée par la découverte dans des dépôts d'ambre du Pays Basque en Espagne d’insectes (des thrips) dont le corps était couvert de grains de pollen qui très probablement constituaient la base de leur alimentation. Néanmoins et donc contredisant, au moins pour cette période ancienne, l’hypothèse classiquement admise d’une simultanéité entre l’apparition des fleurs et des insectes pollinisateurs cet âge très ancien des pollens trouvés en Suisse est conforté par une preuve indirecte, fruit d’une étude française publiée en 2017 (Université de Clermont-Ferrand et l’INRAE) 3. Après avoir séquencé l’ADN de 37 plantes actuelles comprenant des monocotylédones (les céréales) et des dicotylédones (légumineuses, crucifères, arbres fruitiers) ils ont estimé à 214 millions d’années la date d’apparition de l’ancêtre commun de toutes les plantes à fleurs dont les calcaires suisses ont peut-être conservé la trace de leur pollen. Aujourd’hui, les Angiospermes terrestres représentées par 350 000 espèces (soit près de 90 % du nombre total des espèces de plantes terrestres actuelles) sont présentes et souvent dominantes dans toutes les formations végétales et à tous les étages et strates de la végétation. Toutefois aux altitudes et latitudes les plus élevées en raison du gel qui règne la majeure partie de l’année, elles y sont plus rares et les conifères et les lichens sont restés dominants.
Les innovations des Angiospermes qui ont permis le développement de ces fleurs hermaphrodites (à la fois mâle et femelle) et de leurs graines enfermées et protégées dans un fruit, ont donc connu, au fil du temps, un succès considérable qui a été accompagné par l’apparition d’insectes pollinisateurs spécialisés assurant le transport du pollen jusqu’aux ovaires. Pour la plante le recours à ce messager ailé butinant de fleur en fleur a rendu la reproduction nettement moins aléatoire que le transport du pollen par le vent. Ce gain d’efficacité a permis de limiter la production de pollen ; une énergie qui a été alors mobilisée pour développer des stratégies permettant d’attirer et de fidéliser les insectes indispensables à leur reproduction. Mais plus les plantes à butiner sont nombreuses sur un même secteur, plus elles entrent en concurrence. Aussi pour perdurer, elles ont dû se transformer afin de se démarquer de leurs voisines, en jouant la carte de la séduction. Formes, couleurs, odeurs, sécrétion de nectar, dégagement de chaleur, charges électriques sont autant d’artifices et de stimulus qui orientent le choix du pollinisateur et qui ont constitué un extraordinaire moteur d’évolution et de différenciation.
Historiquement les relations entre les abeilles et les fleurs ont focalisé l’attention des chercheurs. Une antériorité logique quand on considère la place que ces insectes organisés en société occupent dans notre histoire et nos cultures. Des peintures rupestres d’une grotte (la « cueva de la Araña » la grotte de l’araignée) dans la province de Valence en Espagne témoignent en effet que le miel était recueilli il y a 4 000 à 7 000 ans et un bas-relief d’un temple (le temple solaire d'Abou Ghorab) en Égypte, datant de presque 4 500 ans, atteste de la « domestication » des abeilles et du passage d’une pratique de cueillette du miel à l’apiculture. Ces recherches portant sur les perceptions sensorielles et les modalités de communication des abeilles ont connu, en 1973, une très grande notoriété avec l’attribution à Karl von Frisch du prix Nobel de physiologie pour, en particulier, ses découvertes sur la description du langage auquel les butineuses recourent pour transmettre à leurs consœurs, en dansant, la localisation précise (la danse frétillante) et la nature (la danse en rond) des fleurs matures à récolter.
Cependant ces dernières années les liens unissant les bourdons terrestres (Bombus terrestris) aux fleurs ont fait l’objet de travaux originaux tout aussi étonnants que ceux consacrés aux abeilles domestiques.
Des bourdons dupés qui nous ont permis de voir avec leurs sens et de comprendre comment ils apprennent et mémorisent.
L’existence de plantes aux morphologies, couleurs et parfums proches dont l’une produit du nectar et l’autre non (plante mimétique) - et qui très souvent se doivent de coexister a permis de hiérarchiser les divers stimulus mis en œuvre par les fleurs pour attirer et fidéliser leurs pollinisateurs. L’exemple de couple, commun dans notre région et le plus étudié, est celui d’une campanule (Campanula persicifolia) copiée par une orchidée (Cephalanthera rubra) qui fait l’économie de produire du nectar 4. En misant sur ce mimétisme les céphalantères dupent ainsi les pollinisateurs naïfs. Si la couleur visible pour nous de ces deux fleurs est différente (respectivement bleu violet vs rose) leur lumière réfléchie est similaire et probablement telle que perçue par les insectes. Pour eux la céphalanthère et la campanule ont les mêmes couleurs et elles seront donc visitées indifféremment par les insectes qui ne distinguent pas une différence pourtant évidente pour nous. En conséquence, le succès reproducteur de l’orchidée dans les habitats où elle coexiste avec la campanule augmente avec un nombre de fruits dans ces zones six fois supérieurs aux régions où les orchidées existent sans les campanules.
Cette stratégie de duperie pour bénéficier des avantages attractifs de la production de nectar sans le produire a été mise à profit en réalisant des fleurs artificielles de même morphologie, soit de même couleur (vert, violet ou orange tels que perçus par notre vison) ou de même parfum (huile de rose ou huile de girofle) soit de mêmes couleurs et parfum avec pour chaque combinaison deux modalités un lot récompensait (goutte d’une solution sucrée) et l’autre dupait (goutte d’eau) les bourdons 5. Il a été ainsi possible de démontrer que la discrimination des fleurs par les bourdons dépendait en premier de leur parfum et que la combinaison d’un parfum associé à une couleur permettait une meilleure mémorisation et réactivation de cette mémoire. Cet apprentissage permet aux bourdons de faire la distinction entre les fleurs récompensant (solution sucrée simulant le nectar) et les fleurs mimétiques sans bénéfice nutritionnel pour eux.
Des bourdons aux « pieds-balises »
Si pour les bourdons l’odorat oriente la vision ce même sens a été mis à profit pour leur permettre de communiquer entre eux et d’informer les membres de leur ruche des fleurs les plus prometteuses. En effet, il a été démontré que les bourdons sont dotés à l’extrémité de leurs pattes de glandes productrices d’odeurs. Ils laissent ainsi des traces sur les fleurs qu'ils piétinent pour les butiner et plus elles sont visitées, plus elles seront attractives 6. Ils sont en outre capable de distinguer les effluves de leurs colocataires de celles d'un « étranger » et ils peuvent faire la différence entre leur odeur et celle des membres de leur famille. Cependant au fil du temps le stock de nectar s’épuisera et la fleur fanera. De ce fait, elle sera moins visitée et pour des périodes de plus en plus courtes et son balisage s’estompera au bénéfice de nouvelles fleurs plus récemment écloses.
Les bourdons, des horticulteurs avisés
Ils existent nécessairement des périodes où la demande des bourdons sera plus importante que l’offre de fleurs disponibles d’intérêt pour eux. Une étude récente de 2020 a décrit un comportement tout à fait surprenant. Des bourdons confrontés à une raréfaction de leurs ressources utilisent alors leurs pièces buccales pour réaliser des trous dans les feuilles des espèces dont ils apprécient plus particulièrement le nectar et le pollen. Étonnamment ces bourdons qui semblent se nourrir activement de feuilles ne transportent pas ce matériel foliaire vers leur ruche. L’hypothèse a alors été envisagée que les dommages qu’ils infligeaient ainsi aux plantes pouvaient influencer leur production de fleurs ultérieures 7. Cependant si des stress sont connus pour modifier la période de floraison (une technique adoptée par les horticulteurs pour synchroniser la disponibilité des fleurs en fonction des attentes des consommateurs), les stress appliqués n’étaient que de nature abiotique (choc de températures, manipulation des photopériodes …). Des observations et expérimentations ont permis néanmoins de confirmer cette étonnante hypothèse de floraison forcée par les bourdons. En effet, on constate que :
les plantes les plus proches d’une ruche à bourdons produisent plus de fleurs
les dommages sont moins fréquents quand le nombre de fleurs épanouies est plus important
en référence à des plantes témoins indemnes de stress foliaire la floraison est plus précoce (– 30 jours) après les dommages qu’exercent les bourdons que suite à des blessures pratiquées manuellement (– 20 jours) en recourant à des pinces métalliques et un rasoir des atteintes que l’on pense naïvement, selon nos critères, être similaires au stress exercé par les bourdons : indéniablement des experts en horticulture et en physiologie végétale.
Alors que nous commençons à comprendre la diversité et l’ingéniosité des complémentarités qui unissent les diverses populations végétales et animales nous faisons aussi le triste constat que, tout particulièrement, notre agriculture industrielle et mécanisée, sous perfusion nutritive et en lutte constante vis-à-vis d’une nature perçue comme hostile, est à même de détruire en quelques années tous ces liens complexes, fruits d’une très longue histoire de cohabitation et de coévolution. S’informer de ce que l’évolution a su créer et prendre conscience des conséquences de nos interventions brutales et massives sont maintenant une urgence.
Pour les plus curieux des curieux
1 - Hochuli P.A., Feist-Burkhardt S. 2013. Angiosperm-like pollen and Afropollis from the Middle Triassic (Anisian) of the Germanic Basin (Northern Switzerland). Front. Plant Sci. 4 : 344.
https://doi.org/10.3389/fpls.2013.00344
2 - Fu Q., Diez J.B., Pole M., Ávila M.G., Liu Z.-J., Chu H., Hou Y., Yin P., Zhang G.-Q., Du K., Wang X., 2018. An unexpected noncarpellate epigynous flower from the Jurassic of China
https://elifesciences.org/articles/38827
3 - Murat F., Armero A. Pont C., Klopp C., Salse J. 2017. Reconstructing the genome of the most recent common ancestor of flowering plants. Nature Genetics, 49(4)
https://www.nature.com/articles/ng.3813
4 - Nilsson L. A., 1983. Mimesis of bellflower (Campanula) by the red helleborine orchid Cephalanthera rubra. Nature (305) : 799–800.
5 - Kunze J., Gumbert A., 2001.The combined effect of color and odor on flower choice behavior of bumble bees in flower mimicry systems. Behavioral Ecology, 12(4) : 447–456, https://doi.org/10.1093/beheco/12.4.447
6 - Pearce R.F., Giuggioli L., Rands S.A., 2017. Bumblebees can discriminate between scentmarks deposited by conspecifics. Scientific reports.
https://www.nature.com/articles/srep43872.pdf
7 - Pashalidou G., Lambert H., Peybernes T., Mescher M.C., De Moraes C.M., 2020. Bumble bees damage plant leaves and accelerate flower production when pollen is scarce. Science, 368(6493) : 881-884.
https://DOI: 10.1126/science.aay0496
Les brins de poètes
Les brins de poètes
p { margin-bottom: 0.25cm; line-height: 115%; background: transparent } Les brins de poètes …
Expérience unique d’un confinement ! Chacun s’est retrouvé confiné avec soi-même avec l’inquiétude du lendemain.
Que faire pour poursuivre sa route sans les réunions des mardis soir, sans les samedis « brins de botanistes », sans week-end naturaliste, bref sans les écologistes ?
Une idée qui semblait saugrenue mais, finalement pas si saugrenue que cela, a germé... et pourquoi pas tester nos jeunes talents de brins de poètes.
C’est ainsi que nous avons lancé ce challenge, pour éviter de tourner en rond, faire tourner les mots dans nos têtes, les faire chanter et danser au pas des alexandrins sur le thème de la nature, et sortir de notre confinement.
Certains se sont investis, emballés par cette expérience nouvelle en attendant les jours meilleurs, d’un retour aux mardis soir pour une lecture partagée de nos cogitations poétiques.
Pour nous mettre dans l’ambiance de notre soirée poésie, quelques quatrains...de nos brins de poètes.
Margie Dumonteil
p { margin-bottom: 0.25cm; line-height: 115%; background: transparent }
Envie d’air pur de tout mon être, il fait si beau !
Printemps par la fenêtre, j’entends les oiseaux
Ivres de lumière dans un ciel de saphir
Accepter la galère pour ne pas mourir.
Hélène S.
Ranimant le printemps, les fleurs s’épanouissent,
Éclaboussés de couleurs, mes yeux s’éblouissent,
J’écoute les chants idylliques des oiseaux,
Loin de la folie des hommes, ces chants si beaux.
Sylvie P.
Petite tortue, redis-moi à quoi tu penses
Quand, entre les cailloux et les fleurs tu avances,
Petite tortue, agréable est ta balade
Au milieu des tendres pissenlits et salades.
Princesse sous carapace tu es à l’aise
Quand la pie te dispute le rouge des fraises
Et si vibre, tout près, le vol des butineuses
Ton rêve de bonheur le transforme en berceuse.
Jacques C.
Aux lueurs de l'Automne
Aux lueurs de l'Automne
p { margin-bottom: 0.25cm; line-height: 115%; background: transparent }
Aux lueurs de l’Automne
Le silence des pins
Une fraîcheur soudaine
Le ciel de brume effiloché
C’est l’orage qui claque et enfle la rivière
Le vent qui se démène et cogne à perdre haleine
C’est la ville masquée
Les passants qui s’évitent
La peur qui se faufile
C’est l’oiseau qui attend le signal de l’envol
Sur les vagues nacrées en reflet d’infini
C’est la prairie jaunie qui soudain reverdit
Le velours d’une fleur caressée de rosée
Les arbres qui flamboient d’or et d’ambre mêlés
C’est le verger qui ploie tout de sucre gorgé
C’est l’espoir
C’est l’espoir qui s’accroche
Éperdument
Aux lueurs de l’Automne.
Line Hermet
La parole est aux jeunes.
La parole est aux jeunes.
p { margin-bottom: 0.25cm; line-height: 115%; background: transparent }
« Depuis que j’ai lu ce livre, je sais tout sur les libellules ».
« Ce qui m’a vraiment surpris :
Quand la libellule est une larve, elle vit dans l’eau, puis elle est aérienne et alors, elle ne peut plus retourner dans l’eau.
La libellule légère et gracieuse est auparavant une larve carnivore qui dévore tout ce qui passe.
Le camouflage de la larve qui peut se dissimuler dans les graviers »
« J’attends le prochain album avec impatience ! ». « Les illustrations sont magnifiques »
Le Coin des jeunes - Pour les lecteurs en herbe
Le Coin des jeunes - Pour les lecteurs en herbe
p { margin-bottom: 0.25cm; line-height: 115%; background: transparent }
Joe habite un immeuble gris et triste, entouré d’autres barres d’immeubles tout aussi tristes, un quartier où le béton est roi, les plantes absentes et la vie bien monotone. Mais Joe passe son temps à rêver et créer. Le monde qu’il imagine est coloré et gai. Des plantes exubérantes envahissent immeubles et rues faisant le bonheur des animaux et des gens. Un soir, il a une idée. Pour que ce monde commence à exister, il faut juste une petite graine. Il plante un pépin de pomme, puis d’autres graines et le monde vivant, gai, coloré et parfumé dont il rêvait devient réalité. Les voisins sont émerveillés, alors Joe leur fait cadeau de graines, de boutures et de jeunes plants. Les plantes envahissent balcons et fenêtres. La grisaille disparaît et la vie s’épanouit.
J’ai aimé ce livre car il aborde un sujet qui me tient à cœur, la réhumanisation des villes par le développement de la « nature » en ville. Les illustrations sont originales, aussi exubérantes que l’imagination de Joe, aussi puissantes que le monde végétal et aussi généreuses que le sont les plantes. Un beau moment …
Echos d'hier
Echos d'hier
La “Lettre des écolos” existait depuis plus d’une trentaine d’années, 95 numéros sont parus, avant sa mutation en Échos des écolos l’an passé. Ces anciens numéros sont des mines d’information sur l’histoire de l’association, mais aussi pour différents sujets sur la faune, la flore ou liés à l'éducation à l’environnement. Vous pouvez en consulter pas mal de numéros en ligne (à partir du numéro 63) sur la page de notre site : http://www.euziere.org/?RessourcesLettre
Nous allons donc vous proposer régulièrement d’aller farfouiller dans ces anciens numéros pour (re)découvrir des articles parus autrefois. Pour ceux d’entre vous qui possèdent des numéros plus anciens n’hésitez pas à nous signaler vos trouvailles pour nos prochaines parutions.
Dans le numéro 72 paru en octobre 2008, un article signé par Thibaut Suisse décrit savoureusement la Rainette méridionale.
Portrait Gentiane Nedelec
Portrait Gentiane Nedelec
Peux-tu nous préciser en quelques lignes, ton origine géographique et ton parcours ?
Je suis née à Brest et j’ai grandi dans les côtes d’Armor. J’ai eu une enfance heureuse en pleine nature, entre marais, forêts et landes. A 13 ans je suis partie avec mes parents en Guyane dont j’ai adoré l’environnement et ce fut une adolescence heureuse aussi.
De retour en France, j’ai commencé mes études au lycée de Tarascon, puis à Anduze, et continué à l’université de Montpellier en Langues étrangères (anglais, espagnol, russe, roumain). Depuis l’enfance, je rêvais d’être traductrice pour travailler dans l’armée dans les avions “Awaks” en service de renseignements !
Mais, frappée par les flèches de Cupidon, je suis restée dans le Gard à la recherche de travail. Finalement une reconversion dans la comptabilité m’a permis d’entrer dans un cabinet d’expertise-comptable où j’ai travaillé pendant 8 ans et appris véritablement mon métier.
Ton arrivée aux EE date déjà de 2015, pourquoi ce choix des EE ?
Après cette expérience comptable, et une pause obligée pour raison de santé, j’ai de nouveau voulu changer de milieu et j’ai recherché du travail. Quand j’ai lu l’offre d’emploi des
EE, j’ai su tout de suite que c’était ce que je voulais, une structure et un environnement de travail plus en cohérence avec mes souhaits. J’ai découvert toute la richesse d’activités des EE. Recrutée à temps partiel sur un poste d’accueil et de comptabilité, je suis ensuite passée à temps plein au départ de Karine Lebœufn.
Aux EE quel est ton rôle au sein du Pôle Logistique ?
J’assure plusieurs missions dont le suivi de la comptabilité assez complexe de l’association (car plusieurs types d’activités et de régimes fiscaux), l’accueil téléphonique avec la messagerie générale à dispatcher aux divers services, les inscriptions aux camps d’été et à certaines animations, ainsi que tout le suivi des publications (commandes, facturation, paiement, envoi des ouvrages…). Enfin j’ai aussi une fonction de responsable logistique et je suis souvent la personne ressource pour de multiples petites demandes urgentes, ce qui permet à l’association de bien fonctionner !
La location du minibus est aussi dans mon escarcelle.
Une organisation rigoureuse au service des EE
Disposes-tu d’une autonomie dans ton travail, comment s’effectue la répartition des missions entre les membres du pôle, comment peux-tu qualifier les relations avec tes collègues au sein de l’équipe ?
Je dispose d’une grande autonomie, d’une grande liberté en ce qui concerne la gestion du temps et des tâches. Ceci implique une bonne organisation (j’ai 2 ordinateurs, 3 boîtes mail) et une réactivité immédiate à toutes les demandes. Je suis en contact permanent avec tous mes collègues et entre nous les relations sont excellentes.
Quel retour des 5 années passées au sein des EE : as-tu rencontré des difficultés, es-tu satisfaite ?
Déjà 5 ans ! Les départs de Luc et de John m’ont particulièrement marquée car j’ai beaucoup appris auprès d’eux.
Pendant ces 5 années j’ai développé mes connaissances sur le fonctionnement de l’association et ses différentes missions et j’ai gagné en autonomie. Il y a eu aussi quelques glissements en matière de volume de tâches par rapport à mon poste d’origine, à la suite des départs de collègues. La période de janvier à mars est la plus soutenue en raison des opérations de bilan comptable et du travail avec les experts-comptables. Mais, malgré le stress de certaines opérations ou de périodes chargées, cela reste gérable grâce à l’exceptionnelle ambiance qui règne ici et à mes conditions de travail qui me conviennent pleinement.
Mon expérience aux Écolos est totalement positive !
Quid du confinement ?
En télétravail à la maison, j’ai pu faire l’essentiel, mais de nombreuses activités administratives ont dû être stoppées comme tout ce qui concerne les publications. Le point positif de ce confinement a été une certaine tranquillité et la possibilité de pouvoir m’ouvrir sur d’autres activités culturelles ou sportives. Par contre le déconfinement a été plus difficile…
Comment te projettes-tu dans un proche avenir ?
Rester au sein des EE, tant que je supporte la canicule !!!
Et continuer à pratiquer le tir sportif à 10m.
Je vais aussi suivre une formation : je souhaitais faire une formation sur le plan juridique, spécifique aux associations, mais n’ayant pas trouvé…retour à la nature, je vais me former aux reptiles qui me fascinent depuis l’enfance !
Line Hermet
Hugues Ferrand,
Retour expérience Animateur camp des écolos
Retour expérience Animateur camp des écolos
C’est vraiment une expérience à part, une mini société qui dure douze jours. C’est comme ça que je l’ai vécu. J’ai vécu là-bas les meilleurs moments de ma vie, riche en apprentissage naturaliste et en expérience de vie commune avec adultes et enfants.
Le séjour se sépare en deux parties : la préparation du séjour avec l’équipe d’animation et le séjour en lui-même dès l’arrivée des enfants. La préparation est cruciale. C’est le moment où on apprend à connaître les membres de l’équipe et qu’on décide comment le séjour va se dérouler. Autour de différentes thématiques, on débat et discute des choix que l’on va faire.
Pendant la prépa, il y a un petit peu de stress qui arrive parce qu’on rentre dans le concret sans que ça le soit et j’appréhendais l’arrivée des enfants.
Les enfants arrivent et ça y est, il faut se lancer dans le bain en veillant toujours à la sécurité physique et affective des enfants.
Ce n’est pas quelque chose d’aisé quand on débute dans le milieu comme moi. Mais à coup de mimétisme et de bon sens, on s’en sort très bien.
De mon point de vue d’animateur, les activités que nous avons proposées pendant le séjour ont très bien fonctionné. Je me suis même surpris à un moment donné penser « j’aimerais bien être à leur place (les enfants), ça doit être vachement cool ».
Le rythme de vie est assez facile, je trouve (sauf le matin brrr). Le fait d’avoir des moments précis qui se répètent chaque jour, comme le conseil ou l’heure des repas, permet d’attraper un rythme et de pouvoir gérer son énergie plus facilement.
En parlant du conseil, j’ai été grandement surpris par le nombre d’outils mis en place pour réguler la vie quotidienne. Le conseil, c’est trop bien parce que tout le monde y participe pour pouvoir améliorer son quotidien. Les médiations, auxquelles je n’ai pas participé, sont plus pour régler un conflit entre deux jeunes en exprimant ce que l’on a ressenti et ce que l’on ressent, les bases de la communication non violente (du moins, c’est comme ça que je l’ai compris).
Je n’arrive plus à concentrer mes pensées car j’ai été tellement ému et retourné par cette expérience.
Mais les moments les plus mémorables que je garde en tête, ça restera le sourire sur le visage des enfants.
Alexandre Gagnet
Présentation : j’ai 22 ans et après quelques essais d’études (médecine et langues), je me suis rendu compte qu’il me manquait quelque chose. Je suis tout à fait amateur en animation c’est pour ça que j’ai décidé de faire un service civique. Je crois que ce manque était la nature et la relation qu’on peut créer avec elle. Les Écologistes de l'Euzière m’ont permis de découvrir la possibilité de créer un lien fort avec la nature et de plus, le lien social avec les équipes d’animation et les enfants qui sont aussi très importants pour moi. Je me sens maintenant plus épanoui que les mois précédents.