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La lettre saisonnière des écolos


Devinettes d'hiver

Date de l'article : 06.01.2020 - 01:00
Auteur : Jean Burger
En résumé : Quelques devinettes à partir des noms de plantes de la garrigue.
L'article :

1. Quel est l'arbre que rien ne dérange ?


2. Quelle est la liane qui ne sait pas où dormir ?


3. Quelle est la liane qui n’est pas auto ?


4. Quel est l’arbuste qui pourrait mettre Montpellier dans une corbeille ?


Solutions au prochain numéro...




Solutions des devinettes d'automne :


  1. Quel est l'arbuste qui chante le plus mal ? L'alaterne (La la terne)

  2. Quel est l'arbuste qui a changé sa couleur ? Le laurier-tin (Laurier teint)

  3. Quel est l'arbuste qui a le plus de gros mots dans son nom ? Le pistachier concupiscent (il y en a dans les garrigues!)

  4. Quel est l'arbuste qui fait semblant d'avoir tout compris ? Le filaire malin (l'air malin)



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DevinettesDHiver (blog), écrite par WikiAdmin
créée le 16.01.2020 à 15:37, mise à jour le 27.05.2020 à 15:59.

Mots croisés - EChOS#4

Date de l'article : 06.01.2020 - 00:00
Auteur : Luc David
En résumé : Des Mots Croisés concoctés par Luc, solutions au prochain numéro !
L'article :



Solution au prochain numéro...




Solution du numéro précédent :





Luc David, Géologue de formation, il a donc bien les pieds dans le sol et la tête dans les étoiles. Du sol au terroir et à la qualité du vignoble il n'y a qu'un pas qu'il ne faut pas hésiter à franchir avec lui.



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MotsCroisesEchos4 (blog), écrite par WikiAdmin
créée le 16.01.2020 à 15:14, mise à jour le 27.05.2020 à 16:00.

Plantes de Noël et de Nouvel an, ornementales et médicinales

Date de l'article : 06.01.2020 - 09:00
Auteur : Annie Fournier
En résumé : Autour des festivités de fin d’année quelques plantes mythiques s’invitent dans nos intérieurs. En effet que serait un décor de Noël sans les branchages aux feuilles piquantes et aux baies rouges du houx ?
L'article :

Autour des festivités de fin d’année quelques plantes mythiques s’invitent dans nos intérieurs. En effet que serait un décor de Noël sans les branchages aux feuilles piquantes et aux baies rouges du houx ? Quant au bouquet de gui du nouvel an, sa présence symbolique est gage de prospérité et de longue vie au sein du foyer. Plus exotique, le poinsettia vient également orner la maison de ses belles bractées rouges. Enfin, ces dernières années, les fleurs insolites de l’hellébore ont peu à peu colonisé nos balcons d’hiver.

Le Houx - Ilex aquifolium, Aquifoliacées                

Le houx, largement utilisé lors de ces moments de fête et de célébration, est un véritable symbole de protection. Autrefois dans les campagnes, quelques branches étaient accrochées la veille de Noël dans les étables et bergeries, pour protéger les animaux. Également, les guérisseurs l’utilisaient dans des rituels pour transférer la maladie (dermatoses sèches des animaux). Pour les chrétiens, il est spécifiquement associé à la Nativité. Le roi Hérode cherchant à tuer tous les nouveaux-nés juifs pour éliminer celui qui était annoncé comme le roi des juifs, Marie, Joseph et leur enfant s'enfuirent vers l'Égypte. Selon la tradition, à l'approche d'une troupe de soldats, ils se cachèrent dans un buisson de houx qui, dans un élan miraculeux, étendit ses branches pour dissimuler la Sainte Famille derrière son épais feuillage épineux. Marie bénit le buisson et souhaita qu'il restât toujours vert en souvenir de sa protection et comme symbole d'immortalité.  Cultivé depuis fort longtemps dans les jardins, il s’agit d’une espèce de sous-bois, commune en Europe jusqu’à 1500 m, et présente sur tout le territoire français. Des peuplements remarquables existent sur plusieurs sites méridionaux, par exemple dans le massif du Caroux (Hérault) ou au sein du massif de la Sainte Baume (Var). Poussant avec une lenteur extrême, l’arbre, à forme pyramidale, peut atteindre 25 m de haut et vivre 300 ans.  En cette période de fêtes, il conviendra de veiller à ce que les décorations de tables ne soient pas picorées par les enfants en fin de repas… En effet la consommation des fruits de houx peut donner lieu à une intoxication légère, avec apparition de vomissements, diarrhées, somnolence et parfois convulsions (alcaloïdes dont l’ilicine).  Dans le midi de la France, le houx commun est parfois concurrencé sur les tables de Noël par le fragon petit-houx, Ruscus aculeatus, une plante aux baies rouges certes, et bien piquante également, cependant de la famille des Asparagacées. Par ailleurs, houx et petit-houx sont deux plantes médicinales ; le premier est utilisé en gemmothérapie comme remède de la sclérose et des terrains épileptiques, le second est, par sa racine, dépuratif général et tonique veineux.       


Le Gui - Viscum album, Santalacées         

À Noël une boule de gui est souvent accrochée au plafond de l’entrée des maisons afin d’en recevoir sa force symbolique. Puis c’est en s’embrassant à minuit sous ce même gui, qu’il est d’usage de formuler de bons vœux pour la nouvelle année.

Il s’agit d’une plante tout à fait spéciale sans écorce ni racine, parasitant les branches de divers arbres à feuilles caduques et présentant des baies blanc nacré translucides. Plus précisément il est hémiparasite, dans la mesure où ses feuilles contenant de la chlorophylle lui permettent de fabriquer ses propres nutriments pendant l’été. Il prélève la sève brute de l’arbre sur lequel il se trouve, à l’aide de suçoirs pénétrant l’écorce et se ramifiant dans le bois. Par ailleurs sa croissance se fait curieusement sans notion de verticalité ou d’horizontalité, sous une forme géométrique sphérique concentrique, comme s’il n'était pas sensible à la pesanteur. Le peuple celtique considérait cette plante comme sacrée en raison des vertus médicinales, ou même miraculeuses, qui lui étaient attribuées. Selon l’historien romain Pline l’Ancien, les druides, au temps des Gaulois, se rendaient en forêt le sixième jour du solstice d’hiver afin de le récolter. Ils utilisaient pour cela une faucille en or puis enveloppaient la plante dans un linge blanc, signe de pureté. C'était le gui très rare du chêne qui était recherché ; gui, plante lunaire et chêne, arbre solaire, symbolisant force et puissance. Parmi ses nombreuses attributions, il pouvait chasser les mauvais esprits, purifier les âmes, guérir les corps, neutraliser les poisons, assurer la fécondité des troupeaux.  Au-delà des usages magiques, le gui est reconnu pour ses vertus médicinales, plus précisément celles de ses feuilles, utilisées sous forme de tisanes ou d’extraits, dans les cas d’hypertension artérielle et d’anxiété. Les macérats glycérinés de ses jeunes pousses sont indiqués dans les troubles du système cardiovasculaire principalement, en cas d’athérosclérose, de dyslipidémie ou d’asthme cardiaque. Enfin, en médecine anthroposophique, des remèdes à base de gui fermenté (feuilles, fruits) sont élaborés pour soigner des cancers ou tumeurs bénignes kystiques. L’activité antitumorale est essentiellement le fait de lectines, des glycoprotéines cytotoxiques, par ailleurs immunostimulantes.  La toxicité de la plante est liée surtout aux fruits dont l’ingestion provoque une soif intense, une irritation digestive, des vomissements, des diarrhées sanglantes, des douleurs abdominales (saponines, viscotoxines comme la viscine)…         


Le Poinsettia - Euphorbia pulcherrima, Euphorbiacées 

Il s’agit de la plante en pot la plus populaire du monde, encore appelée étoile de Noël, petit flamboyant, six-mois-vert, six-mois-rouge. À l'origine cette euphorbe est un arbrisseau pouvant s’élever jusqu’à deux mètres, provenant des hauts plateaux tropicaux humides d’Amérique Centrale et du Mexique, et fleurissant en hiver. Selon une ancienne légende aztèque, la plante est née d’une histoire d’amour tragique au cours de laquelle le cœur brisé d’une déesse aztèque laissa tomber au sol des gouttes de sang, donnant ainsi naissance à l’étoile de Noël. Pour les mexicains d’aujourd’hui ses fleurs sont associées à la nuit sainte : « flores de la Noche Buena ».  Au Mexique, du 14e au 16e siècle, elle fut cultivée pour préparer un pigment rouge destiné à la coloration de textiles et de produits cosmétiques. Son latex entrait dans la composition de remèdes pour diminuer la fièvre. La plante doit son nom à Joël Poinsett, ambassadeur des États-Unis d'Amérique au Mexique, médecin et botaniste passionné, qui succomba au charme de cette plante sauvage vers 1882 et la ramena dans sa ville de Philadelphie. En commémoration de la mort de Joël Poinsett, le 12 décembre 1851, le congrès des États-Unis décida d'instaurer la journée nationale du Poinsettia le 12 décembre. La coutume américaine consistant à s’offrir la plante à ce moment de l’année s’est ensuite propagée dans toute l’Europe.  Attention à la toxicité du poinsettia ; si les fleurs et les bractées sont peu toxiques, le latex par contre cause une irritation de la peau et des muqueuses, digestives et oculaires. Son ingestion provoque des vertiges, douleurs, tremblements, convulsions et autres troubles circulatoires. L’intoxication massive est rare mais peut être fatale (alcaloïdes, euphorbiostéroïdes…). 


L’Hellébore noir - Helleborus niger, Renonculacées            

Cette plante sauvage est aujourd’hui cultivée à des fins ornementales, et particulièrement pour être vendue autour de Noël. D’un blanc immaculé, ombrée de rose à l’extérieur et jaune étincelant en son centre, elle fleurit en général en février-mars à l’extérieur, en décembre à l’intérieur. Une autre espèce, Helleborus orientalis subsp. abchasicus, lui sera parfois préférée en raison de sa période de floraison à la mi-décembre et de sa couleur allant du blanc au pourpre foncé.

Depuis le Moyen Âge, elle symbolise la pureté et rappelle la légende à l'origine de son nom de rose de Noël. La nuit de la naissance de Jésus, une bergère gardant ses moutons, vit la caravane des bergers et des Rois Mages à travers son champ enneigé qui allaient offrir leurs présents au nouveau-né. N'ayant rien à offrir, elle se mit à pleurer. Un ange, voyant ses larmes sur la neige, les effleura et fit éclore son cadeau, une fleur blanche.   Ses autres noms font référence aux usages médicinaux de sa racine (herbe aux fous, herbe de feu, pied de griffon, pied de lion, patte d'ours, rose de serpent, pain de couleuvre…). Depuis l’Antiquité, elle servait en effet à soigner la folie ainsi que de nombreuses maladies incurables ; hélas la plupart des patients mouraient de ce remède si violemment purgatif. Pourquoi cette indication ? J.P. de Tournefort, botaniste du 17e siècle, rapporte que la racine était récoltée dans la ville ancienne d’Anticyre en Grèce, et que le paysage y était si beau que le voyage à lui seul pouvait influencer les mélancoliques.  Cette plante ne peut être utilisée aujourd’hui en phytothérapie, en raison de sa forte toxicité qui justifie même de prendre des gants pour la cueillir. Sa composition chimique comporte des saponosides de structure stéroïdienne, une lactone et un hétéroside (bufotalidine retrouvé dans le venin de crapaud). Les signes principaux d’intoxication sont des picotements de la bouche et de la gorge, des vomissements, des diarrhées et une mydriase.   Il existe cependant un remède homéopathique dont les indications sont effectivement en rapport avec des troubles psychiques comme la dépression taciturne (avec lenteur des réponses, stupeur, obnubilation), la dépression déclenchée par un arrêt des règles, et des troubles rénaux comme la néphrite aiguë.



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PlantesDeNoelEtDeNouvelAnOrnementalesE (blog), écrite par WikiAdmin
créée le 16.01.2020 à 14:30, mise à jour le 27.05.2020 à 16:00.

Songe d'Hiver

Date de l'article : 06.01.2020 - 10:00
Auteur : Line Hermet
En résumé : Un peu de douceur
L'article :

Sur les arbres dépouillés

Le froid a tissé

Des dentelles de givre

Les feuilles craquent sous les pas

Une mésange voltige

Une fauvette s’aventure

Sur un toit

Ondule

Une boucle de fumée

Il flotte dans l’air

Un parfum d’enfance

Matin blanc

Poudré de lumière

Guirlandes

Boules de neige

Sapins bleus

Quelques flocons dansent

Une fleur

Une fleur couleur hiver

Frissonne


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SongeDHiver (blog), écrite par WikiAdmin
créée le 16.01.2020 à 14:19, mise à jour le 27.05.2020 à 16:00.

Société botanique d'Occitanie

Date de l'article : 06.01.2020 - 11:00
Auteur : Jean-Pierre Vigouroux
En résumé :
  • Une nouvelle arrivée dans le monde naturaliste : la Société botanique d'Occitanie.
L'article :

 Une nouvelle arrivée dans le monde naturaliste : la Société botanique d'Occitanie.  Les associations naturalistes sont des lieux qui font beaucoup pour la connaissance et la préservation de divers groupes systématiques (oiseaux, insectes, chauves-souris, etc.) à des échelons territoriaux variés. Des amateurs, parfois de très haut niveau, y côtoient des professionnels qui continuent d'assouvir leur passion dans un cadre bénévole. La toute nouvelle Société botanique d'Occitanie (SBO) vient rejoindre ces associations et nous nous en réjouissons. À la suite d'une première Assemblée générale tenue en décembre 2019, la SBO porte déjà de beaux projets comme l’organisation d'un colloque annuel (le premier pourrait avoir lieu en septembre 2020), la publication d'une revue, etc. Nous lui souhaitons la bienvenue, longue vie et pleine réussite ! 


Pour en savoir plus et la rejoindre

sa page Facebook, où figure un bulletin d'adhésion, est d'ores et déjà accessible à tous : https://www.facebook.com/socbotocc/  Un site internet sera prochainement mis en ligne.      



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SocieteBotaniqueDOccitanie (blog), écrite par WikiAdmin
créée le 16.01.2020 à 14:18, mise à jour le 27.05.2020 à 16:01.

Tribune Le Monde - « Défendre l’écologie scientifique est politique »

Date de l'article : 06.01.2020 - 12:00
Auteur : Jean Burger
En résumé : Cette tribune parue dans le quotidien Le Monde du 18 décembre dernier, fait écho à ce que sont les écologistes de l’Euzière depuis leur fondation, au début des années 70 (bientôt 50 ans !). Dès cette époque nos “pères fondateurs” avaient voulu que tous les publics puissent accéder à des informations et à une façon d’appréhender et de comprendre le monde portées par l’écologie scientifique.
L'article :

  Tribune parue dans le quotidien Le Monde,  le 18 décembre 2019           

La crise environnementale actuelle alimente de nombreuses réflexions militantes, politiques, et/ou scientifiques, dites « écologiques ». Face à cet engouement, des scientifiques rappellent à raison que « l’écologie est avant tout une science, pas un mouvement politique ». Mais pour autant, n’y a-t-il rien de politique dans la défense de l’écologie   scientifique ? 

Au contraire. Nous pensons que promouvoir une écologie scientifique relève aussi d’intentions politiques. Il ne s’agit pas, alors, de mener un combat politicien, soucieux de victoires partisanes. Il s’agit de rejoindre l’espace public pour peser dans l’élaboration d’un projet de société commun. 

L’actualité nous rappelle régulièrement que nous sommes entrés dans une remarquable crise écologique. Un déluge de mauvaises nouvelles est déversé par des médias apparemment désordonnés, et parfois mal informés. Ce flux est largement commenté par une diversité de discours. Il ouvre des débats publics qui doivent amener à des prises de décisions politiques, souvent dans un climat d’urgence. Nous pensons que l’écologie scientifique et plus concrètement les scientifiques qui l’incarnent doivent sortir plus souvent de leur laboratoire, et rejoindre l’agora, pour participer à ces débats. Pour l’enrichir de leur capacité particulière à caractériser la situation, sans craindre d’apparaître ainsi politisés. 

Car ce serait, indubitablement, politique. Car défendre publiquement les connaissances scientifiques impliquerait de rappeler la position spécifique de l’activité scientifique dans la cité. La science a vocation à produire un discours désintéressé, sans ambitions personnelles, électoralistes ou financières, donc sans conflit d’intérêts. Seules doivent compter la qualité des données, méthodiquement recueillies, et leur interprétation, rigoureusement discutée et collectivement validée.        

Ce serait évidemment politique. Car cela impliquerait de convaincre les concitoyens de la nécessité d’un effort de financement public, à hauteur des enjeux, de la recherche scientifique. Il faudrait alors dénoncer, non plus seulement que les moyens alloués sont aujourd’hui insuffisants, mais aussi que nous subissons une évolution délétère du pilotage de la recherche par les États, notamment européens. Ceux-ci, en effet, privilégient dorénavant un financement de la recherche sur contrat, éventuellement privé, impliquant une mise en compétition des chercheurs. Or ces choix fragilisent l’indépendance des scientifiques, en encourageant l’attrait pour des succès rapides ou des financements faciles, au détriment de la réflexion et la prise de recul.  

Mettre au défi les discours sceptiques  

Ce serait résolument politique, dans la mesure où cela mettrait au défi les discours sceptiques, qui remettent en cause l’interprétation des données disponibles, quitte à jeter le doute sur les travaux scientifiques, comme les discours collapsologiques, qui spéculent sur l’effondrement prochain de notre monde, au risque d’alimenter les peurs et de déchaîner les passions. Il ne s’agirait pas de nier absolument ces discours. Il s’agirait de s’y confronter, de relever le défi intellectuel qu’ils proposent. 

Ce serait profondément politique, puisque cela démontrerait que l’activité scientifique n’aboutit pas qu’à des dissertations élitistes, proférées depuis un indifférent perchoir, mais relève aussi, assumons-le, d’une démarche philanthropique. Parce que nous considérons qu’étudier et comprendre scientifiquement la nature, pour mieux la préserver, devrait être profitable à tous. 

Cela étant, il n’y a dans l’appel à une défense publique des connaissances scientifiques aucun scientisme. Ce serait anachronique après les déconvenues du siècle dernier, marquées par une confusion entre progrès scientifique et progrès social. Et ce serait méconnaître la science. Les connaissances scientifiques sont, à tout moment, transitoires. Le discours scientifique pourrait évoluer demain, sans incohérence, si les données sont plus complètes, et la compréhension de la crise actuelle meilleure. Et c’est aussi sa qualité. Car cela confirme qu’il ne porte ainsi aucun attachement fondamental à sa position autre que la conviction que c’est la mieux soutenue par l’état actuel des connaissances.  

L’absence de réaction des dirigeants 

Il ne s’agit donc en aucun cas de demander, pour les scientifiques, le pouvoir de décision sur les mesures à prendre. Les connaissances scientifiques ne suffisent pas à orienter les choix politiques. Ceux-ci doivent s’effectuer après un travail de synthèse des différentes formes de savoirs.         

Il s’agit de répondre à l’absence actuelle de réaction significative des dirigeants politiques face au changement global que démontre la science. Signifie-t-elle, comme on le comprend parfois, la subordination du discours scientifique à d’autres discours, moins universels, notamment de puissants représentants d’intérêts économiques particuliers, lobbyistes, dans le jeu d’influence qui précède la décision politique ?  Dans ce cas, alors, producteurs et vulgarisateurs des connaissances scientifiques en écologie     


Florence Ienna, chargée de médiation scientifique ;  Ludovic Lesven, enseignant-chercheur en chimie de l’environnement aquatique ;  Maxime Pauwels, enseignant-chercheur en écologie et évolution ;  Nicolas Visez, enseignant-chercheur en physico-chimie de l’atmosphère.    


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TribuneLeMondeDefendreLecologieScient (blog), écrite par WikiAdmin
créée le 16.01.2020 à 14:17, mise à jour le 27.05.2020 à 16:02.

Coviabilité - note de lecture

Date de l'article : 06.01.2020 - 13:00
Auteur : Jean Burger
En résumé : La coviabilité, qui se place dans la seconde posture, vise à refonder nos rapports avec l'ensemble des espèces vivantes et avec l’usage que nous faisons des ressources naturelles.
L'article :

La coviabilité des systèmes sociaux et écologiques, un nouveau paradigme pour réconcilier l'humanité à la nature ?   


Un peu par hasard, intrigué par le titre et attiré par la qualité et la diversité disciplinaire des intervenants, je me suis rendu le 25 juin dernier à une table ronde organisée à Agropolis sur ce thème de la coviabilité socio-écologique. Une question centrale : quelle posture les humains peuvent-ils adopter face à la nature : la séparation (la nature n'est que l'environnement des humains) ou la continuité (les humains font partie de la nature) ? La coviabilité, qui se place dans la seconde posture, vise à refonder nos rapports avec l'ensemble des espèces vivantes et avec l’usage que nous faisons des ressources naturelles.  Parmi les intervenants et les auteurs de l’ouvrage présents ce jour-là, un bel aréopage pluridisciplinaire : biologiste, juriste, économiste, informaticien, hydrologue, écologue, géographe, philosophe, pour montrer la richesse de cette approche qui conjugue la rationalité scientifique et le vivre ensemble en tant qu’humains avec tout ce qui vit sur la planète (et tous ceux qui vivent, l’orthographe pose une question essentielle !). 

Jean Burger  

Pour en savoir plus 

https://www.agropolis.fr/actualites/coviabilite-socio-ecologique.php  Et l’ouvrage en 2 tomes (que je n’ai pas encore lu, vu que la version en français doit paraître en février) :  Coviabilité des systèmes sociaux et écologiques Reconnecter l’Homme à la biosphère dans une ère de changement global. Vol. 1. Les fondations d’un nouveau paradigme, Vol. 2. La coviabilité questionnée par une diversité de situation.  Sous la direction d'Olivier Barrière avec de nombreux auteurs, dont beaucoup de montpelliérains.  Coédition IRD et éditions Matériologiques (en français, à paraître) ou Springer (édition en langue anglaise)



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CoviabiliteNoteDeLecture (blog), écrite par WikiAdmin
créée le 16.01.2020 à 14:15, mise à jour le 27.05.2020 à 16:02.

De la roche et de l'eau

Date de l'article : 06.01.2020 - 14:00
Auteur : Daniel Arazo
En résumé : Voici un petit circuit d'environ 5 kilomètres permettant de rejoindre deux milieux naturels totalement différents et pourtant relativement proches : l'étang de l'Estagnol sur la commune de Villeneuve-lès-Maguelone et le creux de Miège sur celle de Mireval.
L'article :

Voici un petit circuit d'environ 5 kilomètres permettant de rejoindre deux milieux naturels totalement différents et pourtant relativement proches : l'étang de l'Estagnol sur la commune de Villeneuve-lès-Maguelone et le creux de Miège sur celle de Mireval. Présentant deux sections en aller-retour, la balade permet l'éventualité de ne se rendre que sur un seul point d'intérêt.  Du parking, il faut se diriger vers le centre "accrobranche" au pied du versant boisé par une piste entre enclos à chevaux à droite et site du "labyrinthe" à gauche. On observe rapidement sur la gauche deux ruisseaux arrivant du pied de la colline sous la forme d'exsurgence.                    

Vers l'étang de l'Estagnol 

En continuant à droite sur la petite route, on accède, en 700 mètres, à une croisée. En allant à droite, on atteint une petite hauteur peu avant le domaine vinicole du château d'Exindre (la Madeleine). En regardant à gauche, on domine ici l'important étang de l'Estagnol.         Sur 78 hectares, cet étang d'eau plutôt douce (très faible salinité) est une réserve naturelle depuis novembre 1975 gérée par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. Doté d'une vaste roselière, il abrite de multiples espèces animales et végétales. Il accueille de nombreux hivernants tels les anatidés et a connu la réintroduction de la cistude d'Europe ainsi qu'un travail de préservation des batraciens. Bien entendu, la réserve est interdite au public.  

Vers le creux de Miège 

Après observation, retour au parc aventure afin de poursuivre tout droit, en fin de goudron, sur un chemin longeant un muret. Au bout de celui-ci, il faut délaisser le chemin de gauche pour suivre en face un sentier dans la garrigue. En allant à gauche aux bifurcations, on arrive vite près d'une voie goudronnée avec départ d'une piste à droite. En la prenant, un panneau concernant le site du creux de Miège se présente. Après lecture, il faut suivre la large piste pour, au-delà d'une barrière, entamer une montée tranquille jusqu'à une courbe à gauche puis une à droite. En poursuivant sur le chemin évident, et après une courbe à gauche, il faut s'avancer à gauche sur un sentier qui rapidement accède à la plate-forme calcaire dominant le creux de Miège.               

Un site géologique exceptionnel 

Avant tout, vigilance car il ne faut pas trop s'approcher du bord. Sous nos yeux, c'est un genre de reculée en milieu calcaire, certes de petite taille, mais présentant d'impressionnantes falaises, pour certaines hautes de 30 mètres, dominant un sol marécageux avec une source : la Miège. Ce  cirque d'effondrement est doté de multiples cavités. Cet environnement unique sur notre littoral a connu un envahissement de broussailles, de déchets, gravats et carcasses, heureusement éliminés il y a peu.          Le site est classé ZNIEFF (zone naturelle d'intérêts écologique, faunistique et floristique) du fait de la présence d'espèces végétales et animales rares. Le respect des lieux est fondamental.  À noter que ce secteur est riche de grottes ayant servi, durant la préhistoire, d'abris et de sépultures. Non loin, la grotte de la Madeleine fouillée en 1950 a révélé des mobiliers liés à des occupations temporaires au Néolithique moyen.  Retour au parking en redescendant jusqu'à la petite route en plaine. En partant à gauche sur le goudron, le parking est à 750 mètres

Pour s'y rendre

Prendre la D 612 direction Sète. Après avoir enjambé la Mosson par le pont de Villeneuve, prendre à gauche la direction de Villeneuve-lès-Maguelone. Sur la D 185 aller à gauche jusqu'au rond-point. En partant par la première sortie à droite direction Mireval, sortir de Villeneuve par la D 116. Délaisser peu après la petite route allant à droite au domaine de la Madeleine pour, 1,3 km ensuite, prendre à droite vers le mas d'Andos. Après le passage à niveau, se garer sur le parking juste après à droite.


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DeLaRocheEtDeLEau (blog), écrite par WikiAdmin
créée le 16.01.2020 à 14:14, mise à jour le 27.05.2020 à 16:01.

Kellie Pourre coordinatrice, animatrice et formatrice du pôle Animation Nature

Date de l'article : 06.01.2020 - 15:00
Auteur : Line Hermet et Hugues Ferrand
En résumé : Du dynamisme et de la passion !
L'article :

  Un parcours de formation riche et ouvert

Peux-tu nous préciser en quelques lignes, ton origine géographique et ton parcours ?

J’ai grandi dans le pays de la Loire mais je suis originaire du Pas-de-Calais. En fait j’ai beaucoup bougé avec mes parents, et pour mes études. 

Très tôt, tu as été, semble-t-il, intéressée par la paléontologie ?

Captivée par les dinosaures (c’était l’époque de Jurassic park !) dès 5 ans, je voulais être paléontologue ! Mon parcours de formation s’est donc naturellement orienté vers des études me permettant d’atteindre cet objectif. Après un bac scientifique, j’ai poursuivi des études universitaires en Sciences et Vie de la Terre à Nantes et Poitiers, puis à Lyon en 2005 pour obtenir un Master recherche. La voie de la thèse pour faire de la recherche n’ayant pu aboutir, j’ai opté pour un métier qui me permet de faire de la vulgarisation scientifique. En parallèle, j’ai toujours pratiqué des activités liées à mon intérêt pour les espaces naturels comme guide dans une grotte, animatrice dans un parc de la préhistoire en Ariège. Je me suis aussi familiarisée avec plusieurs domaines naturalistes (ornithologie par exemple).          

Ton arrivée aux EE date déjà de 2014, pourquoi ce choix des EE ?

Après diverses expériences en animation scientifique dont un séjour au Québec, j’ai suivi et obtenu le Brevet Professionnel de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire et Sportive, en Éducation à l’Environnement et Activité de la Randonnée. En tant qu’accompagnatrice de randonnée pédestre et vélo, j’ai pu pratiquer en montagne (Pyrénées, Alpes et Massif Central). Je me suis aussi confrontée au terrain et à l’organisation associative avec le CPIE du Haut-Languedoc pendant 5 ans. Avant d’être repérée et sollicitée par Jean-Pierre Vigouroux et Luc David. 

Aux EE en quoi consistent tes activités au sein du Pôle Médiation de l’écologie scientifique ?

J’assure la fonction de coordinatrice pour animer l’équipe du pôle. Dans le cadre de mes responsabilités je coordonne les activités pour le grand public et les groupes professionnels (forestiers, bâtiments écologiques, collectivités…). Je participe aussi à divers programmes (Espaces Naturels Sensibles, Montpellier Main Verte…), et mets en place des animations pour des publics non captifs (évènements sportifs de pleine nature, salon du livre...) pour leur faire découvrir la nature et les émerveiller. 

Quels sont tes objectifs et tes approches entre formation et animation ?

J’interviens sur les 2 volets. En animation j’interviens aussi sur le terrain, par exemple je dirige un camp de vacances en été et en automne. L’animation concerne tous les publics (loisir, camps de vacances, scolaires) pour la découverte de la nature et l’immersion dans la nature (fabrication d’objets “nature” par exemple). Pour la formation, qui m’intéresse depuis mon arrivée aux EE, j’interviens dans les formations initiales comme le BPJEPS (futurs animateurs) mais aussi pour la formation continue (formations inscrites au catalogue des EE) et en réponse à des demandes spécifiques comme la formation des agents du département du service des routes pour qu’ils puissent expliquer leurs actions liées à l’environnement (biodiversité, gestion des déchets…) auprès des classes de collèges. Nous recherchons avec les personnes le meilleur moyen d’atteindre ce qu’ils souhaitent. Nous sommes maintenant aussi sollicités pour former des équipes qui organiseront des évènements comme « les 24h de la nature ». 

As-tu constaté une évolution tant sur la participation, l’intérêt et les questionnements des  publics ? Avec quel public te sens-tu le plus en phase ?

Depuis 13 ans que je fais de l’animation, je peux constater la place grandissante du numérique. Il suffit de se connecter à internet pour avoir la connaissance (mais non vérifiée) donc le travail que nous proposions sur les savoirs à transmettre peut sembler moins adapté. Il y a une demande (de formation) pour mieux utiliser le numérique, par exemple les collégiens sont très intéressés par le « géocaching ». Mais aussi, souvent, des parents nous demandent de les aider à sortir les enfants de leurs écrans et leur faire découvrir la nature.          Par ailleurs, lors d’animations nature, le public vient avec des questionnements sur des annonces médiatiques (comme la disparition des insectes) afin de se renseigner et de mieux comprendre les phénomènes. 

Une organisation rigoureuse au service des EE 

Disposes-tu d’une autonomie dans ton travail, comment s’effectue la répartition des missions entre les membres du pôle, comment peux-tu qualifier les relations avec tes collègues au sein de l’équipe ? La répartition des missions et des projets se fait en fonction des compétences de chacun, et de ses envies : le choix est collectif en prenant en compte les préférences, les disponibilités et contraintes d’agenda. Je me sens très investie et engagée pour des valeurs partagées au sein de l’association. Je me sens libre de m’exprimer, être force de proposition pour mener des projets. Nous avons une très grande relation de confiance, d’écoute et de bienveillance entre nous. Je suis également dans le « coco », comité de coordination de l’équipe salariée des EE, (nous sommes cinq) qui se réunit une fois par mois.  Je me sens ainsi encore plus concernée car disposant d’une vision globale des activités de l’association. 

Quel retour des 5 années passées au sein des EE : as-tu rencontré des difficultés, es-tu satisfaite ?

Déjà 5 ans ! La principale difficulté c’est le manque de temps disponible ! Il faut faire beaucoup de choses dans l’urgence, et j’ai l’impression de ne pas pouvoir toujours bien les faire. Ce rythme intense d’activité est possible car les collègues sont présents et bienveillants. 

Quel serait le message que tu voudrais transmettre ?

Quand on me demande ce que je fais, je réponds que « Je mets les gens dehors ! » Faire de l’éducation en lien avec la nature, c’est être des « Créateurs de souvenirs et fournisseurs d’émotions » 

Comment te projettes-tu dans un proche avenir ?

Je me vois bien poursuivre mon investissement au sein des EE, continuer à réaliser nos projets, à participer à des programmes d’éducation pour tous les publics, à leur montrer notre belle nature. Mais, je ressens aussi la nécessité d’intégrer un peu de militantisme dans nos actions au sein des EE afin de faire remonter des difficultés et défendre nos métiers auprès des institutionnels et élus. 

Hugues Ferrand et Line Hermet


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2PortraitKelliePourre (blog), écrite par WikiAdmin
créée le 16.01.2020 à 14:11, mise à jour le 27.05.2020 à 16:02.

Omelette au Cèpe façon Wotan - Step by Step

Date de l'article : 06.01.2020 - 16:00
Auteur : Daniel Guiral
En résumé : Une sortie mycologique exceptionnelle en Margeride
L'article :

Première étape
Vous sollicitez Loulou et Jean-Marie pour l’organisation d’une sortie mycologique en Lozère.

Seconde étape

Une fois sur place tout le monde se disperse et normalement dans les minutes qui suivent vous devez entendre un cri de Jean-Marie dont la traduction serait quelque chose du genre : Ayé j’en ai un !  En outre si cet « Ayé j’en ai un !» se mue en un gros mot, c’est que la trouvaille fongique doit être conséquente. Cette année comme le gros mot a été bissé immédiatement tout le groupe a convergé autour de son chef. Les habitués ont plus particulièrement compris l’importance de ce message et sont passés par leur coffre récupérer les haches.
Prestement le champignon, en fait un truc énorme, a été abattu et sanglé sur le plateau d’un pick-up ainsi que les haches pouvant s’avérer être des outils particulièrement dangereux. Pour les années à venir il faudra, car on ne sait jamais maintenant, aussi penser à prendre un lien (corde, sandow ou autre) pour éviter, si le coffre ne peut plus être fermé, de devoir rouler le coffre ouvert ; c’est en effet très mauvais pour les passagers d’inhaler le temps du trajet de retour des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) et de plus pyrogéniques.

Le travail étant fait il ne restait plus, pour finir la matinée, qu’à écouter le chant des oiseaux, regarder tomber avec grâce les premières feuilles automnales aux couleurs incandescentes, mâchonner le bout d’une tige de canche flexueuse (Avenella flexuosa, naguère appelée Deschampsia flexuosa) …. Soit, pour faire court, buller !!


                                                      

Troisième étape
Retour au camp de base et, comme Jean-Marie est un être sensible, il lui a été proposé d’exposer les différences existant entre son champignon et tous ceux récupérés par le reste du groupe que l’on récolte « pour la Science ». Des champignons, qui outre le fait d’être d’une taille normale, présentent très souvent à la base une volve avec un anneau laissant de fines fibrilles ou des flocons sur leur chapeau vert olivâtre un peu visqueux quand il est humide.  Ces champignons « pour la Science » bien plus petits que ceux de Jean-Marie sont aussi redoutablement toxiques et même à très petite dose. Bien évidemment tout le groupe avec compassion et empathie a alors réconforté Jean-Marie en lui indiquant que lui aussi un jour pourrait trouver des champignons « pour la Science » et que l’essentiel est avant tout d’être ensemble.

Quatrième étape aux cuisines

Les moins passionnés de sciences, après avoir balayé les cônes d’épicéa tombés sur le chapeau et les plaques de mousses colonisant le pied, ont commencé un premier découpage du champignon à la tronçonneuse tant le pied que le chapeau car avec les champignons de Jean Marie, point de vers et autres miasmes, tout est bon et il faut bien l’admettre, désespérément bon.
Les blocs sont ensuite repris par d’autres qui à la machette, au sabre, au tranchoir ou au simple coupe-chou les fractionnent en morceaux plus adaptés à la consommation humaine. Les plus artistes et esthètes (et pas que de veau) peuvent s’adonner à la sculpture et faire de ces blocs des tours Eiffel, des plateaux de Gizeh avec pyramides et Sphinx dont, ironie du sort, le nez a été particulièrement touché par une aspergillose : une mycose nasosinusienne manifestement très courante au haut empire égyptien. Mais je m’égare, reprenons.
Les morceaux et autres sculptures sont alors mis à suer dans un grand plat à paella afin que champignon et cuisiniers rendent conjointement toute leur eau. En outre pour bien faire suer, chauffez avec modération, il est en effet inutile, voire dangereux, de vouloir aller trop vite au risque d’écraser le champignon.

Cinquième étape : préparation du liant

Deux possibilités soit : vous connaissez un élevage d’autruches (Struthio camelus) et vous avez des liens familiaux avec Usain Bolt et vous pouvez alors envisager de dérober un œuf récemment pondu à son autruchonne de mère soit, et peut-être plus simplement, vous allez acheter trois douzaines d’œufs de poules (Gallus gallus domesticus) à votre agriculteur bio
préféré. Dans ce cas, pensez si ce producteur est aussi coturniculteur à acheter un ou deux œufs de caille et cela afin de préparer le clitocybe améthyste (Laccaria amethystea) et le pied de mouton (qui compte tenu de sa taille était en l’occurrence plutôt un pied d’agneau) qui éventuellement auraient été récoltés par erreur par les mycologistes “pour la Science”. L’objectif étant en effet dans l’omelette aux champignons façon Wotan de faire des champignons liés par les œufs et non l’inverse.
Quand vous vous êtes procurés votre œuf d’autruche ou de poules et de cailles frais après en avoir cassé les coquilles vous récupérez le jaune et le blanc car, comme pour les moules, les huîtres, les châtaignes ou les homards, la seule partie réellement consommable d’un œuf se limite à l’intérieur et donc à la différence du cochon, par exemple, où tout est bon.
Après avoir salé et poivré vous mélangez progressivement le blanc et le jaune.
À ce stade nous vous offrons un double bonus, fruit d’une longue expérience :
  - Ne perdez pas de temps à rechercher le blanc avant de mélanger, vous ne le trouverez pas, et c’est normal ! En effet et très probablement par convention, dans un œuf, le blanc est tout ce qui n’est pas jaune.
 - La notion de fraîcheur pour les œufs n’a rien à voir avec la température, au point que des œufs très, très, frais peuvent même être chauds. En effet, la fraîcheur pour un œuf se définit en fonction du moment où il a passé le sphincter de sa mère pondeuse, un muscle circulaire fermant le canal où débouchent en vrac le côlon (coprodeum), les deux uretères et l’oviducte (urodeum). Ce mode de ponte correspondant à une expulsion des œufs via un sphincter fermant en aval un vrai cloaque est probablement à l’origine de la forme actuellement ovoïde des coquilles d’œufs. En effet, il est logique de penser que les toutes premières espèces d’oiseaux qui avaient opté pour des œufs ovoïdes ont eu un plaisir à pondre, et donc une fécondité supérieure à toutes les autres espèces qui avaient, elles, testé des œufs à coquille de moule, d'huître voire de Saint-Jacques. Indépendamment de ces importantes considérations adaptatives et évolutives, le message qu’il est ici indispensable à retenir : si les œufs ne sont pas frais - et cela donc en référence à leurs dates de ponte et non à leurs températures - il est trop tard pour en faire une bonne omelette, mais aussi, bien, bien, trop tôt pour un coq au vin par exemple.

                                                      

Sixième et ultime étape
Toujours à feu modéré, vous versez, sur les champignons qui en ont eu assez de se faire suer, les œufs battus (âme sensible s’abstenir). La chaleur va alors conduire à une dénaturation et coagulation des protéines avec la formation de ponts disulfures et une cassure des liaisons hydrogènes permettant un réarrangement de la structure tertiaire des protéines. Le tour est alors joué qui peut se ponctuer d’un tonitruant : Ayé c’est prêt !
Il ne vous reste alors plus qu’à convier le chef mycologue et ses assistants culinaires, le groupe des écolos en goguette, les voisins, les autorités municipales, le club des anciens boulistes de Lozère… à venir déguster cette étonnante omelette façon Wotan qui, malgré son nom, n’a pas d’autre prix que celui de l’amitié.


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1OmeletteAuCepeFaconWotanStepByStep (blog), écrite par WikiAdmin
créée le 16.01.2020 à 14:09, mise à jour le 27.05.2020 à 16:03.

Témoignage de parents sur les camps d'été

Date de l'article : 23.09.2019 - 16:00
Auteur : Pierre et Delphine Lacosse
En résumé : Nous partageons avec vous ce courrier reçu en septembre, suite aux séjours d’été pour jeunes organisés par les écolos.
L'article :

« Chers Écologistes de l'Euzière, chers animateurs et animatrices, cher Hervé,
Je connaissais déjà les écologistes de l'Euzière à travers la personnalité de Benoît Garrone dont j’ai suivi un stage de botanique au tout début de ce siècle. Je ne me doutais pas alors que j'aurai, plus tard, à entretenir une si fervente passion pour les “écolos” et les “colos” de mes deux filles. Cette passion c'est d'abord la leur et c'est parce que bientôt, elles ne pourront plus y aller que je me décide à écrire.

Nous en avons parlé souvent avec Mathias Laroche, comme avec d'autres, et je me promettais, à chaque fin de séjour, après les avoir récupérées heureuses et détendues de vous livrer mes impressions sur le camp de Fiougage. Je n'avais pas pu le faire, rattrapé par le quotidien au retour à la maison. Maintenant, je voudrais vous faire savoir à quel point Benoît Garrone ne s'est pas trompé dans son manifeste écolo et à quel point les acteurs de ces camps, qu'ils soient animateur, cuisinier, hôte ou dans l'ombre des autres, ont su entourer nos enfants pour leur bien-être et pour leur développement personnel.

Lisandre a commencé l'été 2014 son entrée en Margeride. Je vous avoue que nous n'étions pas fiers de la laisser seule avec son groupe, elle qui n'avait jamais vraiment quitté la maison. Elle était impressionnée et nous aussi. Nous venions des confins de la Maurienne où Lisandre vivait depuis son arrivée à l'âge d'un an. Ce premier séjour avait été particulièrement pluvieux et froid, rien de bien méchant pour une petite savoyarde habituée aux altitudes des Alpes du nord et qui avait marqué les animateurs car elle ne voulait jamais se couvrir. Nous les parents, nous suivions le séjour au travers du site Internet et nous guettions la moindre photo pour essayer de deviner ses émotions. Lorsque nous l'avions récupérée, elle voulait rester à Fiougage et là nous avons compris à quel point ce séjour lui avait été bénéfique. Inutile de vous dire que nous n'avions pas à la convaincre lorsque l'hiver suivant, les inscriptions au camp de Fiougage étaient à nouveau ouvertes.

Ninon a commencé son séjour “Bidouille” en 2017. Elle nous avait accompagnés lorsque nous venions chercher Lisandre et l'expérience l'avait tentée. Pourtant, pour cette première participation, les larmes étaient au rendez-vous au moment de se quitter et nous avons encore l'image de Xavier, venant la rassurer. Pour elle aussi, courant pieds nus lorsque nous sommes venus la chercher à la fin du séjour, le départ fut difficile. Il fallait laisser Léonie. On se promettait de se revoir l'année prochaine et ce sera chose faite.

Pour Ninon comme pour Lisandre, Fiougage c'est d'abord les amis. Ces contacts qui se perpétuent toute l'année grâce aux réseaux sociaux permettent de magnifiques retrouvailles à chaque nouveau camp. Pour nos filles qui sont loin de la région de Montpellier et n'ont donc pas forcément de contacts réguliers avec leurs amis de la “colo”, c'est à Fiougage que chaque fois on se tombe dans les bras. Les animateurs et animatrices sont aussi ces grands frères ou grandes soeurs qui veillent, organisent le jeu, écoutent, soignent, nourrissent et font rire. Ils sont retrouvés avec plaisir à chaque nouveau camp. Je ne les citerai pas par peur d'en oublier mais j'espère qu'ils verront dans cette lettre toute la gratitude envers leur investissement, leur patience et leurs inquiétudes. Nous nous devons aussi, de remercier Hervé. C'est bien sûr parce qu'il permet la tenue de ce camp sur ses terres, mais c'est aussi pour ce contact simple et attentif envers nos enfants.

Pour les parents que nous sommes, la sécurité de nos enfants passe avant tout, mais la sécurité à elle seule ne fait pas le bonheur ni même le développement. À Fiougage, nos filles ont trouvé, en plus de la sécurité, cette liberté créatrice, ce respect des rythmes de chacun. Ce “bain de nature” ouvert à la nuit comme au jour, dont parle Benoît Garrone est un aspect essentiel du bonheur que nos enfants ramènent à la maison. C'est évidemment pour nous, le moyen d'en faire des citoyens éclairés. Éclairés sur leurs capacités, sur les autres et sur des façons de vivre en harmonie loin du tumulte du Monde.

Les Écologistes de l'Euzière ont su mettre en place une pédagogie de la liberté, tournée vers la nature et emplie du respect des différences de chacun. Ce partenariat avec Hervé au profit des enfants est une pièce maîtresse de la qualité de ces séjours et nous ne pouvons que souhaiter qu'il perdure et que d'autres se l'approprient car il nous semble être un modèle d'éducation à l'environnement.

Nos remerciements chaleureux vont bien sûr d'abord aux acteurs de terrain de ces camps mais aussi aux “petites mains” qui font que ces séjours sont toujours très attendus. J'espère, dans un temps où l'on s'est éloigné de la nature à un point inconnu de l'humanité, que les Écologistes de l'Euzière sauront maintenir ce partenariat au profit d'autres enfants et donc d'autres acteurs de demain. »


Pierre et Delphine Lacosse, parents d' enfants ayant participé aux camps d' été.



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TemoignageDeParentsSurLesCampsDEte (blog), écrite par WikiAdmin
créée le 03.10.2019 à 15:56, mise à jour le 27.05.2020 à 16:07.

Émeline Aupy, chargée d’études botaniques au sein du Pôle Études Naturalistes aux Écologistes de l’Euzière

Date de l'article : 23.09.2019 - 15:00
Auteur : Line Hermet et Hugues Ferrand
En résumé : Un parcours de formation riche et ouvert
L'article :

Peux-tu nous préciser en quelques lignes, ton origine géographique et ton parcours ?
 
Je viens de Charente-Maritime, plus précisément de Pons où j’ai passé un bac scientifique. Puis, délaissant la Faculté de Sciences de Poitiers, j’ai opté pour un BTS Gestion et Protection de la Nature à Nantes, au cours duquel j’ai effectué un stage au CEN d’Aquitaine pour l’étude des pelouses à brome des coteaux calcaires Dordogne et Gironde. Mon parcours s’est poursuivi avec une licence professionnelle à Anglet en Pays Basque, ce qui m’a permis de faire un stage en Andalousie de 5 mois sur la thématique flore et un travail autour du poirier sauvage, en centre de recherche au parc national de Doñana. Ensuite j’ai passé un master professionnel avec un stage à la Tour du Valat en Camargue pour l’étude des prés salés. Pour terminer j’ai suivi un botaniste indépendant avec un stage volontaire dans les Gorges du Toulourenc et de la vallée de l’Ouvèze. J’ai cherché longtemps ma voie car l’étude des paysages et l’architecture m’attiraient aussi beaucoup.

Ton arrivée aux EE date déjà de février 2012, pourquoi ce choix des EE ?

Diplômée de mon Master en septembre 2011 avec un dernier stage au CEN de Montpellier où résidait mon compagnon, je me suis spécialisée en flore méditerranéenne. À ce moment-là une offre d’emploi s’est présentée au sein des EE et le monde associatif m’a paru plus intéressant qu’un bureau d’études où j’avais aussi des opportunités. Ce fut une belle surprise !

Des missions spécifiques au sein des milieux méditerranéens


Très tôt, tu as été, semble-t-il, intéressée par les espaces naturels et les zones humides, pourquoi ces milieux ?
Les stages ont eu lieu sur le pourtour méditerranéen et m’ont amenée à me spécialiser sur la flore méditerranéenne. La garrigue m’intéresse, comme les zones humides en région méditerranéenne, sujet de mon stage long de fin d’études avec la mise en place de l’Observatoire des Zones Humides du Bassin Rhône Méditerranée.

Aux EE en quoi consistent tes activités au sein du Pôle d’Études Naturalistes ?
Je fais des expertises de tout type et des plans de gestion mais surtout de la cartographie des grands espaces Natura 2000 (notamment le causse d’Aumelas, la basse vallée de l’Aude, les étangs narbonnais et les gorges du Gardon), des études d’impact et l’analyse des dérogations, et certaines expertises réglementaires.

Peux-tu nous parler du devenir de ces études, sont-elles alarmantes, sont-elles prises en compte dans les projets et les politiques des collectivités locales ?
Le Maître d’Ouvrage donne une zone de projet, à la suite une zone d’études est définie, et nous intervenons à plusieurs sur le site ainsi délimité. Après état des lieux, nous évaluons, en fonction du projet et d’après les documents disponibles, les impacts sur la faune et la flore et proposons des mesures d’évitement. Pour les impacts résiduels, les services de l’État nous demandent d’élaborer un dossier de dérogation pour les espèces protégées. Plusieurs variantes de mesures spécifiques sont soumises à validation par les services de l’État. Mais les projets peuvent durer plusieurs années en raison des impacts à éviter ou à compenser, et peuvent, parfois, conduire à modifier ou à annuler le projet, sur décision du Préfet. Toutefois, la destruction de milieu n’est pas toujours évitable et il faut reconstruire les habitats pour les espèces, mais nous avons peu de retour sur ces dernières mesures de génie écologique.


Une organisation rigoureuse au service des EE


Disposes-tu d’une autonomie dans ton travail, comment s’effectue la répartition des missions entre les membres du pôle, comment peux-tu qualifier les relations avec tes collègues au sein de l’équipe ?
Nous sommes très rapidement autonomes sur les projets aux EE, ce qui est agréable, car nous faisons toutes les étapes et sommes au courant de l’intégralité du projet.
Chaque projet a un chef de projet qui coordonne l’ensemble, et un chef de projet adjoint. Nous travaillons souvent en équipe de trois ce qui permet de disposer des compétences spécifiques nécessaires pour les études réglementaires.

Quel retour des 7 années passées au sein des EE : as-tu rencontré des difficultés, es-tu satisfaite ?
Cette grande autonomie dont nous disposons sur le terrain s’accompagne parfois d’une solitude qui peut être pesante. La mission concernant la cartographie des Gorges du Gardon m’a amenée à habiter Remoulins pendant toute la durée de l’étude. Je me suis retrouvée assez isolée pendant 2 mois. Éprouvant ! Par ailleurs, le temps passé devant un ordinateur (jusqu’à 80% de mon temps pour certains projets) se fait au détriment du contact avec la nature dont j’ai besoin. Stimuler ma créativité, ou faire des travaux plus pratiques me manquent particulièrement, d’autant que la recherche d’une grande efficacité de manière permanente ne m’en laisse pas le loisir.

Quel serait le message que tu voudrais transmettre ?
La formation et la transmission de savoirs m’intéressent fortement. J’ai progressé en formation et dans l’échange avec les autres : les gens remercient et apprécient, mon travail est reconnu et devient gratifiant. Ce qui est rare lors d’études naturalistes tant de la part du Maître d’Ouvrage que des Services de l’État ! Travailler avec une stagiaire comme cette année a été génial. J’ai pris du temps pour la former, mais nous avons bien échangé et j’ai pu prendre un peu de recul. Ainsi, je m’interroge sur la manière dont on pourrait faire évoluer les études : par exemple, réorienter les mesures proposées actuellement (aménagement, jardins…) pour aller vers de la renaturation de friches industrielles, de terrains abandonnés et bétonnés, en fait, laisser la nature reprendre ses droits sur ces milieux très dégradés.

Et de beaux projets personnels en perspective !


Comment te projettes-tu dans un proche avenir ?
Après 8 ans aux EE (à la fin de l’année) qui a été mon premier emploi, je vais faire une pause d’une année sabbatique pour réfléchir et approfondir mon orientation future. Je pars rejoindre mon compagnon dans les Caraïbes, puis faire un voyage en Amérique latine et la recherche d’éco-lieux. Il est fort probable que cette aventure fasse l’objet d’une publication dont les contours ne sont pas encore définis. Nous sommes, avec mon compagnon, également passionnés de parapente, et nous souhaiterions professionnaliser nos connaissances par un monitorat.

Quels beaux projets ! Il ne nous reste qu’à te souhaiter bon voyage…



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EmelineAupyChargeeDetudesBotaniquesAuSe (blog), écrite par WikiAdmin
créée le 03.10.2019 à 15:55, mise à jour le 27.05.2020 à 16:07.

Élevage et alimentation locale - La Vigan attitude

Date de l'article : 23.09.2019 - 14:00
Auteur : Emilie Rousselle & Thibaut Suisse
En résumé : Le défi “j’irai manger local chez vous” et la relance de l’abattoir du Vigan par un collectif d’éleveurs? Qu’est-ce que les Écolos ont à voir avec ça ?
L'article :

“J’irai manger local chez vous” qu'es aquò ?
En 2008, Stéphane LINOU, futur Conseiller Général de l’Aude, se lance le défi de se nourrir pendant un an, uniquement à partir de produits provenant de moins de 150 Km de Castelnaudary. Suivi par un médecin, une spécialiste en économie familiale, une diététicienne et un agro-économiste, il médiatise son expérience. Son objectif est alors de lancer la démarche d’Amap dans le Lauragais.

Dix ans plus tard, il lance le défi “j’irai manger local chez vous” afin de promouvoir la démarche locavore à l’échelle nationale. Le principe : une invitation par département, les hôtes préparent un repas de fête, uniquement avec des produits provenant de moins de 50 km* (sauf pour le sel si l’on est à plus de 50 km des côtes), pour moins de 9€50 par personne. Stéphane apporte le vin.

Dans l’Hérault ce sont les Écolos qui ont accueilli le défi. Thibaut, Florence** et Mathias ont préparé le menu*** selon les règles. Pour l’occasion et parce qu’on est aux Écolos, les adhérents se sont piqués au jeu et sont venus se joindre à nous avec leur pique-nique local, puis Florence a fait une sortie sur le domaine pour parler des plantes médicinales présentes et utilisables sur place.

Oui, mais pourquoi?

Si pour Stéphane Linou l’enjeu du “Manger local” se traduit en termes de sécurité nationale (il vient d’ailleurs d’écrire un livre**** sur le sujet et de monter un module de Licence), il s’agit d'abord pour nous de gestion du territoire et d’écologie.
En Europe comme en France métropolitaine, et principalement en région méditerranéenne, la nature et les paysages sont le fruit d’un long dialogue entre les éléments, les composantes naturelles (plantes, animaux…) et l’Homme. Pas de marais de Guérande sans saulniers, pas de Camargue telle que nous la connaissons sans manadiers… et pas de Crau ni de garrigue sans troupeaux et leurs bergers.

Or, pour qu’il y ait des bergers il faut qu’il y ait un commerce de la viande, du lait et de la laine qui soit rentable et leur permette de vivre décemment.
Consommer local permet aux producteurs de notre territoire, qui façonnent plus ou moins volontairement nos paysages et notre “nature”, de vivre de leur métier.
Cela permet aussi souvent un lien plus étroit entre les producteurs et les consommateurs, ce qui permet au consommateur de se réapproprier le rythme de ce qu’il consomme, en lien avec le rythme de la nature (tarissement des laitages, fruits et légumes de saison…).
Cela permet aussi aux producteurs de suivre plus facilement les attentes de la société (culture en bio, respect des animaux…).

Du rôle central des animaux dans nos territoires

Alors que le travail des petits éleveurs est de plus en plus menacé face aux géants de l'élevage industriel et que les petits abattoirs ont du mal à rester en vie ou, pire, à être relancés, rappelons que les animaux sont et ont toujours été une composante essentielle de  la vie paysanne...




Des animaux pour valoriser les terres difficiles à cultiver
Non, toutes les terres ne sont pas bonnes à cultiver, et c'est là que les animaux ont toute leur place : ils permettent de valoriser des terres dont la culture serait difficile voire impossible (terrains trop secs, trop pentus, zones trop froides, etc).

On pense aux peuples nomades dont la survie dépend de l'élevage d'animaux, faute de pouvoir cultiver une quelconque autre ressource : l’élevage de rennes en Sibérie, l’importance des chèvres et des dromadaires dans l’alimentation des Touaregs, etc. Mais revenons chez nous, où les conditions ne sont pas si extrêmes (quoique...) : la surface de terres fertiles est insuffisante pour produire des plantes qui nourriraient la population locale. L'élevage prend tout son sens dans une logique de consommer local, en valorisant les ressources disponibles localement dans des endroits peu propices à d'autres cultures, en climat méditerranéen particulièrement, où la ressource en eau est limitée pendant une bonne moitié de l'année. Contrairement à l'idée répandue selon laquelle l'élevage est sur-consommateur d'eau, la réalité est toute autre. À titre d'exemple, un élevage de brebis en climat méditerranéen nourri à l'herbe et aux arbres fourragers ne consomme qu’un litre d'eau par jour par hectare. Pour comparaison, un hectare de maraîchage nécessite en moyenne 20 000 L d'eau par jour et par hectare. L'élevage est donc une bonne stratégie pour valoriser les territoires dans un contexte de faible ressource en eau.

Petites notions d'agronomie pour une alimentation sans protéines animales...
Les régimes végétaliens comportent  principalement des plantes annuelles : lentilles, soja, riz, blé, etc. Difficile déjà d’acheter essentiellement local : quand on est loin des sites de production, ce qui arrive dans l’assiette a déjà coûté cher en transport et généré la pollution qui va avec. De plus, la culture de ces végétaux est très difficile sans mécanisation. Ces annuelles sont des plantes pionnières : elles se développent sous une luminosité maximale. Leur culture implique donc une destruction systématique des autres plantes présentes là où  on veut les faire pousser: culture sur brûlis ou, plus courant chez nous, sol labouré. La conséquence de ces pratiques est une destruction progressive des sols et de tous leurs habitants. Bilan des courses : plus d'animaux morts par ces pratiques culturales que dans un élevage d'animaux traditionnel ! Sans compter que la plupart des grandes productions végétales se font à grand renfort de pesticides, responsables de l’effondrement des populations d’insectes et, en conséquence, du déclin des oiseaux insectivores. Les granivores ne sont pas épargnés : ils sont fortement affectés par la consommation de graines enrobées de pesticides.
D'autres stratégies culturales existent comme l'agroforesterie ou les semis sous couvert végétal mais, dans les deux cas, le niveau de biodiversité reste faible du fait de la nature intrinsèque de ces cultures, qui doivent être les seules de leur espèce à pousser à un moment donné, dans la zone de production définie afin de faciliter la récolte.

Les animaux, c'est écolo !
À l'heure où nous devons envisager un avenir qui se passera des énergies non renouvelables, l'animal est (ou redevient) roi ! Le rôle des animaux est central pour l'entretien de nos paysages et les travaux agricoles quotidiens. Par exemple, la gestion de l’enherbement dans les vergers ou les vignes se fait aujourd’hui avec des machines. C’est pourtant un travail que l’on peut facilement déléguer aux animaux : de nombreux partenariats se font aujourd'hui entre éleveurs et arboriculteurs ou vignerons. L'avantage est, qu'en plus de gérer l'enherbement, les animaux ont une importance dans les processus d'aggradation des sols et l'apport de fertilité.

La biodiversité s’en trouve renforcée : dans une zone pâturée, la biomasse de vers de terre représente l’équivalent de 3 à 5 vaches par hectare. En agriculture conventionnelle, c’est seulement la biomasse correspondant à un veau par hectare et dans les zones d’agriculture intensive, à peine l’équivalent de quelques lapins par hectare ! Or, plus il y a de vers de terre, plus c’est bénéfique pour le sol et, en conséquence, pour les plantes. On peut également penser à l’utilité des animaux domestiques dans l'entretien de paysages ouverts afin de gérer les risques d’incendies, entretenir des bords de routes... ou tout simplement maintenir des écosystèmes emblématiques et riches en biodiversité telles que les dehesas (pâtures en sous-bois clairsemés) espagnoles ou nos précieuses garrigues. Bref, pour envisager l'autonomie de nos territoires, ces précieux animaux jouent un rôle central.

La relance d’un abattoir

En 2017, suite à la mise à jour par l’association L.214 d’actes de cruauté sur les animaux et au désengagement de la Communauté de Communes, l’abattoir du Vigan ferme. Cette situation, si elle est compréhensible du point de vue de la maltraitance animale, met en grande difficulté de nombreux éleveurs en Cévennes, sur les Causses et en garrigue.
Tout de suite, une soixantaine d’éleveurs se mobilisent pour reprendre et transformer l’abattoir.
L'existence de petits abattoirs, non loin des lieux d'élevage, permet aux éleveurs de faire abattre eux-mêmes leurs bêtes, sans passer par des négociants, et de vendre localement leur viande en vente directe, ce qui leur assure un meilleur revenu. Pour les animaux, cela diminue les temps et les distances de trajets, les étapes et le parcage provocateur de stress.
En 2018 l’abattoir est relancé par une coopérative d’éleveurs-tâcherons et un « Collectif pour le soutien et la promotion de l’abattoir Paysan du Vigan » est créé. Les éleveurs-tâcherons sont des éleveurs qui assurent, un jour par semaine, l'abattage des animaux et les autres tâches liées au fonctionnement d’un abattoir. Ils suivent donc les bêtes de la naissance à la mort. Par ailleurs, l’abattoir a travaillé sur la cohérence de l’ensemble de sa filière, notamment sur le processus d'abattage, en partenariat avec les services vétérinaires et une éthologue et sur la valorisation des déchets carnés, avec des élevages canins et l’association Goupil connexion.
Le collectif***** regroupe quant à lui des éleveurs, des associations et des consommateurs conscients de l’enjeu que représente un abattoir de proximité pour le maintien d’une petite agriculture paysanne qui façonne nos territoires, et soucieux des conditions d’abattage des animaux et des conditions de travail des éleveurs-tâcherons. Ils viennent de lancer un appel à soutien que vous pouvez retrouver dans la cuisine de notre local. Parce que faire de l’écologie avec sa fourchette ça ressemble vraiment aux Écolos.


* https://umap.openstreetmap.fr/fr/map/defilinouee_293199

** Florence Faure-Brac, Lo Gafaròt : https://meristemeblog.wordpress.com/

*** Menu et recettes du repas : https://urlz.fr/axPS

**** https://www.thebookedition.com/fr/resilience-alimentaire-et-securite-nationale-p-367243.html

***** http://abattoirpaysanduvigan.fr/



Emilie Rousselle
Après des études d'agronomie et d'aménagement du territoire, je me suis tout naturellement tournée vers les mouvements de la permaculture et de l'agroécologie. Je m'engage aujourd'hui activement pour la transition vers des territoires plus durables, autonomes et résilients, entre autres en m'installant moi-même sur un terrain et en agissant au sein de mon association Humus Pays d'Oc (www.humuspaysdoc.fr).

Thibaut Suisse

Curieux et gourmand, je travaille comme botaniste depuis 2008 pour les Ecolos. Dans cette association, la multitude des possibles et la richesse des rencontres me nourrissent chaque jour.

avec la participation de Sylvie Hurtrez



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ElevageEtAlimentationLocaleLaViganAttit (blog), écrite par WikiAdmin
créée le 03.10.2019 à 15:49, mise à jour le 27.05.2020 à 16:07.

Consommation d'espace

Date de l'article : 23.09.2019 - 13:00
Auteur : Jean-Paul Salasse
En résumé : Depuis plusieurs décennies, c'est au rythme moyen d’un solde net de 1000 personnes par mois que les nouveaux habitants s'installent dans l'Hérault, et les autres départements côtiers sont dans des situations comparables.
L'article :

Entre 1983 et 2013, soit sur une période de 30 années, ce département a vu sa population s'accroître de 375 000 personnes, à un rythme annuel de croissance de 1,4%, ce qui est considérable.

Et ces nouveaux arrivants s'installent à 80% sur le tiers du territoire bordant la mer.

L'évolution urbaine se traduit par le fait que ces nouvelles populations désirent un habitat pavillonnaire, phénomène renforcé par les prix élevés du foncier, du m2bâti et par le montant des impôts locaux dans les centre-villes. D'où l'accroissement considérable des couronnes péri-urbaines, la création d'itinéraires routiers de bonne qualité se soldant par des «banlieues» des grandes villes couvrant aujourd'hui une couronne de 40/50 kilomètres autour du cœur de métropoles ou des capitales de communautés d'agglomérations.

Les SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) qui sont les documents d'urbanisme à l'échelle de grands territoires (il y en a 8 dans l'Hérault, dont certains débordent légèrement sur les départements voisins) et qui fixent les normes générales d'urbanisation, ont une référence quasi standard d'une densité de 20 logements à l'hectare nouvellement urbanisable pour les zones péri-urbaines. Un logement accueille en moyenne 2,6 personnes.

Les SCOT donc prévoient une densité moyenne de 52 personnes à l'hectare, soit une consommation moyenne de 230 m2 par habitant nouveau, ce qui correspond à une consommation globale d'espace de 230 000 m2 (23 hectares) par mois (275 hectares par an).

En réalité, entre 1983 et 2013, l'étalement urbain a gagné 17 000 hectares, soit 566 hectares annuels.

Parce que l'accroissement net de la population ne concerne pas seulement le logement dudit habitant, mais aussi des équipements publics (voiries, écoles, équipements sportifs, de santé, de loisirs..), des centres commerciaux et des zones d'activités économiques accueillant les entreprises elles aussi nouvelles.

En résumé, et malgré le fait que, dans les villes historiques, on peut (et on le fait) reconstruire la ville sur la ville (notamment en valorisant des friches industrielles), et donc économiser la consommation de nouveaux espaces, un nouvel arrivant dans nos territoires signifie la disparition d'environ 500m2 d'espace.

Ces prélèvements ne peuvent se faire qu'au détriment de deux catégories de paysages :

les paysages «naturels», dont on connaît les valeurs intrinsèques en ce qui concerne la biodiversité et les services «écosystémiques» qu'ils rendent aux populations humaines (détente, diminution des risques naturels, épuration des eaux...).

les paysages agricoles dont 22 000 hectares de Surfaces Agricoles Utiles (SAU) ont été perdus dans l'Hérault dans cette même période de 30 ans et dont on sait le potentiel qui nous sera peut-être utile un jour (celui où on se déciderait à produire localement les bases essentielles de notre alimentation au lieu de les importer à grands renforts de désordres sociaux, économiques et environnementaux).

D'une manière plus globale, on comprend bien que cet emballement ne peut pas durer éternellement (tous les 5 à 6 ans en France, l'équivalent de la surface d'un département disparaît sous les aménagements durs) et qu'il faudra trouver de larges améliorations dans la consommation d'espace par habitant nouveau (elle se réduit aujourd'hui par rapport à la décennie précédente) et par une diminution du solde migratoire aujourd'hui largement positif dans nos territoires.

Outre la consommation d'espace, l'étalement urbain a de larges conséquences :

la consommation d'eau (150 litres par habitant et par jour) dans un paysage où l'eau est rare (et le sera de plus en plus) et coûteuse à aller chercher ; l’eau pourrait bien devenir le principal facteur limitant de l'expansion démographique chez nous.

l'exposition aux risques naturels (submersion marine sur les zones littorales basses), inondations (en partie dues à l'imperméabilisation des sols par les aménagements), incendies (l'étalement urbain s'accompagne aussi d'un étalement forestier dans les zones de garrigues où la ville gagne dans la forêt et la forêt dans la ville).

la fragilisation des continuités écologiques (trames verte et bleue) à petite et à grande échelle.
Bien évidemment, ces questions sont extraordinairement complexes et les solutions simples n’existent pas.

Mais, la sensibilisation du public, le développement des transports en commun, des aménagements moins “imperméabilisateurs”, la lutte contre la spéculation foncière en maîtrisant mieux le foncier par des interventions publiques sont des pistes qu’on voit émerger, mais de façon isolée ou souvent désordonnée.


Sources : DREAL Occitanie, DDTM Hérault


Jean-Paul Salasse

Co-président des Écologistes de l'Euzière



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ConsommationDEspace (blog), écrite par WikiAdmin
créée le 03.10.2019 à 15:26, mise à jour le 27.05.2020 à 16:08.

Portrait : Luc David

Date de l'article : 21.06.2019 - 12:00
Auteur : Line Hermet & Hugues Ferrand
En résumé : L’itinéraire d’un petit Ligérien
L'article :

Bonjour Luc, peux-tu te présenter en quelques mots, ton origine géographique, ta date d’entrée aux Ecologistes de l’Euzière ? 

Je suis Ligérien, né au bord de la Loire il y a 62 ans. Mon terrain de jeux, c’étaient les bords de Loire, cette Loire si dangereuse et mes parents m’ont appris à nager très tôt. Mes plaisirs d’enfance, c’était la pêche, faire du canoë, (j’ai su utiliser un canoë dès 6 ans), ramasser les petits cailloux roulés par la Loire, c’était le plaisir d’être dehors, dans la nature, avec les copains.

Quel est ton parcours et ta formation ?

Ma passion pour les petits cailloux m’a orienté vers un doctorat de géologie à la faculté de Montpellier (avec une thèse sur la microtectonique, la formation des continents et les déformations géologiques). C’était l’époque des missions spatiales sur la Lune, et je me suis dit qu’il fallait qu’un géologue aille ramasser des cailloux sur la Lune, et cela pourrait être moi ! En fait j’ai fait un passage assez long par l’industrie pétrolière très intéressée par mon sujet de thèse. Par la suite, en 1991, j’ai rencontré Benoît Garonne : ce fut un changement professionnel radical qui a conduit à mon intégration aux Écolos.

As-tu étudié un domaine particulier en géologie ?

Oui, l’hydrogéologie. Or notre région est un vrai domaine d’exploration en raison de ses très nombreuses cavités souterraines. La spéléologie s’est imposée, et m’a permis de les visiter.


Des missions techniques au service de la transmission des savoirs

Quel est ton rôle au sein de l’association ? Comment organises-tu tes activités, avec quelle autonomie ?

La géologie, comme la pédologie, la topographie, la climatologie ou encore l’hydrogéologie, sont souvent sous-évaluées au niveau du terrain par mes confrères et amis écologues. J’ai essayé d’apporter des éclairages sur les milieux naturels pour les études d’impact.

L’interprétation du patrimoine au sens large (c’est-à-dire naturel et bâti) un concept d’origine américaine, nous amène à nous interroger sur l’âme des lieux. Il faut faire connaître aux visiteurs les histoires des lieux. Nous avons, depuis quelques temps, mis en place une démarche et des outils (comme par exemple les topoguides). Récemment, une visite virtuelle (sons et images) disponible sur smartphone avec l’application « Izi travel » est possible pour visiter sans accompagnement le massif de la Gardiole, avec des bergers, des pompiers, des forestiers qui racontent, expliquent, ou encore la Colline de la Mourre, avec une bergère qui évoque sa vie, les lieux, les capitelles…

Par ailleurs, depuis plusieurs années, je participe à la mise en place d’un programme très étoffé de formation.

Dans l’équipe, en termes d’organisation, une grande autonomie est laissée à chacun ; chaque salarié a son poste et mène son projet sans entraves. Les projets portés sont très liés aux personnes, avec un très grand investissement et la responsabilité qui l’accompagne.

Philippe Martin nous dit que notre région est un concentré de toute la géologie française, qu’en penses-tu ?

Nous avons la chance d’avoir dans notre région des paysages très diversifiés, dus à une histoire géologique extrêmement variée, nous avons des affleurements exceptionnels avec des zones qui restent peu « enforestées » qui permettent de voir les roches. Si on trace un cercle de quinze kilomètres  entre Bédarieux et Clermont, on a toutes les roches de France (sauf une d’origine marine que l’on trouve en Corse ou dans les Alpes) !

Quels liens fais-tu entre géologie et nature/environnement, entre géologie et communautés humaines (à l’exemple des vignerons que tu as côtoyés) ?

J’ai des souvenirs de vendanges à l’ancienne de mon enfance et quand je suis arrivé aux écolos je suis tombé amoureux des vignerons : le lien entre terroir et vignes, le savoir-faire des vignerons, nous ont  intéressés très vite. Ils aiment leurs paysages et pour un géologue c’est inestimable. Ils ont, dans leur façon d’aborder leur travail, la vinification, un côté irrationnel, avec comme une pointe de magie… Et dans ces beaux paysages du Pic St-Loup, on ne peut faire que du bon vin ! 


L’heure d’un bilan ou la nouvelle vie

Qu’est-ce qui t’a le plus marqué pendant les années passées au sein de l’association ?

La qualité des projets et la rencontre avec des mondes (sport, industrie, agriculture) bien différents du mien. Il est toujours plus difficile et important de convaincre les personnes éloignées de nos conceptions que celles qui partagent nos vues.

Lors de mon grand séjour de 29 ans aux Écolos, et au-delà du monde viticole qui m’a marqué, j’ai eu l’occasion de suivre un projet avec un monastère de moniales. C’est la première fois où je me suis demandé, devant le portail du monastère, mais qu’est-ce que je fais là ?

Un joli visage souriant et un bain de 3 jours en immersion m’ont subjugué et m’ont entraîné dans ce projet avec une complicité étonnante des moniales.

Je garde aussi à l’esprit, ces groupes de stagiaires si dynamiques destinés à être des animateurs et animatrices Nature, avec qui on travaille sur le terrain (mais il me semble qu’ils ont besoin d’encadrants de leur âge et proche de leur mode de vie). 

Au moment de ton départ, quel message souhaiterais-tu transmettre ?

Rester au plus près du terrain, et être ouvert à des publics très divers, apprendre aux jeunes l’autonomie et la responsabilité, les apprentissages techniques seront toujours accessibles.

Envisages-tu de partager par la suite tes connaissances et ta passion auprès des adhérents des Écologistes de l’Euzière ?

Je souhaite faire un break et prendre du recul. Me consacrer davantage à ma passion des livres, m’occuper de rugby, poursuivre ma participation à des associations de solidarité, ou encore, marcher et me maintenir en forme avec mon épouse. Voilà un vrai programme de futur retraité ! Bien sûr, je resterai en contact avec l’Association. Et si l’occasion se présente je participerai volontiers aux éditions de livres sur la géologie.



Line Hermet, Les plantes, les fleurs, m'ont toujours émerveillée. Aujourd'hui, fidèle membre des Brins de Bota, je peux m'adonner à ce qui est devenu une passion et avec eux continuer à m'émerveiller devant les plantes et leurs secrets. Au passage, un grand merci aux Écolos pour leur contribution à la connaissance et la défense de la nature.

Hugues Ferrand, passionné depuis toujours de nature, j'ai commencé par une première sortie avec les écolos dans les années 1980 ! Les samedis bota  comme les mardis soir, s'insèrent désormais dans un agenda bien chargé avec Tela Botanica et surtout l'association que je préside, La Garance Voyageuse !



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PortraitLucDavid (blog), écrite par WikiAdmin
créée le 03.10.2019 à 01:18, mise à jour le 27.05.2020 à 16:25.